For Adam Messinger and Nasri Atweh, success has come from having the right songs at the right time.

Within a month of relocating to Los Angeles from Toronto in 2007, the songwriting-producing duo known as The Messengers had met singer-actor Donnie Wahlberg, then searching for songs for a New Kids on the Block record. Atweh, who once performed as a solo artist, wound up co-writing four songs while he and Messinger co-wrote another. It proved to be the group’s comeback album.
A few months later, Atweh and Messinger provided songs for a Michael Bolton album. The Canadians’ contributions were praised for adding a seductive, calm air to what critics called Bolton’s most confident release in years.

Their success is also about being in the right place at the right time – like when Atweh bumped into R&B star Chris Brown at a Los Angeles gym. Recalls Atweh: “After playing basketball, I told him ‘I’m a songwriter and I think I could kill it for you.’ He gave me an e-mail address and I sent him a song we’d done. He goes ‘I want this.’ That really got the ball rolling for us.”

“After playing basketball, I told Chris Brown, ‘I’m a songwriter and I think I could kill it for you.’” – Nasri Atweh

Good fortune next struck when Atweh spotted Justin Bieber and his manager Scooter Braun in a hotel lobby. “Nasri just went for it and introduced himself,” recalls Messinger. “They were open to hearing material and not long after, Scooter got back to us saying that our compositions were Justin’s favorites.” Those songs, including “Pray,” appeared on Bieber’s My Worlds Acoustic. The Messengers also contributed to other Bieber recordings, which earned them a SOCAN No. 1 Song Award for his holiday hit “Mistletoe.”

Little did they know, but Atweh and Messinger’s next project also wound up featuring Bieber, and became their biggest success: “Next to You,” a duet between Bieber and Brown. Featured on Brown’s F.A.M.E. album, it won them their first Grammy Award.

The Messengers are now one of pop’s hottest properties. Admits Atweh, “Our track record, in such a short time, has been insane.” Messinger, a graduate of York University’s jazz program, thinks their partnership has just the right balance: “I’m the guy who knows harmony and arrangements, but Nasri’s more the free spirit who pulls ideas and inspiration out of the sky.”



On ne l’espérait plus ce deuxième album de Gros Mené. Treize ans après la parution du quasi-mythique Tue ce drum, Pierre Bouchard, le clan ressurgissait l’automne dernier avec Agnus Dei. Toujours ancré dans les racines stoner rock, la nouvelle cuvée du Mené proposait un rock lourd, sale, déglingué et groovy, aux relents psychédéliques et bluesés. Une bouillabaisse sonore décapante, certes, mais moins brutale que la première livraison. Appelons ça une pointe de raffinement. Si la bête s’est quelque peu calmée, elle aurait pu ne jamais ressortir de son antre.

« Honnêtement, ce n’était pas prévu que je fasse un autre album de Gros Mené, lance Fred Fortin, maître du projet. C’est un accident de parcours, ni plus ni moins. Ce n’était pas primordial pour moi. À un moment donné, l’envie m’a pris de faire quelque chose de différent de ce que je faisais habituellement. Je me suis lancé tête première là-dedans, sans trop réfléchir et je l’ai fait. Ça s’est construit rapidement. En 13 ans, on a tous évolué. L’expérience emmagasinée, le bagage d’influences entrent en ligne de compte. C’est clair qu’on n’avait pas envie de refaire un Tue ce drum, Pierre Bouchard. J’ai ramassé des tounes et j’ai commencé à enregistrer avec du monde en assemblant des trios selon le besoin des chansons. Gros Mené stimule d’autres paramètres, d’autres façons de faire au niveau de la composition. C’est une direction artistique complètement différente de mes albums solo. Et il y a du fun à avoir avec ça! »

« Un jour, tu te rends compte que tu es trentenaire et que la musique est tout ce que tu as fait de ta vie. Tu n’as plus le goût de retourner à l’école […] ou d’aller travailler dans une shop de 9 à 5. J’ai 41 ans et je ne pense pas encore à la retraite. Il y a trop de belles choses à vivre dans ce métier pour arrêter. »

Histoire de vieux chums
Celui qui a réussi à faire paraître trois albums solo depuis le nouveau millénaire s’est une fois de plus bien entouré. Collaborateurs de la première heure chez Gros Mené, Olivier Langevin et le fameux Pierre Bouchard reviennent à bord. « On est des vieux amis. C’est la musique qui nous unit tous les trois. Lorsque tu as des chums que t’apprécies, tu t’arranges pour les garder près de toi, » raconte Fortin. Souhaitant procurer une force de frappe encore plus imposante et galvanisante à l’ensemble, Fred a recruté Pierre Fortin (Galaxie) et Robbie Kuster (Patrick Watson) à la batterie. Parmi les autres collègues repêchés pour Agnus Dei, notons Jocelyn Tellier et Noël Fortin (le père de Fred).

