La SOCAN pleure la mort de son membre auteur-compositeur-interprète R. Dean Taylor qui s’est éteint le 7 janvier 2022 à l’âge de 82 ans dans sa maison de Los Angeles. On rapporte qu’il avait été hospitalisé en raison de la COVID-19 il y a un an et serait rentré chez lui après deux semaines où il est demeuré depuis sous soins palliatifs.

Taylor est surtout connu pour avoir coécrit le # 1 des Supremes en 1968, « Love Child » – intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en 2008 – et pour avoir écrit et chanté son propre succès international de 1970, « Indiana Wants Me », qui a fait de lui le premier artiste blanc de l’histoire de Motown Records à atteindre le # 1 aux États-Unis. En tant qu’auteur-compositeur à l’emploi de Motown, il a également coécrit « I’m Living In Shame » des Supremes, « All I Need » des Temptations, « I’ll Turn To Stone » des Four Tops et « Just Look What You’ve Done » de Brenda Holloway.

Richard Dean Taylor est né et a grandi à Toronto et il a commencé à chanter à l’âge de 12 ans en donnant des prestations dans divers événements country et western en plein air. Son premier enregistrement, « At the High School Dance » (1960), a tourné sur les ondes de CHUM à Toronto et un peu partout au Canada. Il a participé à une émission de variétés de la CBC avant de commencer à jouer dans les clubs locaux et il a fait une brève tournée aux États-Unis. Un voyage à New York en 1962 a donné lieu à quatre chansons qui seront distribuées par le label AMY-MALA.

En 1963, un ami de Détroit l’a téléphoné pour lui dire qu’il pourrait lui organiser une audition avec un nouveau label baptisé Motown Records. Taylor a rencontré les célèbres producteurs de Motown Brian Holland et Lamont Dozier et ces derniers ont suffisamment aimé son matériel pour lui offrir un contrat comme créateur pour le label et comme interprète. Taylor et Eddie Holland passaient des heures à échanger des idées de chansons et écrire les paroles de nombreux succès d’Holland-Dozier-Holland.

« Eddie était un auteur fantastique et j’ai beaucoup appris en travaillant avec lui », écrivait Taylor sur son site Web. « Je voulais apprendre tout ce que je pouvais sur la production et j’ai commencé à jouer de la tambourine lors des séances d’enregistrement d’Holland-Dozier-Holland. J’ai joué sur la plupart de leurs succès comme “Standing In the Shadows of Love”, “Reach Out I’ll Be There”, et plein d’autres… Observer Holland-Dozier-Holland au travail en tant que producteurs et jouer aux côtés de tous ces musiciens que l’on nomme désormais The Funk Brothers était plus que j’aurais pu espérer. »

En 1965, Taylor a enregistré une chanson subtilement antiguerre intitulée « Let’s Go Somewhere », puis, en 1966, « There’s A Ghost In My House ». Motown se concentrait davantage sur la promotion de ses artistes établis et les simples n’ont donc pas eu beaucoup d’impact aux États-Unis. Mais en 1970, en Angleterre, un DJ de club a commencé à jouer « There’s A Ghost In My House », d’autres clubs ont suivi et Motown U.K. l’a sorti en tant que simple, ce qui a permis à la chanson d’atteindre le sommet des palmarès en Angleterre et dans toute l’Europe. « Gotta See Jane », écrit en 1967, a également été un succès en Angleterre.

En 1970, Taylor a enregistré « Indiana Wants Me », une chanson que son instinct lui disait qu’elle deviendrait un hit. Deux stations de radio américaines ont commencé à la faire tourner et – cette fois-ci – Motown a soutenu Taylor avec une tournée promotionnelle des stations de radio ainsi que des apparitions à la télé au Michigan, ce qui a fait de la pièce un succès régional qui a pris de l’ampleur et est devenu national, puis mondial. « Indiana Wants Me » s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires et a atteint le # 1 du palmarès, faisant ainsi de lui le premier artiste blanc signé par Motown à réussir cet exploit. La chanson, connue et aimée partout dans le monde, a notamment été utilisée dans les premières séquences du film The Ninth Configuration (1980).

« Gotta See Jane » a été rééditée en 1971 et s’est rendu sur le Top 10 au Canada. Taylor a mis sur pied sa propre maison de disques, Jane Records, en 1973, mais il a continué à travailler pour Motown en tant que créateur et producteur jusqu’en 1976. Il a tenté un retour au début des années 80 et il a ensuite pris ses distances de l’industrie de la musique. Il a ensuite construit un studio d’enregistrement chez lui à Los Angeles et a écrit une biographie qui demeure inédite sur ses années chez Motown. Ses chansons continuent de jouer un peu partout dans le monde et elles ont été reprises par d’innombrables artistes.

La SOCAN présente ses condoléances à Jane, l’épouse de Taylor depuis 52 ans, ainsi qu’à sa famille élargie, ses amis et les fans de ses chansons dans le monde entier.