Imaginez passer du temps à L.A. presque gratuitement. Profiter du soleil de la Californie à quelques pas du célèbre Sunset Boulevard. S’arrêter pour un café avant de passer la journée à collaborer avec d’autres auteurs-compositeurs en compagnie de votre muse.

Trop beau pour être vrai ? Grâce à la SOCAN, c’est tout à fait possible. Parlez-en à Jay « The Human Kebab » Parsons du groupe alt-rock USS. Son collègue Ashley Buchholz et lui-même en ont récemment fait l’expérience lors de leur séjour à la Maison SOCAN de Los Angeles, une commodité qui est à la disposition de ses membres, sans frais, pour de courts séjours.

« Faire un séjour à L.A., pour presque rien, et en plus dans le magnifique quartier de Silver Lake était encore plus fou qu’un rêve », se réjouit Parsons. « De nos humbles débuts dans le sous-sol de nos parents à Stouffville à un séjour à flanc de montagne — courtoisie de la SOCAN — afin d’y écrire le plus gros simple de notre carrière… Disons qu’on a fait un bon bout de chemin. »

Durant leur séjour de création sur la côte ouest, le duo s’est fait plusieurs contacts, dont notamment l’ex-membre de OneRepublic, Tim Myers, et ils ont écrit les deux premiers simples (« Work Shoes » et « Us ») qui seront tirés de leur plus récent album, New World Alphabet, paru en janvier 2017. Les deux mois qu’on a passé à L.A. les deux compères l’an dernier ont été tellement fructueux que Parsons espère que leur prochain passage à la Maison SOCAN de Nashville le sera tout autant. Il y a également une Maison SOCAN à Paris qui est principalement utilisée par les membres francophones de la SOCAN.

« Pas besoin de s’inquiéter de trouver une chambre d’hôtel et combien ça va coûter — surtout l’an dernier alors que le dollar canadien était à son plus bas », poursuit l’auteur-compositeur. « Vous rencontrez vos collaborateurs et créez des chansons chaque jour, et le soir vous pouvez rentrer à la maison. Il y a même un moniteur dans la maison, alors Ash et moi enregistrions souvent des démos juste avant d’aller nous coucher. »

« Une partie de l’attrait ne vient pas seulement de la possibilité de collaborer avec des membres de la SOCAN en Californie, mais surtout du fait qu’on peut y séjourner pour presque rien », poursuit Parsons. « Ce n’est pas rien ! Même pour un groupe à notre niveau de succès, lorsqu’un cycle d’album est complété, faut faire très attention comment on dépense temps et argent. »

Il n’en demeure pas moins que l’expérience de cocréation en compagnie de Myers était également un rêve. Myers habite dans le très exclusif quartier protégé de Calabasas avec comme voisins, entre autres, des noms comme Brian Wilson. Parsons se souvient de cette scène un peu surréelle : « Les gardes de sécurité lui ont envoyé un courriel afin que nous puissions entrer dans le quartier. Nous nous sommes rendus à son magnifique manoir dont le quartier avoisine celui de Kayne et Drake. Nous lui avons fait entendre le démo de deux de nos chansons. Il les a aimées, mais a dit “allons dans une autre direction”, et les trois chansons se sont retrouvées sur l’album. »

Pour « Work Shoes », USS a collaboré avec un couple de Nashville et a enregistré la pièce dans la Petite Arménie à l’aide d’un divan tourné sur le côté comme « booth » pour l’enregistrement des voix. Parsons raconte : « Qui aurait cru que cette chanson allait complètement changer le parcours de notre groupe ? »
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Jessie Reyez est une autre auteure-compositrice à l’étoile montante dont le parcours a été positivement changé grâce à la SOCAN. En septembre 2015, cette artiste qui fait partie de la liste SOCAN des 10 artistes à surveiller en 2017 a participé au tout premier Camp de création Kenekt aux Shobac Cottages d’Upper Kingsburg, en Nouvelle-Écosse.

