Joel Marapil
Joel Marapil (prononcé HO-elle mah-rah-PILL) est un poète autochtone mapuche du Chili et un werkén – un leader culturel traditionnel, mais pas un chef –, dans la tradition mapuche de la communauté Kechukawin. Comme pour le gala d’ouverture, cette soirée a commencé avec des racines traditionnelles profondes : un homme seul et sa voix, une guimbarde, une corne ancienne et un tambour à main. La traduction sur scène était assurée par Jorge Requena Ramos, directeur artistique du West End Cultural Centre de Winnipeg. Avec sa voix tantôt douce et vacillante, tantôt forte et imposante, Marapil a pris le temps d’apprendre au public quelques paroles à chanter avec lui et les gens dans la salle ne se sont pas fait prier pour taper des mains. Durant sa prestation, il a dit : « les différentes couleurs de cheveux des gens dans le public sont comme les différentes fleurs dans un jardin. » Dans l’un de ses refrains, il chantait « Say hello to your sister/Say hello to your brother » [librement : « Dis bonjour à ta sœur/Dis bonjour à ton frère »], et il a commenté « voici comment multiplier la joie ». Il a présenté une chanson en disant qu’il allait chanter « où sont les peuples? » avant d’entonner un refrain où il demandait où est telle ou telle tribu autochtone avant que la salle lui réponde « ils sont ici ». L’ovation debout qu’il a reçue à la fin de son spectacle était amplement méritée.
Ellescriv
Ellescriv est le projet indien rock de Lorissa Scriven, membre de la nation Saulteau, originaire de la ville de Taylor, dans le nord de la Colombie-Britannique (territoire du Traité 8). Scriven a une belle voix empreinte d’un soupçon de vulnérabilité et un petit côté country. Elle s’est dite très reconnaissante d’avoir été invitée à l’IIMS 2024 avec son guitariste et son bassiste, mais malheureusement, son batteur n’a pas pu être présent. « Dreams », une chanson tirée de son tout nouvel album Wandering the Pine, parle de sa passion par la création musicale malgré les hauts et les bas de la vie d’artiste. Au fil de quelques accords et tempos entre les couplets et le refrain, elle a mis beaucoup de cœur dans sa performance.
Alan Syliboy and The Thundermakers
Alan Syliboy (prononcé SILL-uh-boy) vient de la communauté des Premières Nations de Millbrook à Truro, en Nouvelle-Écosse, et ses Thundermakers sont un groupe de sept musiciens jouant violon, guitare acoustique, guitare électrique, tambour de pow-wow, percussions, batterie, basse électrique et claviers – ainsi que deux danseuses en tenue traditionnelle pour la première chanson. C’est un groupe blues rock avec des chœurs de type chant de pow-wow où presque tous les membres du groupe vocalisent à l’unisson plutôt qu’en harmonie. Ils se partagent aussi le chant principal : Syliboy a interprété une pièce « spoken word » au sujet d’un canot sur la rivière qui est en fait sa mère et qui le mène à travers la vie avant de le ramener à la maison tandis que le percussionniste Aaron Prosper a chanté une chanson traditionnelle de chasse à la baleine et le guitariste acoustique Hubert Francis a dirigé une gigue irlandaise « à propos du petit peuple » qui n’a pas manqué de faire danser le public.