Tout le monde a une histoire à raconter au sujet d’une chanson qui symbolise le pouvoir de guérison et de transformation de la musique. Le livre The Awesome Music Project Canada: Songs of Hope and Happiness en contient 111, racontées par une grande variété de Canadiens et de Canadiennes – musiciens, artistes, auteurs et personnes actives dans d’autres milieux.

Rob Carli

Rob Carli

« On aurait facilement pu en inclure beaucoup plus, mais il a bien fallu arrêter quelque part », explique le compositeur primé de musiques pour la télé et le cinéma Rob Carli, qui a compilé le livre en collaboration avec son voisin Terry Stuart, chef de l’innovation chez Deloitte Canada.

« Tout a commencé par une de ces conversations par-dessus la clôture, raconte Carli, qui explique que Stuart lui avait demandé s’il existait quelque part liste de lecture renvoyant à des chansons universellement reconnues pour leurs effets positifs sur le bonheur et la santé mentale des gens. « Je lui ai répondu : ‘Terry, c’est pas comme ça que la musique fonctionne. C’est subjectif. La chanson qui te rend heureux pourra être complètement différente de celle qui fait mon bonheur. Il se pourrait même que la tienne m’horripile.’ Mais après qu’il m’ait eu montré un ou deux témoignages, j’ai compris que ce sont les circonstances entourant l’écoute d’une chanson qui comptent – la raison pour laquelle la musique a tel ou tel effet sur les gens – et cette question a commencé à me fasciner. »

The Awesome Music Project est plus qu’un livre : c’est une campagne permanente pour accélérer le processus de découverte de solutions musicales aux problèmes de santé mentale, et tous les bénéfices de l’entreprise sont versés à l’équipe du CAMH/MaHRC Joint Music Therapy Research Project, un centre torontois de la dépendance et de la santé mentale. Ce projet étudie la façon dont la musique affecte la chimie du cerveau dans l’espoir de découvrir des données qui permettront un jour de traiter les patients de façon non pharmaceutique.

« J’ai compris que ce sont les circonstances entourant l’écoute d’une chanson qui comptent – la raison pour laquelle la musique a tel ou tel effet sur les gens » – Le co-auteur Rob Carli

De la même manière qu’on a tous une histoire à raconter sur l’impact d’une chanson dans notre propre vie, bien des gens en ont une à partager sur la façon dont leurs problèmes de santé mentale les ont affectés ou ont affecté une personne de leur entourage. « Un Canadien sur deux aura été touché de près ou de loin par de tel défis par le biais d’un proche avant d’atteindre l’âge de 40 ans », explique Carli.

Après avoir décidé de publier leur futur livre le 10 octobre 2019 – date de la Journée mondiale de la santé mentale – Carli et Stuart se sont mis à collectionner des histoires avec l’aide de la maison d’édition vancouveroise Page Two. « Cette entreprise est un phénomène unique dans le monde de l’édition au Canada », explique Carli, qui décrit Page Two comme « un grand éditeur qui a la compassion et la touche personnelle d’une étiquette de disques indépendante. Ils nous ont guidés, mais toujours en nous consultant.

Le pouvoir de la musique: quelques extraits du livre

  • « Pour moi, chanter et faire de la musique, c’était une liberté, un soulagement, une joie. La musique me faisait oublier ma solitude en me connectant à quelque chose de plus grand. » – Sarah McLachlan
  • « La musique m’a appris à composer avec la chose la plus angoissante à laquelle j’avais jamais été confronté dans ma vie, ce fut une manière d’exprimer le genre de choses que j’aurais pu dire si j’avais su comment. » – Col. Chris Hadfield
  • « J’avais un côté sombre, une tristesse, mais je gardais ça en-dedans sauf lorsque je faisais de la musique. » – Elisapie Isaac
  • « Je ne me suis jamais intégré et j’étais toujours l’étranger… jusqu’au jour où j’ai découvert la musique. Quand j’ai eu 21 ans, on m’a donné une guitare de 29 dollars qui a changé ma vie pour toujours. » – Bob Egan

