« Pour être parfaitement heureux dans mon métier de musicien en ce moment, j’ai besoin d’avoir ces deux projets qui semblent sollicités deux parties différentes de mon cerveau, de plus il n’y jamais de temps morts et je suis quelqu’un qui carbure aux défis et aux projets emballants, » affirme le membre SOCAN Antoine Lachance, en faisant référence aux défis reliés à sa bourgeonnante carrière solo et celle au sein du trio pop-rock On a créé un MONSTRE, qui l’occupe depuis tout près de 10 ans.

L’auteur-compositeur a pris part à Ma première place des arts cet hiver, concours au cours duquel le chanteur s’est démarqué, raflant non seulement le Grand prix dans la catégorie auteur-compositeur et interprète, mais également celui de la chanson de l’année, pour Le fleuve, pièce qui se retrouve sur son premier album Cimetière d’avions lancé en avril 2016.

« Le fleuve a été écrite dans la période la plus difficile de ma vie. J’ai vécu une grosse peine d’amour quelque mois après avoir perdu mon père décédé des suites de sa bataille contre un cancer du cerveau. Dans ces moments seuls, dans un appartement presque vide, je sentais que tout s’écroulait autour de moi, que tout m’était arraché en quelque sorte. Natif de Sorel, où le fleuve fait partie de notre quotidien, je regardais la vaste étendue d’eau et je me suis imaginé sur une banquise à la fonte des glaces », explique l’auteur-compositeur au sujet de la ballade.

Si sa carrière solo commence tout juste à prendre forme, elle devra tout de même prendre quelques pauses, puisque On a créé un MONSTRE fera paraître non pas un, mais deux EP d’ici la fin de l’année. Le premier, Théâtre des catastrophes, vient tout juste de paraître chez Slam Disques.

« La différence réside dans mon apport au projet. Dans On a créé un MONSTRE, je suis sollicité beaucoup plus pour la musicalité, les arrangements, le côté multi-instrumentiste et, récemment, pour mon expertise à enregistrer et mixer les efforts du groupe. Pour mon projet personnel, la différence principale réside dans le fait que je suis l’auteur des chansons. Tout repose sur mes épaules avec l’aide de quelques acolytes, dont Maxime Reed-Vermette, Éric Tessier et Louis-Étienne Sylvestre. Le côté solo me permet aussi d’aborder des sujets plus personnels », explique celui qui sera des Francofolies de Montréal le 11 juin 2016 et qui passera la fin de l’été en France, question de tâter le pouls des Français dans l’Hexagone.

Il conclut : « Curieusement, les deux projets se marient à merveille. Je n’ai jamais de conflit d’horaire ou de problématique quelconque à avoir deux projets de créations sérieux. Même que les deux s’alimentent au niveau de la visibilité et de la créativité. J’apprends sans cesse d’un côté comme de l’autre et je fais toujours bénéficier de cet apprentissage en amenant tout ça à l’autre projet et vice versa. »

antoinelachance.com

oacum.ca



Depuis ses débuts comme plan d’affaire gribouillé sur une serviette de table durant un gala des JUNOS en 1999 jusqu’à son statut d’organisme caritatif disposant de plus d’un million $ en fonds en 2015, le Fonds de bienfaisance Unison est à l’image de la vision exprimée par les mots gribouillés par deux amis il y a 17 ans.

Le Fonds de bienfaisance Unison est l’idée de deux vétérans de l’industrie de la musique, Jodie Ferneyhough et Catharine Saxberg. Près de deux décennies plus tard, le rêve de ce duo poursuit sa croissance et son évolution; il est désormais devenu un système de soutien essentiel pour les musiciens et tous ceux qui gagnent leur vie dans notre industrie.

« Lorsque nous avons mis cet organisme caritatif sur pied, notre mandat était de soutenir tous les membres de notre industrie qui traversent des périodes difficiles », explique Catherine Saxberg, qui est également vice-présidente des relations internationales de la SOCAN. « Jodie et moi discutons souvent de la difficulté d’évoluer dans le domaine des arts sans soutien. Même lorsqu’on est sous contrat avec un « major », il existe très peu de mécanismes venant en aide aux artistes et à leurs familles en temps de crise. »

L’élan original de cette idée est né d’un accident qui avait laissé le chanteur du groupe Jacksoul, Haydain Neale, en piteux état, et ses dettes médicales devenaient de plus en plus importantes. « Haydain était un ami proche et son accident a été catastrophique », explique Mme Saxberg. « Sa situation nous a interpellée, Jodie et moi-même, et nous a fait réfloéchir sur le sort d’Haydain et d’autres qui traversent une crise sans filet de sécurité. »

Aujourd’hui, grâce au fonds de bienfaisance Unison – les musiciens et tous ceux qui travaillant dans l’industrie de la musique – ont accès à une source d’aide financière à court terme ainsi qu’à du counselling discret offert via une tierce partie, Shepell-FGI, le plus important programme d’aide aux employés et à leurs familles (PAEF) au Canada.