« C’était génial », nous dit Reyez, une jeune Torontoise. « J’ai vraiment passé un bon moment et j’ai eu la chance incroyable de travailler avec des créateurs que je respecte depuis toujours comme les membres SOCAN Jully Black et Anjulie. »

Il y a une chance que certaines de ces collaborations peuvent se retrouve sur son premier album, qui regroupe des pièces qui s’inspirent de son parcours de vie à ce jour.

« Le processus de cocréation était véritablement comme un arc-en-ciel », explique la jeune artiste. « Chad [Richardson, de la SOCAN] réorganisait sporadiquement les groupes, alors c’était intéressant de voir ce qui ressortait de chaque séance de création en fonction des différentes combinaisons de personnes du jour. Le plus drôle, c’est que j’ai retravaillé avec Chin Injeti peu de temps après ce camp, car il était là lors d’une de mes séances de travail avec DJ Khalil, l’an dernier. »

Reyez ne saurait trop recommander aux autres artistes de la SOCAN de participer à un des camps de création de l’organisation. Elle affirme qu’y participer est une opportunité de faire connaissance de plein d’artistes sur la même longueur d’onde tout en améliorant leur talent de créateur musical et en apprenant de leurs pairs en devenant « plus malléable lorsqu’ils sont en présence de créateurs qui ont une façon de travailler complètement différente de la vôtre. »

Il va sans dire que l’environnement bucolique d’Upper Kingsburg, en Nouvelle-Écosse, y était aussi pour beaucoup. « Ça m’a beaucoup inspiré, parce que c’était complètement nouveau et si loin », confie Reyez. « Le fait de me retrouver si loin de chez moi a presque ajouté un élément de liberté additionnel pour ma créativité. De plus, des artistes locaux — peintres, poètes, photographes — étaient invités à assister à nos séances de création quotidiennes, ce qui est une magnifique idée, parce que le fait d’avoir un auditoire m’oriente dans une autre direction, comme une petite dose de l’adrénaline que je ressens sur scène. C’était presque comme un mini-concert. »

La SOCAN souhaite permettre au plus grand nombre possible de membres auteurs et compositeurs de vivre l’expérience d’un camp de création, et à cette fin, elle a récemment lancé sa nouvelle initiative mensuelle intitulée « Song Camp Mondays » à travers laquelle les membres peuvent s’inscrire pour participer à une séance de création d’un jour pour trois personnes à notre siège social de Toronto. Ces lundis créatifs ont été conçus pour permettre aux auteurs et compositeurs de tisser des liens entre eux, d’acquérir de l’expérience à travers des collaborations et d’améliorer leur talent.
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Lorsque nous l’avons joint, Doug Oliver, le batteur et cogérant de Cold Creek County, est en plein enregistrement de nouvelles pièces. Le groupe, qui a été en nomination aux JUNOs, est en cours de création et d’enregistrement de son deuxième album, à Brighton, en Ontario. Le premier simple (« Our Town ») de cet album à paraître a vu le jour lors d’une séance de création qui a eu lieu en juin 2016 au Sound Lounge de la SOCAN à Toronto.

« C’est là que j’ai écrit notre premier simple en compagnie de Gavin Slate et Travis Wood, c’était vraiment cool », raconte Oliver. « J’ignorais l’existence du Sound Lounge de la SOCAN. C’est un petit studio équipé de moniteurs où on peut faire ce qu’on veut et faire autant de bruit qu’on veut. C’est vraiment un environnement cool et chill. »

Se doutait-il qu’il allait ressortir de là avec un simple ?

« Bien sûr que non », dit-il. « Je cherchais simplement un endroit pour écrire, et les portes du Sound Lounge étaient grandes ouvertes. J’ai sauté sur l’occasion. C’est ça qui est rigolo avec la création de chansons. On écrit parfois 100 chansons avant d’en choisir deux ou trois. Ce jour-là, on est arrivés avec une idée et un titre, et quelques heures plus tard, on avant le premier simple de notre deuxième album. »