« Nous avons fait appel à plusieurs connaissances de Terry et à mes propres contacts dans l’industrie musicale, mais Page Two nous a également aidés à localiser des participants », raconte Carli en ajoutant que le projet d’édition a été réalisé en trois chapitres : la création du livre, sa promotion et la recherche de financement. « Je n’avais jamais rien fait de comparable, et ce fut donc un apprentissage gratifiant – non seulement dans l’univers des organismes de bienfaisance, du financement et des rapports entre la santé mentale et la musique, mais aussi en termes de collaboration avec diverses équipes avec lesquelles je n’étais pas habitué de travailler. Ça m’a fait sortir de mon studio d’écriture musicale », conclut-il en riant.

Carli mentionne aussi le rédacteur, auteur et conseiller éditorial Scott Steedman, qui a joué un rôle central en recueillant, révisant et compilant les témoignages, lesquels ont été fournis par des gens comme Sarah McLachlan et l’astronaute Chris Hadfield en passant par Rose, la fillette de 8 ans de Steedman.

Les 111 histoires du livre en disent long sur le pouvoir de guérison de la musique, et elles sont appuyées par des rubriques qui décrivent en détail la façon dont la musique affecte le cerveau, par des ressources et des conseils relatifs à la musicothérapie et par des articles sur des initiatives de recherche neurologique qui confirment le rôle joué par la musique dans l’amélioration de la santé physique et mentale générale des individus.

Et de nouvelles histoires seront racontées à leur tour. Depuis la conception de The Awesome Music Project au début de 2019, l’entreprise s’est transformée en une campagne plus vaste, et l’équipe se propose de lancer des initiatives parallèles en ligne ainsi que des collectes de fonds – semblables à celles qui ont été organisées récemment à Kitchener-Waterloo – dans le cadre desquelles on rassemblera des personnes dont le témoignage fait partie du livre et des musiciens qui interpréteront les chansons qui ont inspiré leurs témoignages.

« De cette façon, nous sommes pertinents d’un bout à l’autre du pays », explique Carli, « parce que nous visitons les communautés locales et nous associons à des gens qui travaillent dans le milieu de la santé mentale afin de les aider à amasser des fonds. C’est donc une aventure qui n’a pas de fin. »



La vie de Tally et de Mandee a radicalement changé dans les derniers mois. Sous contrat avec la compagnie d’édition américaine Sony/ATV Music, les deux autrices-compositrices montréalaises également connues sous le nom de Heartbeat convoitent maintenant rien de moins que le sommet de la pop internationale.

Tout commence en 2010. Invitées à une session d’écriture du producteur montréalais The OC, maintenant connu sous la bannière Retro Future, les deux jeunes femmes ont rapidement développé une chimie. « Ça a tellement cliqué que je l’ai invitée chez moi juste après pour qu’on crée ensemble. On a fait trois chansons le premier soir, se souvient Tally. Mais on voyait vraiment juste ça comme un hobbie. »

Les deux artistes apprennent les forces de l’une et de l’autre au courant de ces premières rencontres : Tally planche en grande partie sur les paroles, tandis que Mandee s’occupe principalement des mélodies. Cette dernière chante également les textes sur des démos, qu’elles envoient ensuite à de nouveaux artistes ou à des responsables de division A&R (artistes et répertoire), section d’un label chargée de la découverte de nouveaux talents. « Notre game, c’est de placer des chansons, et non de sortir un projet. On peut dire qu’on est des artistes en cachette », explique Mandee.

« Ce qui nous intéresse, c’est la racine des choses, la matière première de la création. », Mandee, Heartbeat

En neuf ans, les deux acolytes ont touché à plusieurs styles, du hip-hop au dance, en passant par le R&B et, plus récemment, le reggaeton. Elles ont écrit pour plusieurs artistes canadiens en pleine éclosion comme Benita, Keshia Chanté, Adam D. et Divine Lightbody, en plus de s’allier à des rappeurs montréalais reconnus comme Rymz, Zach Zoya et Nate Husser. La teneur de leur implication varie d’une collaboration à l’autre, passant d’une chanson complète à un refrain ou à un couplet.

