Que ce soit dans les chansons contagieuses qu’elle écrit ou dans les vêtements magnifiques qu’elle porte et qui lui ont permis d’orner les pages du magazine ELLE, RALPH ne néglige aucun détail.

À preuve : Flashbacks and Fantasies, le titre accrocheur de son nouveau EP qui paraîtra le 17 novembre. « Toutes les chansons abordent la question de désirer quelque chose qui n’est plus là ou qui n’a jamais été là et je voulais un titre qui unifie ces thèmes », explique RALPH, alias Raffaela Weyman. « Sur “Last Time”, par exemple, j’aborde la question d’une rencontre avec un ex qui se termine par une relation intime, tandis que sur une autre chanson je parle du fait de savoir qu’il y a quelqu’un pour vous quelque part dans le monde, mais vous ne l’avez pas encore trouvé. Je crois qu’il y a un aspect “flashback” et fantasme dans chacune d’elles. »

Il n’y a aucun doute que ses chansons ont un côté confessionnel lorsqu’elle écrit au sujet de l’univers amusant, mais désordonné des relations amoureuses. RALPH affirme que tout ce qu’elle écrit est autobiographique et qu’elle ne se sent pas vulnérable lorsqu’elle partage ses expériences avec des millions d’inconnus.

« Je ne m’en fais pas si les gens savent les tenants et aboutissants de mes relations, mais je fais attention de l’effet qu’une chanson peut avoir sur la personne qui en est le sujet », dit-elle. « J’étais un peu inquiète lorsqu’on a lancé la pièce “Gravity”, je craignais que cet ex serait fâché et m’accuserait de laver mon linge sale en public. » Mais elle s’empresse d’ajouter « lorsque quelqu’un est en relation avec moi, il est important de savoir que les joies et les peines de ma vie finiront par se retrouver dans mes chansons. »

Et les histoires personnelles de RALPH sont très bien accueillies pas ses fans. À ce jour, la chanteuse de 27 ans a cumulé plus de 26 millions d’écoutes sur Spotify, quatre millions sur Apple Music, et ses clips cumulent plus de 1,5 million de visionnements. Elle a joué au Mariposa Folk Festival l’été dernier, a fait une apparition à l’émission eTalk diffusée à l’échelle nationale sur CTV et elle a assuré la première partie de Carly Rae Jepsen durant le volet canadien de sa tournée. Il est évident que ces chiffres impressionnants et son attrait grand public sont en grande partie dus à sa voix aux couleurs soul — elle a une formation classique en chant — et à sa pop bien léchée. Elle préfère d’ailleurs l’étiquette pop que électro pop, bien que les synthés jouent un rôle central dans ses chansons éminemment accrocheuses.

“Les joies et les peines de ma vie finiront par se retrouver dans mes chansons.”

Sur Flashbacks and Fantasies, RALPH veut s’éloigner du stéréotype qui lui collait à la peau, la « chanteuse qui sort des “mid-tempo bangers” en expérimentant avec des trucs que je n’avais essayés auparavant », comme elle l’explique dans ses propres mots. « Là, je propose un morceau R&B très langoureux, un hymne à la Robyn et une pièce dance aux saveurs house. Je déteste l’idée qu’on me trouve prévisible, alors ce nouveau disque sera différent tout en étant de toute évidence un projet de RALPH. »

Même si la musique de RALPH a de toute évidence les planchers de danse dans le collimateur, elle ne se gêne pas pour pimenter sa pop de commentaires sociaux. « Il y a une chanson sur le nouveau EP qui s’intitule “Headphone Season” qui parle des étrangers qui me demandent de leur offrir un sourire ou de sourire plus », raconte-t-elle. « Je déteste ça, c’est comme s’ils pensaient qu’ils peuvent me dire qui faire avec mon visage ou mon corps. D’ailleurs à la fin de la chanson, je dis “j’ai une suggestion : ne dites jamais aux femmes quoi faire avec leurs corps.” »

En août dernier, RALPH a participé à l’organisation d’un concert bénéfice — en plus d’y donner une prestation — pro-choix qui a amassé 17 000 $ pour le Bay Centre for Birth Control du Women’s College Hospital de Toronto et le National Network of Abortion Funds aux États-Unis.

« Je suis constamment inspirée par le nombre grandissant de femmes qui partagent leurs histoires comme celles qui ont été agressées sexuellement au travail », dit-elle. « J’écris des chansons avec des commentaires sociaux parce que je souhaite que la société devienne plus sensibilisée, sensible et respectueuse. »