Les auteurs-compositeurs-interprètes autochtones acclamés Celeigh Cardinal, Sebastian Gaskin et Julian Taylor sont les premiers musiciens choisis pour l’inauguration du programme d’artistes en résidence de The Corporation of Massey Hall and Roy Thomson Hall. Cette résidence d’un an se déroule dans plusieurs espaces du Allied Music Centre — un écosystème culturel de fine pointe qui comprend un studio d’enregistrement et un centre de développement des artistes (le Deane Cameron Recording Studio), une salle de spectacle de 100 places (le Allied Music Centre Theatre) et une salle de spectacle de 500 places (le TD Music Hall). Et, bien sûr, le légendaire Massey Hall lui-même, une salle de concert mythique pour de
nombreux musiciens.

Sélectionnez l’image pour accéder à la vidéo YouTube de la chanson de Celeigh Cardinal Show You How to Love Me
La résidence est l’occasion pour Cardinal, Gaskin et Taylor de bénéficier d’un soutien complet qui comprend du temps en studio, des opportunités de se produire en spectacle, des collaborations créatives, du développement professionnel et du mentorat. Les ressources utilisées dépendent des besoins individuels de chaque artiste.
« Nous avons la chance de disposer d’installations, de commodités et d’une plateforme comme celle du Allied Music Centre », déclare Stephen McGrath, directeur du développement des artistes et du contenu original pour The Corporation of Massey Hall and Roy Thomson Hall. « Nous utilisons cette résidence pour offrir des opportunités sur mesure qui aident à combler les lacunes au niveau du soutien actuel dont ces artistes bénéficient peut-être déjà ». L’objectif est d’aider ces musiciens à améliorer ce qu’ils accomplissent déjà, alors qu’ils progressent sur un chemin qui, espérons-le, les mènera à jouer sur la scène emblématique Allan Slaight au Massey Hall. « Nous essayons de créer un environnement où les artistes peuvent se projeter sur cette scène historique », explique McGrath.
La résidence est rendue possible grâce à la plateforme de dons de charité Canada Gives et au don généreux d’un philanthrope anonyme qui s’est donné pour mission de créer des opportunités pour les artistes autochtones au Massey Hall. La sélection des musiciens et l’élaboration du programme se font en consultation avec les membres du Bureau de la musique autochtone, du festival sākihwe, du Tkaronto Music Festival et du Sommet international de la musique autochtone. Bien que les artistes ne soient en résidence que depuis trois mois, ils en ont déjà tiré des avantages considérables.
Cardinal, une chanteuse folk-soul originaire d’Edmonton déclare : « On peut vraiment sentir l’attention portée à ce programme. Il ne s’agit pas simplement de cocher une case; il s’agit en fait de soutenir les artistes autochtones d’une façon qui paraît authentique. Il y a de la confiance, du respect et de la place pour se montrer tel que l’on est. »
Gaskin dit : « Jusqu’à présent, c’est génial pour réaliser du contenu et être dans le milieu — comme avoir accès à des billets, et pouvoir assister à des spectacles incroyables pour s’inspirer de nouveaux artistes. » Cardinal a, elle aussi, été inspirée. « J’ai eu le temps et l’espace d’explorer de nouveaux sons et de nouvelles idées, sans pression », dit-elle. « Je travaille sur une nouvelle musique plus honnête et plus expérimentale. J’ai déjà commencé à nouer de très bonnes relations et j’ai eu des conversations intéressantes qui m’inspirent de nouvelles orientations. »