Alors qu’au niveau créatif, Fortin s’occupe de l’échafaudage des pièces du nouveau Mené, les musiciens invités fignolent autour de ce qui leur est proposé. « Il ne faut pas oublier que Gros Mené demeure mon projet. C’est du Fred Fortin déguisé! Les gars apportent leur contribution tant au niveau de la personnalité dans leur jeu, des arrangements que des solos. Mais il ne faut pas oublier que les textures chez Gros Mené, c’est vraiment sur le fly. Rien n’est vraiment prévu d’avance. On vit avec beaucoup d’accidents. Beaucoup de verres de vin renversés aussi! » rigole Fortin.

Faire vite et bien
Malgré ses projets en solo, son implication au sein de Galaxie, ses contrats de réalisateur et ses nombreuses collaborations, Fortin considère qu’il est possible de tout faire sans pour autant devenir fou. La clé du succès? Bien faire les choses, et surtout, rapidement. « Tu fais ce que tu peux avec la famille et une foule d’autres facteurs. Je ne suis pas quelqu’un qui écrit à l’année longue. Il faut que je m’enferme, que je sois isolé du reste du monde. Lorsque je vais m’embarrer dans mon chalet pour travailler, il faut que je négocie avec ma blonde et mes enfants! C’est une période très condensée. Ça se fait vite. Je n’ai pas besoin de gosser trop longtemps une chanson, contrairement à beaucoup d’artistes que je connais. En tournée avec Galaxie, je prends parfois du temps pour écrire des tounes ou préparer mon prochain projet. Même chose pour Olivier. On se pousse dans le dos et se motive l’un et l’autre. Puis les autres offres viennent au hasard. Quelqu’un te propose quelque chose et si ça fitte dans ton horaire, tu acceptes, » avance-t-il.

Les joies et aléas du métier
Lorsqu’on demande à l’auteur-compositeur quels conseils il prodiguerait à un jeune artiste souhaitant réussir dans le métier, il réagit vivement. « Dans le fond, c’est de ne pas faire ce que j’ai fait depuis mes débuts! Sans blague, il faut être acharné, avoir une tête dure et un caractère fort pour persévérer et ne pas lâcher le morceau. Aujourd’hui, les moyens pour enregistrer sont plus flexibles et pour se faire connaître, on peut s’ouvrir un compte Facebook. Mais pour organiser une tournée, c’est plus difficile pour quelqu’un qui débute. Il y a tellement d’albums qui sortent. Se distinguer de la masse devient un véritable casse-tête, » soutient Fortin, Verdunois de tête, mais Jeannois de cœur.

Alors que les gars de Gros Mené trimballeront allègrement leur rock de garage (ou plutôt de chalet) sur les routes québécoises au cours des prochains mois, notre slacker favori se contente de savourer pleinement les petits bonheurs du métier. « Je n’ai pas de projets grandioses pour l’instant. Tu sais, j’aime encore faire de la trail les fins de semaine sur les routes, participer aux festivals, enregistrer des tounes dans mon chalet. Je n’ai jamais eu trop d’attentes face au métier. J’ai vécu des périodes où c’était difficile, d’autres où tout allait bien. Puis, un jour, tu te rends compte que tu es trentenaire et que la musique est tout ce que tu as fait de ta vie. Tu n’as plus le goût de retourner à l’école. Lorsque tu as encore du plaisir, tu n’as pas envie d’aller travailler dans une shop de 9 à 5. J’ai 41 ans et je ne pense pas encore à la retraite. Il y a trop de belles choses à vivre dans ce métier pour arrêter. »



Après deux albums aux effluves pop-rock lancés sous l’aile de la multinationale Warner (Flou en 1998 et un album homonyme en 2001), Catherine Durand se retrouve seule, sans contrat de disque ni gérant. « C’était l’enveloppe qui était trop léchée avec ces albums, lance-t-elle d’emblée. J’enregistrais dans des gros studios avec d’immenses budgets, mais je ne sentais pas que j’étais vraiment bien là-dedans. Je me suis demandé ce que j’avais vraiment envie de faire. Je me suis prise en main, j’ai ramassé des sous, construit une équipe et produit moi-même l’album que je voulais faire. Ça ne me disait plus de plaire aux radios. Ce n’était plus ma priorité. Je voulais uniquement faire des chansons qui me branchent et qui me font vibrer. »

Le résultat fut Diaporama (2005), un luxuriant opus aérien aux accents folk et country, salué autant par la critique que par le public. Trois ans plus tard, le délicat Cœurs migratoires voyait le jour. Paru dans les bacs à l’automne dernier, Les murs blancs du Nord se veut le fruit d’un voyage hivernal en Islande. S’inscrivant dans la lignée de ses deux albums précédents, le disque apporte un brin de raffinement supplémentaire aux climats doucement psychédéliques et aux chansons planantes de Catherine. Merci à Jocelyn Tellier (coréalisateur) et aux multiples claviers de François Lafontaine (Karkwa).

