Alors que sa carrière passe à la vitesse grand V, l’auteurice-compositeurice-interprète et producteurice autochtone Sebastian Gaskin a commencé à apprécier le pouvoir de la collaboration.
« Quand j’ai commencé la création et la production de musique en 2017, c’était totalement un projet solo », explique Gaskin. « Je pense que j’avais une certaine fierté à l’époque ; je n’avais aucun doute que je pouvais tout faire par moi-même et que je n’avais besoin de personne. Ça m’a pris un certain temps à accepter l’idée de donner accès à cette partie de moi aux autres, mais ces temps-ci, je préfère écrire avec d’autres personnes. »
Sa participation au camp de création SOCAN BreakOutWest Song House, au camp de création autochtone 2022 de la Fondation SOCAN et à la Allan Slaight JUNO Masterclass également 2022 sont autant d’occasions qui ont contribué à cette transition.
Son potentiel en tant qu’auteurice-compositeurice éloquentx à la voix émotionnellement expressive a été reconnu en 2021 par le prix de l’Artiste de l’année aux Western Canadian Music Award ainsi que le Kevin Walters Songwriting Award. L’engouement croissant de l’industrie à son égard a débouché sur un contrat d’enregistrement avec Ishkōdé Records l’an dernier, ce que Gaskin considère comme un arrangement de rêve.
« C’est mon gérant qui nous a mis en contact, mais je connaissais déjà ShoShona [Kish] et Amanda [Rheaume] depuis quelques années, par le biais de l’industrie. J’ai une confiance aveugle envers ces deux femmes et c’est pour ça que j’ai l’impression que ce contrat prend soin de moi à tous les niveaux. »
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Iel a grandi dans la Nation crie de Tataskweyak, dans le nord du Manitoba, avant de s’installer à Winnipeg puis, récemment, à Toronto. Iel a collaboré à la création de son premier album avec des producteurs et coauteurs comme Evan Miles (dvsn, renforshort), Milano (Icona Pop) et Hill Kourkoutis (Aysanabee, Digging Roots).
Son plus récent simple – et première parution sur Ishkode –, « Medicine », a été coécrit avec Miles et il a reçu un accueil des plus chaleureux. « J’ai écris ça en 2020 et je l’ai laissée sur la tablette jusqu’à ce que je sente que j’avais l’énergie pour lui donner le soutien et la visibilité qu’elle mérite », explique Gaskin. « Evan a travaillé dessus avec moi au cours des derniers mois et le résultat est là. Je l’ai rencontré grâce à Universal Music [le distributeur d’Ishkode]. »
Dans sa jeunesse, Gaskin a été en contact avec plein de styles musicaux, du gospel du sud des États-Unis à Metallica avant de faire du R&B et du soul ses styles musicaux préférés. « C’est vers la fin du secondaire que j’ai commencé à vraiment tomber en amour avec ce style et ces mélodies classiques », dit-iel. « Ils touchaient vraiment mon âme et je suis devenu à l’aise de chanter dans cette veine musicale. »
« J’écoute encore plein de musiques différentes encore aujourd’hui. Je crois que garder un esprit ouvert est important pour mon écriture parce que ça m’évite de tomber dans des “patterns”. J’aime me brasser la cage une fois de temps en temps. »
Gaskin continue d’élargir ses horizons en tant qu’auteurice, comme en témoigneront certaines de ses prochaines pièces. « Une de mes plus récentes s’appelle “Brown Man” et je l’ai écrite en 2020, à l’époque du meurtre de George Floyd et de l’enquête FFADA [femmes et filles autochtones disparues et assassinées] », explique l’artiste. « Je suis assis là, dans mon appart, et je vois tout ça aux nouvelles, et j’ai réalisé que toutes les chansons que j’avais écrites parlaient de mes problèmes et de mes relations à moi. J’avais l’impression d’être égoïste et j’ai ressenti un besoin pressant d’écrire quelque chose à propos de ces sujets qui me tiennent vraiment à cœur. »
La date de parution de ce très attendu premier album n’a pas encore été annoncée, mais Gaskin croit que les choses vont bon train. « La liste des chansons est établie », dit-iel. « Les chansons sont écrites et on met les touches finales à la production. On a le squelette et les muscles. Il ne manque plus que la peau et le maquillage! »