Le Fonds de bienfaisance Unison est une OSBL de bienfaisance enregistrée administrée et financée par la communauté qu’elle sert. Il y a deux grandes catégories de soutien offertes par le Fonds : l’aide financière et des conseils en santé mentale et physique. Pas une semaine ne passe sans que l’équipe de l’organisme ne reçoive une demande d’aide financière. Cette équipe est au strict minimum : le Fonds de bienfaisance Unison ne compte que deux employés à temps partiel.

« On entend régulièrement les histoires des gens que nous avons aidés », explique Jodie Ferneyhough, qui est également le président de l’Association canadienne des éditeurs de musique. « On nous dit que nos services conseils ont permis de sauver leur mariage ou les a aidés à monter un plan financier. Nos fonds d’urgence ont permis à certains artistes de ne pas souffrir de la faim et d’autres d’éviter de se faire évincer de leur logis. »

Unison est le partenaire caritatif officiel de l’édition 2016 du Gala des Prix SOCAN de Toronto qui aura lieu en juin. L’organisme entend profiter de l’occasion pour sensibiliser les gens et, si tout va bien, recueillir des fonds pour sonoeuvre de charité. La SOCAN a toujours été un partenaire de premier ordre dont la contribution est inestimable. Son ancien chef de la direction, Andre Lebel, a contribué 15 000$ au Fonds afin de jeter les bases légales de l’enregistrement du Fonds en tant qu’organisme caritatif à but non lucratif, processus auquel a participé Anne Godbout, une ancienne employée du contentieux.

Les besoins pour l’existence dun tel service ne se démentent jamais, comme en fait foi le fait que les demandes de soutien non financières ont augmenté l’an dernier. Mais quel est donc le jalon contre lequel cette OSBL mesure son succès? « Le nombre croissant d’appels que nous recevons à notre ligne d’urgence augmente dramatiquement », affirme Mme Saxberg. « Les gens se passant le mot au sujet à notre sujet, ce qui est une bonne chose en soi, mais qui met beaucoup de pression sur nos ressources financières limitées. Nous avons sans cesse besoin de fonds additionnels pour pouvoir venir en aide à ceux qui en ont besoin. »

Ces fonds sont recueillis grâce à divers événements tel que la deuxième édition du Unison Jam qui se déroulera cette année dans le cadre de NXNE, le 16 juin prochain au Phoenix Concert Theatre de Toronto, ainsi que Golf4Good, un tournoi de golf qui se déroulera cette année le 28 juin au Lionhead Golf Club de Brampton, Ontario. C’est d’ailleurs lors de la première édition du Unison Jam, l’an dernier, que l’organisme avait annoncé avoir franchi le cap du million de dollars, lui permettant ainsi de lancer son nouveau programme d’aide aux membres de l’industrie de la musique dans le besoin.

L’OSBL sensibilise également le public grâce à de nombreux partenariats avec des artistes et d’autres organismes aux préoccupations similaires. Ainsi, en avril, dans le cadre de l’édition 2016 des East Coast Music Awards, Amelia Curran a partagé son combat personnal avec des problèmes de santé mentale durant un panel présenté par Unison. L’auteure-compositrice est une des plus de 150 artistes qui ont prêté main forte à l’organisme caritatif depuis sa création.

Qu’est-ce qui rend le Fonds de bienfaisance Unison si important? La plupart des musiciens sont des travailleurs autonomes et bon nombre d’entre eux sont l’unique source de revenus de leur famille. En tant qu’entrepreneurs indépendants, plus de 45% n’ont pas d’assurances santé et près de la moitié (49%) ont connu des difficultés d’une nature ou d’une autre qui les a empêché de travailler.

« Le besoin pour notre organisme est immense », croit M. Saxberg. « La compassion et la générosité de la communauté musicale me touchent énormément. »

 

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« Après le succès de l’album Chill’em All, je me suis cassé la tête à vouloir faire différent et compliqué. Je voulais prouver aux gens que je pouvais les surprendre à tous les coups. Leur montrer que j’étais beau, bon et intelligent. Quelle connerie! »

Champion  ne mâche pas ses mots. En entrevue pour la parution de son album électro-pop Best Seller, un titre à ne pas prendre au sérieux, le musicien analyse son travail avec une franchise déconcertante. Preuve de son autocritique implacable, l’artiste va jusqu’à utiliser le terme «poche» pour qualifier une pièce de son nouveau disque.