« Aujourd’hui, il faut ressentir le besoin profond et viscéral de faire de la musique, sinon tu disparais aussi vite que tu es apparu. »

« Je me suis retrouvée le 1er janvier 2010 à Reykjavik. Il n’y avait personne. Aucun touriste. Pas d’arbres. Très peu de lumière. J’étais seule dans l’immensité. Toute petite par rapport à la nature. C’était bien particulier comme sensation. Il y avait une lumière de fin de journée en permanence. On se retrouve automatiquement dans un état de laisser-aller total, de contemplation, de silence et de solitude. C’est exactement ce dont j’avais besoin. C’est un voyage qui m’a fait beaucoup de bien et m’a permis de décrocher. En même temps, ça m’a placée dans un mood étrange. À mon retour, je me suis mise à écrire des nouvelles chansons. Ça coulait naturellement. Aujourd’hui, avec le recul, je m’aperçois que ce voyage a beaucoup teinté l’atmosphère générale de l’album. Des images d’Islande emmagasinées dans mon for intérieur, il y en a vraiment partout!, » s’exclame-t-elle.

Le privilège d’être artiste
Si Catherine grandit avec la musique d’Harmonium, Beau Dommage et The Police (elle se dit une « grande fan »), c’est véritablement celles des Tracy Chapman, Suzanne Vega, Edie Brickell et Sheryl Crow qui la marquent et l’incitent à rédiger ses toutes premières chansons. Devenue aujourd’hui l’une de nos auteures les plus accomplies, l’artiste de 41 ans persévère et continue de se frayer un chemin dans la jungle de la scène québécoise. « Tu sais, je ne me verrais pas faire autre chose que de la musique. Je suis tellement bien là-dedans. Prendre ma guitare, trouver une mélodie, une belle phrase. Tout ça me remplit, encore aujourd’hui, de bonheur. La satisfaction d’écrire une nouvelle chanson et d’en être fière n’a pas de prix pour moi. C’est le plus bel accomplissement au monde. Et puis, il y a tellement de beaux moments à vivre dans une carrière d’artiste que je ne pourrais pas me passer de ça. Il y a des moments de découragement, c’est évident, mais je sais à quel point je suis chanceuse d’être encore là. Recevoir des courriels de fans et réussir à toucher les gens d’une façon aussi intime, c’est un privilège, » avance-t-elle.

Avec une industrie musicale chancelante, en plein bouleversement depuis quelques années, Catherine estime que c’est la passion (et rien d’autre) qui détermine la durée de la carrière d’un artiste en 2013. « Aujourd’hui, il faut ressentir le besoin profond et viscéral de faire de la musique, sinon tu disparais aussi vite que tu es apparu. J’ai tellement vu d’artistes arriver, connaître un certain succès et ne plus jamais revenir. Concrètement, il faut s’informer sur toutes les sphères du métier, car on se retrouve de plus en plus seul dans ce métier, à nos dépens. Prendre le pouls de son entourage, explorer le milieu. Il s’agit aussi de miser davantage sur les spectacles que les disques. Je réussis à gagner ma vie parce que je suis éditrice de mes chansons. Dès mes premiers pas, j’étais au courant de ce qu’il fallait faire. Tes débuts dans le milieu doivent être bien faits car le reste de ta carrière en dépendra, » soutient-elle, la voix vibrante.

Heureuse et inspirée
Alors que les spectacles continueront d’occuper une place prépondérante dans l’agenda de Catherine, elle a déjà commencé à écrire de nouvelles chansons. Sans connaître la date de parution de son prochain opus, elle nous assure que la disette sera moins longue que la dernière fois (quatre ans). Et la France dans tout ça? « Depuis le début de ma carrière, je me suis toujours concentrée sur le Québec, mais j’avoue que j’aimerais beaucoup avoir une entente avec une maison de disques en France ou en Belgique. J’ai déjà été jouer en France à quelques reprises. C’est un gros marché. Il faut être présent, confier sa carrière à une grosse équipe et avoir des moyens importants. Beaucoup d’artistes tentent leur chance, peu réussissent. Je me croise les doigts, mais je suis heureuse comme c’est là. Pour l’instant, c’est tout ce qui compte pour moi. »