Allan Slaight, pionnier de la radio rock « n’ roll canadienne et l’un des philanthropes les plus dynamiques et les plus acharnés du Canada dans les domaines de la musique, des arts et de la santé, est décédé le 19 septembre 2021, à l’âge de 90 ans, à son domicile de Toronto.

Slaight a combiné ses solides compétences entrepreneuriales et sa vaste connaissance de la radio pour créer la plus grande entreprise multimédia privée du Canada, la Standard Broadcasting Corporation. Il a été l’un des plus grands supporteurs de la musique canadienne dans l’histoire de l’industrie : il a contribué à la création des stations torontoises CHUM et Q107, et a soutenu les prix JUNO, le Canada’s Walk of Fame et la Canadian Music Week – qui ont tous donné son nom à des prix et des fonds.

Slaight a également dirigé Global Television dans les années 70 avant de prendre le contrôle de Standard Broadcasting où il demeurera de nombreuses décennies. Il avait également sa propre société de radiodiffusion, Slaight Communications, et au début des années 1990, il était copropriétaire des Raptors de Toronto. La Slaight Family Foundation et Slaight Music, aujourd’hui dirigées par son fils Gary Slaight, ont soutenu des organisations caritatives liées aux soins de santé, aux jeunes à risque, aux arts, à la musique, au développement international et aux services sociaux. Selon le Centre national des arts d’Ottawa, les Slaight ont particulièrement soutenu les artistes émergents, ainsi que le théâtre autochtone du centre ainsi que #CanadaEnPrestation, un fonds d’aide destiné aux artistes professionnels canadiens durant la pandémie.

Né en 1931, Slaight a commencé sa carrière en tant que magicien ambulant avant de suivre les traces de son père dans le domaine des médias. À 16 ans, il a animé sa propre émission de radio de jazz de fin de soirée, Spins and Needles, sur les ondes de CHAB à Moose Jaw, en Saskatchewan. Il s’est installé à Edmonton en 1950 et, en 1956, il avait gravi les échelons pour devenir gestionnaire national des ventes chez CHED. Puis la jeune radio CHUM de Toronto l’a engagé pour redresser sa situation peu reluisante, ce qu’il a fait : les compétences de Slaight en affaire ainsi qu’en matière de programmation et de promotion ont fait de CHUM une station incontournable à Toronto.

En 1970, il crée Slaight Communications et achète les stations de radio CFGM à Toronto et CFOX à Montréal. En 1977, il a lancé une nouvelle station de radio FM rock « n’ roll, Q107, à Toronto. En 1985, Slaight Communications a vendu CFGM et Q107, et a acheté la Standard Broadcasting Corporation, qu’il a fait passer de sept stations de radio à un réseau national de plus de 50 stations. En 2007, la famille Slaight a vendu Standard Broadcasting à Astral Media.

Il a également été administrateur du Women’s College Hospital (1978-1982), administrateur de United Way of Greater Toronto (1979-1987), administrateur du Shaw Festival (1982-1988), gouverneur de l’Université York (1986-1987) et administrateur du Festival of Festivals (1989-1993). Il a été intronisé au Broadcast Hall of Fame, a reçu un doctorat honorifique en commerce de Ryerson, est membre de l’Ordre du Canada et a reçu le Walt Grealis Special Achievement Award pour sa contribution à la croissance et au développement de l’industrie musicale canadienne.

La SOCAN pleure la perte de ce grand innovateur et porte-étendard de la musique canadienne et présente ses condoléances à sa famille, à ses amis, à ses collègues et à tous ceux qu’il a aidés dans l’écosystème musical, la communauté artistique, le secteur de la santé et du bien-être et les services sociaux du Canada.



Le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC) est heureux d’annoncer l’intronisation de l’émouvant classique du rock, What About Love, qui a été un immense succès planétaire pour le groupe Heart. Cette chanson est l’une des trois écrites par les membres du groupe Toronto Brian Allen et Sheron Alton en collaboration avec Jim Vallance et bien qu’elle ait été exclue du troisième album de Toronto, elle deviendra l’une de leurs plus grandes réussites en tant qu’auteurs-compositeurs.

L’intronisation de la chanson se fera dans le cadre de l’émission The Morning Show, sur les ondes de Global TV, le jeudi 23 septembre, et présentée par le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens à Allen, Alton, et Vallance, avec une apparition spéciale d’Ann Wilson, membre du Rock and Roll Hall of Fame. Dans le cadre de cette présentation virtuelle, la chanteuse et auteure-compositrice torontoise SATE interprétera l’emblématique chanson en direct du El Mocambo.

« What About Love est un bel exemple du fait qu’il y a une histoire intéressante derrière toutes les grandes chansons », a déclaré le directeur du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, Nicholas Fedor. La chanson a non seulement remis le vent dans les voiles de Heart, marquant leur premier succès avec Capitol Records, mais elle est ironiquement devenue un succès après la dissolution de Toronto. Jim Vallance a continué à écrire des succès avec Bryan Adams, Aerosmith et bien d’autres.

Allen, Alton et Vallance ont coécrit la chanson en 1982 pour coller à un titre que ce dernier avait suggéré et le groupe en a enregistré un démo, mais a ultimement décidé de ne pas l’inclure sur son troisième album. « On avait une surabondance de chansons et on trouvait qu’elle ne cadrait pas vraiment avec les autres et c’était vraiment important pour nous que le tout soit cohérent… », raconte Allen. Les membres du groupe ont voté sur papier et placé leurs votes dans un chapeau et, au final, What About Love n’a pas été retenue.

« Je trouvais que c’était une excellente chanson, mais malheureusement, ils ont décidé de ne pas l’inclure sur leur album. Le démo a passé des années sur une tablette », se souvient Vallance.

Nous voici donc en 1985. Comme le racontait Allen à FYI Music News, « j’ai fait jouer le démo de What About Love à Mike McCarty qui était chez ATV Music Publishing, à cette époque. Il a arrêté la cassette à mi-chemin et a dit : “Je pense que je peux travailler avec celle-là” » et il l’a ensuite envoyée au producteur du groupe Heart qui était à la recherche d’un simple solide pour leur prochain album. Le premier album de Heart ayant été produit au Canada et les sœurs Wilson ayant vécu à Vancouver pendant plusieurs années, une chanson écrite par trois auteurs-compositeurs canadiens conviendrait parfaitement.

Heart a enregistré une version très proche du démo original, et, comme Ann Wilson l’a si bien dit, « mon travail était d’en faire ressortir la puissance ». Et c’est exactement ce qu’elle a fait. La voix puissante de Wilson, avec un refrain particulièrement émotif et un « What about love? » bien senti restant dans la tête des auditeurs longtemps après la fin de la chanson.

Le simple a passé 12 semaines sur le Top 40 et est devenu le premier succès de Heart à s’inscrire dans le Top 10 depuis cinq années. En plus de remporter des prix BMI et PROCAN, la chanson a catapulté l’album multiplatine « Heart » qui a obtenu une nomination aux Grammy Awards, et s’est hissé à la première position des palmarès aux États-Unis et à la troisième position du palmarès adulte contemporain au Canada.

« Une des imbécilités les plus intelligentes que j’ai jamais faites a été de voter pour ne pas inclure cette chanson sur notre album ! » dit Brian Allen à la boutade.

Ce n’est qu’en 2002 que Toronto lancera aussi sa version de What About Love lorsque Solid Gold Records l’a ajoutée comme bonus sur la réédition de l’album « Get It On Credit ». Les guitaristes Brian Allen et Sheron Alton ont obtenu quatre albums certifiés platine avec leur groupe Toronto. Allen est un producteur très demandé, il a été cadre à la SOCAN, vice-président A&R d’une grande maison de disques et il est actuellement administrateur au Conseil de la Country Music Association of Ontario. Maintes fois primé, Jim Vallance est l’un des auteurs-compositeurs canadiens les plus importants. Il est à l’origine de nombreux succès internationaux avec Bryan Adams et d’autres artistes de premier plan.

Après son intronisation virtuelle le 23 septembre, What About Love prendra sa place dans la résidence permanente du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens au Centre national de musique à Calgary où se trouve un catalogue de toutes les chansons intronisées que les fans peuvent écouter en plus d’y voir une exposition d’artefacts exclusifs et de souvenirs uniques qui célèbrent les plus grands auteurs-compositeurs et membres intronisés du Canada.



Le 14 septembre 2021, Music Publishers Canada et le Projet Artistes émergents RBC ont présenté un panel en ligne gratuit sur la directive de l’Union européenne sur le droit d’auteur, dans le cadre de la série « Virtual Voices » de la Canadian Music Week.

La discussion en ligne d’une heure a réuni John Phelan, directeur général de la Confédération internationale des éditeurs de musique, qui s’est entretenu en profondeur avec Axel Voss, membre du Parlement européen et négociateur principal de la directive européenne sur le droit d’auteur.

La directive vise à faire respecter le droit d’auteur dans la sphère de la musique numérique en exigeant de tous les « fournisseurs de services de partage de contenu en ligne » – en d’autres mots, essentiellement, les plateformes de contenu généré par les utilisateurs – qu’ils obtiennent les autorisations des ayants droit pour permettre au public d’accéder aux œuvres protégées par le droit d’auteur téléchargées par les utilisateurs de la plateforme.

À moins qu’un fournisseur de services de partage de contenu en ligne ne puisse démontrer qu’il a fait ses « meilleurs efforts » pour soit accorder une licence pour les vidéos et les chansons protégées par le droit d’auteur dans les téléchargements de ses utilisateurs, soit retirer le contenu illicite et s’assurer que la chanson, la vidéo ou toute autre œuvre créative n’est pas violée à nouveau, la plateforme sera responsable de la violation du droit d’auteur.

Alors que la directive européenne n’est qu’un point de départ dans une vague croissante de changements réglementaires dans le monde entier, la conversation a également examiné de nombreuses possibilités pour une rémunération plus équitable provenant des plateformes utilisant la musique comme principal modèle économique.

Le déséquilibre est principalement dû aux dispositions relatives aux « règles d’exonération » que les grandes plateformes ont utilisées pour se dispenser de se conformer légalement à l’octroi de licences musicales responsables. Ces dispositions ne sont applicables qu’aux sites d’hébergement passif comme les fournisseurs de services Internet.

Selon Voss, il est encore temps de corriger le tir. En fait, la directive européenne sur le droit d’auteur a été adoptée par un grand nombre des 27 États membres de l’UE, qui mettront en vigueur des lois nationales pour s’y conformer.

De même, au Canada, le projet de loi C-10 – qui est mort au feuilleton après le déclenchement des élections fédérales de 2021 – visait à réglementer les plateformes de diffusion en continu numériques mondiales, afin d’assurer que les créateurs canadiens soient soutenus, représentés et rémunérés équitablement pour leur travail lorsqu’il est utilisé par des diffuseurs en ligne, y compris les services de contenu généré par les utilisateurs.

En faisant de la réforme du droit d’auteur un effort international, explique M. Voss, ces mesures correctives assureront un « avenir meilleur à l’industrie de la musique ». Il ajoute également que la directive européenne sur le droit d’auteur favorise l’instauration d’une plus grande confiance et encourage les plateformes et les créateurs à travailler ensemble tout en permettant une plus grande transparence.

Interrogé sur le contentieux entourant l’article 17 de la directive européenne sur le droit d’auteur, considéré comme une entrave au droit d’expression, à la censure et à la neutralité d’Internet, M. Voss a expliqué qu’il s’agissait d’un malentendu. En fait, les directives de la réforme du droit d’auteur veulent que les plateformes utilisent davantage d’œuvres protégées par le droit d’auteur. Ils peuvent légalement utiliser de la musique protégée par des droits d’auteur s’ils rémunèrent équitablement les créateurs. La directive 17 encourage le respect mutuel et les obligations entre la plateforme qui utilisent la musique et les créateurs de cette musique.

Il est clair que la réforme du droit d’auteur est importante et fait partie intégrante de la législation internationale. Elle clarifie les obligations des grandes entreprises technologiques et garantit la conformité future des nouveaux services qui feront leur apparition, offrant ainsi un paysage juridique clair pour les services de contenu généré par les utilisateurs.

Pour en savoir plus sur la directive européenne sur le droit d’auteur, cliquez ici.