« Non, c’est vrai. Lead On n’est pas une très bonne chanson. J’aurais aimé la travailler davantage, mais j’ai eu du fun à la faire. Je l’assume complètement. » On a beau le rassurer, lui dire que la mélodie de guitare aérienne est accrocheuse et que son chant désordonné donne de l’âme à la chanson, celui que les douaniers appellent Maxime Morin reste dubitatif. « J’irai la réécouter d’abord. »

À l’instar de trois autres titres de l’album, dont le ver d’oreilles Life is Good, Lead On aurait dû se retrouver sur un album lancé tout de suite après le maintenant mythique Chill’em All (2004). Or, le disque n’a jamais vu le jour. Dans une période de remise en question artistique, Maxime avait relégué la production aux oubliettes après quelques mois de travail. Il avait fait table rase pour finalement accoucher de Resistance après des années d’attente. De son propre aveu, il venait de tomber dans le piège de l’intellect. « J’ai flushé tout ce que j’avais fait parce que dans ma tête, ça ressemblait trop à Chill’em All. J’avais aussi été renversé par le Classics de Ratatat et je ne savais plus où me positionner. J’ai toujours cru à la spontanéité et à la simplicité. Chill’em All, c’est ça. Mais là, j’avais oublié ces beaux concepts. Le désir de plaire, d’être à jour et avant-gardiste m’a pesé dessus comme une tonne de briques. Le pire, c’est qu’en fignolant et en raffinant tes affaires, tu peux vite penser que tu as une bonne pièce entre les mains alors que c’est tout le contraire. »

Prenant un immense retard dans son calendrier de production, Champion a dû bosser sans relâche pour faire paraître Resistance à l’automne 2009. Vidé par le processus de création, il s’est ensuite lancé dans une série de spectacles sans prendre de pause. La suite, on la connaît. En mai 2010, il recevait le diagnostic des médecins. Maxime Morin était atteint d’un lymphome, une forme de cancer du sang. « Certains diront qu’il n’y a aucun lien, mais moi j’ai choisi d’en voir un. Le surmenage et la mauvaise perceptive des événements m’ont rendu malade. J’ai mis plus de cinq avant de retrouver la santé. Je me suis promis que je ne referais jamais la même erreur. »

« J’ai compris que c’était ça avoir des couilles en musique: se laisser guider par son instinct. Ben oui, des fois j’aimerais faire mieux, mais j’assume mes erreurs. »

ChampionAvec l’appui des chanteuses Laurence Clinton et Marie-Christine Depestre, certains titres de l’album nous rappellent la belle époque de Chill’em All et des pistes de danse en sueur. D’autres se rapprochent des ambiances atmosphériques de °1 paru en 2013. « Un disque qui a une identité forte du début à la fin, c’est le fun, c’est sécurisant, mais ça revient à dire que l’artiste n’a qu’une couleur. C’est faux. À moins d’être vraiment poche, personne n’écoute qu’un seul genre musical. Je voulais témoigner de ça sur Best Seller. Témoigner de qui je suis. »

Pour le compositeur qui a pratiquement joué tous les instruments sur l’album, cette recherche passe même par des erreurs laissées volontairement sur le produit final. « J’aime la musique trap. Alors j’ai voulu faire du trap avec ma guitare sur Boing Boing et Yea-Eah. Ça ne donne pas le résultat escompté, mais j’ai tripé à le faire et c’est drôle. J’ai compris que c’était ça avoir des couilles en musique: se laisser guider par son instinct. Ben oui, des fois j’aimerais faire mieux, mais j’assume mes erreurs. Même que j’ai appris à jouer avec mes faux pas comme sur And I You, où l’on entend très bien mes doigts glisser sur les cordes de guitare. Normalement, en studio, tu effaces ce genre de bruits. Tu les élimines. Moi, je les ai accentués. »

Au final, Best Seller a des allures de laboratoire créatif où le plaisir a pris le dessus sur l’intelligence, quitte à même contrevenir aux règles de base de l’enregistrement. « Au mastering, Ryan Morey m’a annoncé que la chanson Impatient était déphasée parce que j’avais mis de la réverbération sur la basse. Ça l’air que ça ne se fait pas. Il voulait que je retourne en mix. J’ai dit fuck off! On n’y touche pas. Sauf qu’à cause de ça, on ne peut pas mettre la pièce sur la version vinyle de Best Seller parce que le pressage deviendrait instable pour l’aiguille d’une table tournante. Too bad! »

Champion et ses G-Strings
Le jeudi 30 juin au Club Soda
Dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal