« Il y a beaucoup de sentiers battus dans le monde des auteurs-compositeurs au cœur sensible », dit Chris Luedecke, alias Old Man Luedecke en souriant. « J’ai cette mauvaise habitude de toujours chercher de nouvelles manières de dire les choses. Je suis constamment à la recherche d’une nouvelle route pour me rendre là où ça se passe. »

Le ton est typiquement autodérisoire, c’est cette même timidité attachante qu’il projette lorsqu’il est sur scène. Rien de surprenant, toutefois, puisque Luedecke et son parcours n’ont rien de typique. Luedecke n’a commencé à apprendre le banjo qu’après avoir obtenu un baccalauréat en Anglais. « Je trouvais le son de l’instrument magnifique », en parlant du banjo qui a fait de lui un double lauréat aux Junos.

Et plutôt que de s’établir dans un grand centre urbain pour poursuivre sa carrière musicale, il a choisi de déménager dans un petit village de la Nouvelle-Écosse, Chester, où il s’inspire plutôt de la vie quotidienne pour écrire ses chansons, que ce soit au sujet d’une peine d’amour ou du bonheur de déjeuner avec ses filles jumelles.

« Vu que je joue en solo la grande majorité du temps, je dois écrire des chansons que je peux chanter avec conviction, et pour ça, je dois croire ce que je chante », explique le créateur. Il commence donc par trouver une mélodie qui complémente parfaitement une phrase puis il prend du recul afin de construire le reste de l’histoire, et il sait qu’une chanson est complète lorsqu’elle « fait travailler mon corps en entier ».

Luedecke a enregistré son plus récent album — Tender is the Night, à paraître cet automne – à Nashville où il a étroitement collaboré avec l’artiste country et bluegrass Tim O’Brien. « Tim est un de mes héros », raconte Luedecke, « alors pour moi c’était tout un vote de confiance de savoir qu’il appréciait mes créations, ce que je fais et le parcours pour me rendre jusqu’ici. »

Il a très hâte de pouvoir enfin partager son nouvel album et de voir où cette nouvelle route le mènera. « J’ai cherché vraiment fort à trouver ce que j’allais faire avec ma vie », dit-il avec un sourire radieux, « et j’ai eu la chance inouïe de le trouver. »

 

Parcours

  • Old Man Luedecke a gagné un prix Juno en 2009 pour Proof of Love et un autre en 2011 pour My Hands Are On Fire and Other Love Songs, tous deux dans la catégorie Album roots ou traditionnel de l’année par un artiste solo.
  • Luedecke a complété l’enregistrement de Tender is the Night en moins d’une semaine. Les séances se déroulaient dans le studio The Butcher Shop de John Prine, à Nashville. Il affirme que la préparation de cet album l’a obsédé pendant la majeure partie de l’an dernier. « J’aime me “crinquer” à fond et ensuite faire tout ce que je peux pour réussir », confie Luedecke.
  • Un des plus beaux moments de sa carrière, dit-il, est un spectacle qu’il a donné en compagnie du chanteur folk Ramblin » Jack Elliot au Regina Folk Festival. « J’ai tellement écouté sa musique. Il est vraiment fantastique. »