« Des fois aussi, c’est juste pour stimuler l’inspiration d’un artiste. Mon bon ami Nate, par exemple, il est venu me voir parce qu’il avait envie d’avoir une nouvelle perspective sur sa création. Il me disait être exaspéré de la manière dont son cerveau fonctionnait. On est donc allés s’asseoir pour parler, et on a fini par écrire Tunnel Vision. Ça m’a permis de parler de trucs plus rough que d’habitude. C’était vraiment intéressant comme exercice. »

Et ce genre d’exercice de coulisses ne cache pas nécessairement une timidité ou une peur de s’afficher publiquement. C’est simplement une question de goût et d’intérêt, selon ce que disent les musiciennes. «La vie d’artiste, ça implique des spectacles, de la promo… Tout ça finit par couper du temps en studio. Nous, ce qui nous intéresse, c’est la racine des choses, la matière première de la création. On veut que les gens dans l’industrie connaissent nos forces et fassent appel à nous pour ça», explique Mandee.

C’est ce qui est arrivé en août dernier lorsque Heartbeat a signé son contrat avec Sony/ATV et Stellar Songs, une entreprise d’édition cofondée par Tor-Erik Hermansen (moitié du duo de producteurs pop norvégien Stargate), et gérée par le producteur britannique Tim Blacksmith et l’homme d’affaires Danny D.

C’est d’ailleurs par l’entremise de la femme de ce dernier, une Québécoise, que leur alliance a pris forme, au printemps 2018. À ce moment-là, Mandee travaillait dans un salon de bronzage. « Un jour, il y a un monsieur d’un certain âge qui arrive avec sa femme et qui s’assoit avec moi pour me parler pendant qu’elle bronze. Il me demande ce que je fais dans la vie et je lui dis que je fais de la musique. Il me dit : ‘’C’est vraiment spécial, car ma fille est mariée avec un big shot guy, un gars vraiment important dans l’industrie.’’ Il finit par me donner son courriel. Je suis un peu sceptique, mais j’en parle quand même à Tally, et on finit par lui envoyer des chansons. Deux jours plus tard, elle nous réécrit pour avoir d’autre matériel. Puis, après quelques courriels, on finit par la rencontrer, et son mari, Danny D, nous invite à venir le rejoindre à Los Angeles. »

En mai de la même année, Tally et Mandee se rendent donc à L.A. à leurs frais, et elles écrivent 19 chansons en deux semaines. Sur place, elles mettent en branle leurs contacts et rencontrent Keshia Chanté et JC Chasez, ex-’N Sync. Plus que satisfait de leur travail, Danny D leur promet un contrat… qui n’arrive malheureusement pas. « C’est là qu’on a compris comment l’industrie fonctionnait. Faut pas croire tout ce qu’on nous dit, tant que rien n’est signé », indique Mandee.

En octobre 2018, leur ami Barnev (choriste de Céline Dion) les invite à revenir à L.A., où elles feront encore une fois plusieurs rencontres importantes. De passage dans cette même ville, leur avocat Bob Celestin, l’un des plus reconnus au monde dans l’industrie de la musique, rencontre Danny D. Et la promesse d’un contrat resurgit. « Mais on attend, on attend… Et on reçoit rien. On a été assez moody jusqu’à la dernière journée », admet Tally.

Cette « dernière journée », le producteur Rodney Jerkins alias Darkchild (reconnu pour son travail avec Destiny’s Child, Lady Gaga et bien d’autres canons de la pop) les invite dans son « huge mansion » et ne perd pas de temps à leur faire une contre-offre. Dans les mois qui suivent, les compagnies d’édition APG et Kobalt en feront de même, ce qui pressera Stellar Songs et Sony/ATV d’aller officiellement de l’avant avec une offre. Des négociations s’ensuivront dès le mois de novembre 2018 pour finir par aboutir en août dernier.