Sélectionnez l’image pour accéder à la vidéo YouTube de Sebastian Gaskin se produisant au TD Music Hall
Sélectionnez l’image pour accéder à la vidéo YouTube de Sebastian Gaskin se produisant au TD Music Hall.En avril, Cardinal s’est produite au Allied Music Centre Theatre pour présenter les chansons de son album Boundless Possibilities, qui lui a valu un Canadian Folk Music Award 2025 pour le prix de l’auteur-compositeur autochtone de l’année (ex æquo avec Alan Syliboy). L’album a également été nommé pour l’album adulte contemporain de l’année aux JUNO Awards de 2025, tandis que Cardinal a reçu une nomination distincte pour l’artiste autochtone contemporain de l’année.
C’est aux JUNO 2025 de Vancouver, en Colombie-Britannique, que Cardinal, Gaskin et Taylor se sont rencontrés pour la première (et jusqu’à présent) unique fois. Gaskin a remporté le JUNO de l’artiste autochtone contemporain de l’année pour son morceau « Brown Man ». Lorsque l’artiste de la nation crie Tataskweyak, basé à Toronto, a appris qu’il avait été choisi pour cette résidence, il était incrédule.
« Mon gérant et moi étions un peu fous de joie », raconte-t-il. Nous nous sommes dit : « Mais qu’est-ce qui se passe? Nous étions excités et pleins d’espoir. Ce fut un énorme tournant pour moi, après ma victoire aux JUNO et l’annonce de ce projet. C’est une chance inouïe de pouvoir travailler dans ce lieu historique qu’est le Massey Hall, avec des gens incroyables. » Le multi-instrumentiste, auteur-compositeur-interprète, guitariste et producteur accompli a eu beaucoup de bonnes nouvelles à partager avec ses admirateurs ces derniers temps. Non seulement a-t-il remporté un JUNO en 2025, mais sa chanson Medicine a reçu le prix Vince Fontaine de la chanson autochtone lors du gala de la SOCAN en 2024.
Julian Taylor, qui se décrit lui-même comme un « jeune vétéran », a également reçu beaucoup d’éloges récemment. Au cours de ses 25 années de carrière, le musicien – d’origine mohawk et caribéenne – a exploré différents genres musicaux, dont le rock, le folk, la soul et l’americana, et a assumé différents rôles pour soutenir sa carrière. L’un des aspects qu’il espère améliorer est sa prestation sur scène.
« J’étais sur le point de partir en tournée avec un de mes amis, Matt Andersen », explique Taylor. « Nous avons passé cinq semaines aux États-Unis et, avant de partir, j’ai réservé du temps au Massey Hall avec leur équipe de sonorisation et leurs techniciens. J’ai pu répéter mon répertoire et créer un nouveau plan de scène, une nouvelle fiche technique et une toute nouvelle prestation. C’était génial de faire ça sur l’une de leurs scènes ultramodernes ».

électionnez l’image pour accéder à la vidéo YouTube de Julian Taylor se produisant lors d’un spectacle en hommage à Gordon Lightfoot au Massey Hall.
Avant d’être choisi pour cette résidence, Taylor, qui a été nommé quatre fois aux JUNO, s’est produit au Allied Music Centre. Le 6 décembre 2023, Taylor enregistre Live at TD Music Hall et le publie un an plus tard. Mais l’album n’a été planifié que peu de temps avant le concert. Doug McKendrick, responsable de la production au Massey Hall, a proposé à Taylor d’enregistrer un concert en direct. « D’une certaine manière, nous étions tous les deux gagnants, car ils n’avaient pas encore utilisé les installations d’enregistrement pour faire un spectacle », explique Taylor. « Tout s’est très bien passé. » Le concert a marqué à la fois le tout premier enregistrement en direct et le premier spectacle à guichets fermés pour un seul artiste au TD Music Hall — une soirée véritablement historique.
McGrath a vu beaucoup de choses au cours des 15 années qu’il a passées à travailler pour The Corporation of Massey Hall and Roy Thomson Hall. « Nous savons que Massey Hall est célèbre grâce à des artistes comme Neil Young, qui y a joué en 1971, ou The [Jazz] Quintet, qui y a joué en 1953 », explique-t-il. « Mais nous savons aussi que l’histoire se déroule ici en ce moment même. » Pour McGrath, la partie la plus gratifiante de son travail est d’aider les artistes à progresser dans leur carrière.
« Mon rôle me permet de voir des gens réaliser leurs rêves », déclare-t-il. « Voir des artistes méritants qui travaillent avec acharnement réaliser leurs rêves est tout simplement extraordinaire ». Lorsque McGrath voit un artiste jouer en tête d’affiche au Massey Hall, après s’être produit dans des salles plus petites et avoir fait tout le travail nécessaire pour y arriver, il éprouve un sentiment sans pareil. « Dès qu’ils montent sur scène pour la première fois, ils sont ovationnés, car le public sait que c’est important », explique-t-il. « Ce n’est pas une simple date de tournée, c’est un événement spécial et significatif ».
Atteindre cette étape emblématique sans compromettre son identité et son talent artistique est crucial. « En tant qu’artiste crie/écossaise », déclare Cardinal, « mon identité, ou mon parcours continuel dans son exploration, fait partie de tout ce que je fais : comment je raconte des histoires, comment je connecte avec les gens, comment je porte mon histoire et ma communauté avec moi. Cette résidence honore cela, sans me demander d’expliquer ou de diminuer une partie de ce que je suis. Ce genre de soutien est rare, et il représente tout. »
Cardinal n’est pas la seule à se sentir prise en charge. Selon Gaskin, « le fait d’être un artiste autochtone comporte ses propres problèmes — le fait d’avoir grandi dans un environnement traumatisant contribue évidemment à la musique, n’est-ce pas? Le fait de pouvoir disposer d’un espace sécuritaire dans un lieu historique aussi incroyable est très inspirant. »