« La chanson est un art populaire. Ce n’est pas un cours de français. C’est une pièce d’orfèvrerie. Tu montes ça comme un bijou précieux. Il n’y a pas de plus beau moment que de mettre un point final à une chanson », François Guy, Paroles & Musique, 2010
C’est avec une grande tristesse que la SOCAN a appris le décès de l’auteur-compositeur François Guy, le 12 mai 2023. Survenue accidentellement, une chute mortelle à son chalet de Labelle, dans les Laurentides, aura mis un point final à une carrière prolifique au service de la chanson québécoise. Que ce soit par ses nombreuses compostions échelonnées sur six décennies ou par son implication à la SACEF (Société pour l’avancement de la chanson d’expression française) pendant plus de 15 ans, François Guy a marqué son époque autant en apportant sa pierre à l’édifice de la chanson francophone qu’en accompagnant la relève via son mentorat par le biais du concours Ma Première Place des Arts, entre autres.
Révélé au public par la formation Les Sinners à la fin des années 60, puis par La Révolution Française, François Guy participe à la création de l’hymne fédérateur Québécois, qui sera intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en 2018. Ce fut l’une des premières chansons rock à aborder le thème de la souveraineté qui était auparavant plutôt la chasse gardée des chansonniers. L’air du temps conjugué à la force de la chanson ont contribué au succès de Québécois qui est devenu le simple s’étant le plus vendu dans la province en 1970 avec plus de 100 000 exemplaires écoulés.
François Guy a par la suite enregistré cinq albums et une série de 45 tours entre 1973 et 1983, participé à la création de plusieurs revues musicales, dont Cirociel en 1976, avant qu’il ne réoriente sa carrière dans le développement de nouveaux talents, non sans revenir à la création pour d’autres interprètes dont Chloé Sainte-Marie, Véronique Béliveau, Renée Martel, Gildor Roy et Francine Raymond avec Y a les mots, qui sera consacrée Classique de la SOCAN en 2018.
François Guy commettra un ultime effort discographique en 2010 avec l’album Je préfère le bonheur en collaboration avec son complice Manuel Brault et d’autres paroliers dont Mario Proulx et Jean-Guy Prince. « Je n’ai jamais vraiment quitté la chanson. Jamais cessé d’écrire. J’ai seulement vieilli. Lorsqu’on est jeune, on est dynamique, mais plus on vieillit, plus on devient un bon chanteur. On atteint une certaine maîtrise de cet art. On se connait mieux : ses capacités, son registre, son interprétation, la valeur des mots employés », affirmait François Guy dans un article publié sur P&M en 2010.
La SOCAN offre ses plus sincères condoléances à sa famille, ses amis et collègues.