Et, depuis, le nom Heartbeat résonne dans l’industrie américaine. Cet été, les deux autrices-compositrices ont participé à un camp d’écriture à Miami pour la chanteuse mexicaine Thalia, femme de l’ex-président de Sony, Tommy Mottola. C’est là qu’elles ont pour la première fois flirté avec le reggaeton. « On était complètement hors de notre zone de confort, admet Mandee, mais c’était une expérience fabuleuse, très enrichissante. »

« Plus que jamais, on veut toucher à tout et expérimenter. On veut absolument éviter de se mettre dans une boîte, poursuit Tally. Dès qu’une de nos chansons sonne trop comme quelque chose, ça veut dire qu’on est déjà en retard. Il faut toujours chercher le prochain vibe. »



Son titre officiel est Vice-président senior, éditions, auprès de Anthem Entertainment, « mais on m’appelle l’Ambassadeur », confie Gilles Godard. Le Franco-ontarien d’origine qui a débuté sa carrière en tant qu’auteur-compositeur-interprète country est aujourd’hui l’un des éditeurs canadiens les plus influents sur la planète, un poste qui lui permet de mettre en contact les auteurs et compositeurs d’ici avec l’industrie musicale américaine.

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Gilles Godard et Raymond Fabi, compositeur de la musique de l’émission « Arthur », récipiendaires du prix Musique de télévision (national), Émission jeunesse, au Gala SOCAN de Montréal 2019. (crédit : Frédérique Ménard-Aubin)

Le mercredi 20 novembre dernier fut une bonne journée pour Gilles Godard et Anthem Entertainment. Ce matin-là, l’American Recording Academy révélait la liste des mises en nomination pour la 62e édition des prix Grammys qui aura lieu au Staples Center de Los Angeles le 26 janvier prochain. Avec huit mises en nominations, la chanteuse et rappeuse Lizzo, la sensation rap-pop du moment, arrive en tête de peloton, propulsée par le succès de sa chanson Truth Hurts tirée de son troisième album Cuz I Love You.

« Récemment, on a acheté deux catalogues différents, l’un avec plusieurs hits de Lizzo et l’autre composé de hits de The Weeknd », très précisément ceux de la maison d’édition Boardwalk Music Group. Laquelle représentait le compositeur et producteur américain Ricky Reed qui a co-écrit Truth Hurts. Le gros lot : Gilles Godard, son équipe et ses collègues éditeurs sont en lice pour quatre Grammys (Enregistrement de l’année, Album de l’année, Performance Pop Solo et Meilleure chanson de l’année), en plus de la chance que la star country Reba McEntire remporte celui du Meilleur album country de l’année. « Je pense que ce sera une bonne année pour nous aux Grammys », entrevoit l’éditeur, dont la maison (connue jusqu’à l’été dernier sous le nom ole Media Management) a remporté des statuettes ces dernières années grâce à des succès de Taylor Swift et Beyoncé, entre autres.

Gilles Godard s’en félicite d’autant plus qu’il considère sa structure comme « indépendante » en comparaison aux autres grands joueurs de l’édition musicale. « Parce qu’on est plus petit, plus agile, mais très bien financé en fin de compte. Surtout, je crois qu’on a encore l’esprit indépendant, ce qui nous donne un « edge » avantageux », ajoute l’éditeur qui, tout au long de notre conversation, s’excusera de glisser quelques mots en anglais, lui qui réside à Nashville depuis la fin des années 80.

Car avant de devenir éditeur, l’Ambassadeur originaire de Cornwall en Ontario était auteur-compositeur-interprète country à succès, lançant son premier album (éponyme) en 1980 sur sa propre étiquette de disques, Book Shop. Composant d’abord en anglais, il a poussé la note country en français sur un album intitulé En amour, récipiendaire du Félix de l’Album country de l’année en 1987, pour après déménager à Nashville, où il a composé des chansons pour de nombreux artistes de la scène country américaine.

« J’ai toujours aimé la musique, mais quand j’ai gagné mon Félix alors que j’étais aussi producteur, ça m’a donné l’opportunité de travailler avec plusieurs autres artistes », et de là approfondir les rouages du business de la musique, explique Gilles Godard. « Je me trouve très chanceux d’avoir pu faire cette transition d’auteur-compositeur à éditeur et producteur, et je continue d’être actif en tant qu’auteur-compositeur, même si aujourd’hui je porte plus souvent le chapeau d’éditeur. Je trouve surtout que ça m’aide à comprendre la réalité des artistes – je ne suis pas qu’un producteur, je suis à l’écoute des auteurs-compositeurs. »

« La télévision et le cinéma sont la nouvelle radio. Le domaine de la synchronisation est exceptionnel en ce moment »

Ceux du Québec et du Canada, entre autres. C’est pour cela qu’on le surnomme l’Ambassadeur : pour les gens de notre industrie, Gilles Godard est un précieux contact avec l’industrie américaine, n’hésitant pas à présenter producteurs et artistes de chez nous à son vaste réseau. « Tu connais Tebey ? Il a fait une chanson en duo avec Marie-Mai, The Good Ones. C’est par lui qui j’ai rencontré son équipe; là, on met en relation Marie-Mai avec les auteurs-compositeurs de notre division pop-urban-hip hop à Los Angeles », illustre l’éditeur.

En plus de vingt-cinq ans de métier dans le monde de l’édition, Gilles Godard possède un point de vue très net sur l’évolution de l’industrie, notamment en ce qui a trait à l’importance déterminante du métier d’éditeur. « Le travail des éditeurs s’est transformé en quelque chose ressemblant à celui des A&R », ou artistes et répertoire, le rôle du dépisteur de talent des maisons de disques. « On cherche et on signe de jeunes auteurs-compositeurs auxquels on croit, on les met en relation avec des musiciens et des interprètes qui ont du talent, puis on travaille fort pour faire avancer leur carrière. »

L’autre agent de changement, bien sûr, concerne la révolution numérique, pour le meilleur comme pour le pire lorsqu’il est question des redevances versées aux auteurs-compositeurs. « On dit souvent dans le milieu : la télévision et le cinéma sont la nouvelle radio. Le domaine de la synchronisation est exceptionnel en ce moment » en raison des nouvelles opportunités qui s’offrent aux auteurs-compositeurs pour l’utilisation de leurs chansons à l’image. Surtout que, selon Gilles Godard, il s’agit du seul « commerce équitable » dans l’industrie de la musique : « L’auteur-compositeur, à qui appartient le droit d’auteur, reçoit la moitié des redevances, et celui qui possède les bandes maîtresses en reçoit l’autre moitié. Et ces redevances sont en forte hausse depuis cinq ans avec l’arrivée des plates-formes de streaming vidéo ».

Demeure l’épineuse question, à nouveau soulevée par Pierre Lapointe lors du dernier gala de l’ADISQ, celles de redevances sur la diffusion des chansons sur le web, jugées trop faibles. L’éditeur se range ici du côté des auteurs-compositeurs : « Si ces plates-formes n’avaient pas accès à toutes ces chansons, leur compagnie d’existerait pas, alors c’est injuste [que les redevances soient si maigres]. Il faudra que les tarifs soient ajustés à l’avenir et je crois qu’il y aura un changement puisqu’il est impossible que la situation demeure la même. »

Les éditeurs ont-ils un poids dans ce débat? Une concertation entre grandes boîtes de gestion d’édition pour faire pression sur les Spotify de ce monde est-elle envisageable. « Oui, répond Gilles Godard, et je crois qu’éventuellement, ça va arriver. Chez nous, nos avocats discutent beaucoup de la question avec les législateurs pour leur faire comprendre que s’il n’y a pas de changement, il n’y aura plus d’argent à faire [dans ce métier]. Quand tu dis que certains en bénéficient sans rémunérer correctement les créateurs, il faut que ça change. »

À suivre…