Dave Sampson savoure une bonne tasse de café chez lui, à Halifax, un repos bien mérité après de nombreuses semaines de promotion de son nouveau EP de six titres aux saveurs country intitulé All Types of Ways. Un disque d’or soulignant des ventes nationales de plus de 50 000 exemplaires de sa chanson « No Pressure, No Diamonds » interprétée par Classified et Snoop Dogg est accroché au mur devant lui. En février dernier, Sampson a conclu une entente avec Sonic Publishing et Paquin Artist Agency et au printemps, Tourism Nova Scotia a utilisé l’une de ses chansons — « Gets Me Through the Night », coécrite avec Dylan Guthro (de Port Cities) et Sam Ellis — pour une campagne publicitaire internationale. Il vient également tout juste de conclure un placement de chanson dans la dramatique Nurses qui sera diffusée ce printemps sur les ondes de Global.
Tout ça lui semble parfois un peu surréel, mais il n’en demeure pas moins que ce succès est loin d’être le fruit du hasard. L’auteur-compositeur de 29 ans se bâtit une carrière depuis de nombreuses années en apprenant à améliorer son art et son sens des affaires de vétérans comme Gordie Sampson (aucun lien de parenté).
C’est d’ailleurs sa rencontre avec Gordie il y a dix ans qui a été le point décisif de cette carrière. Le gagnant d’un prix Grammy l’a invité au camp d’écriture qu’il présente annuellement et les deux artistes sont d’excellents amis. Ce camp a également permis à Dave de découvrir la méthode de cocréation nashvilloise qu’il met désormais en pratique quand il écrit de nouvelles chansons ainsi que de nombreux artistes néo-écossais comme Mo Kenney, Guthro et Carleton Stone, également de Port Cities.
Né à Sydney, sur l’île du Cap-Breton, l’auteur-compositeur s’est établi à Halifax il y a huit ans. Durant les premières années de sa vie haligonienne, Sampson jouait dans des bars à moitié pleins et parfois même avec comme seul auditoire les employés de l’établissement. Mais dans la foulée de la parution de son nouveau EP au début du mois d’octobre, Sampson a joué à guichets fermés dans sa salle préférée, le Marquee Ballroom.
Lorsqu’est venu le temps de choisir un producteur pour son EP, son bon ami Gordie Sampson était le choix tout désigné et Music City, où Gordie est désormais installé, l’était tout autant.
« Je me sers des collaborations comme d’une excuse pour passer du temps avec des gens, prendre un café et écrire de bonnes chansons ».
Mais avant de vous parler de ces sessions d’enregistrement, voici un peu de contexte. Nous sommes en 2017. Dave Sampson n’avait pas d’argent, mais il avait des chansons prêtes à être enregistrées. Il a décidé de vendre sa guitare sèche Martin 1966 afin de financer ces sessions et il a réservé du temps en compagnie d’un réalisateur au studio torontois Phase One Studios et les membres du groupe Arkells allaient être ses musiciens.
« Les astres étaient alignés », se souvent-il. « Malheureusement, le résultat de ces sessions n’a pas été ce que j’attendais et j’ai fini par tabletter ces chansons ! »
Ce qu’en disent les critiques
- « Authentique, plein d’énergie et d’émotion ; Dave Sampson a le talent naturel des auteurs-compositeurs-interprètes des maritimes. » – Grant Lawrence, CBC Music
- “Dave Sampson écrit d’excellentes chansons pop bien senties dans un style chaleureux, invitant et relax qui sauront sûrement plaire à un auditoire très varié.” — The Scope, St. John’s, NL
- « Est-ce que Dave est un artiste pop, folk ou indie ? Aucune importance quand les chansons sont bonnes ! » – Stephan Cooke, The Halifax Chronicle Herald
Sampson est donc rentré à Halifax sans guitare, sans album et sans argent. Le destin s’est manifesté sous forme de financement FACTOR au moment même où il se demandait quelle serait la prochaine étape. Il était de retour en selle avec une nouvelle vision et prêt à tenter de nouveau sa chance pour l’enregistrement de quelques chansons, cette fois-ci en compagnie de Gordie. Les Sampsons se sont retrouvés au Sound Emporium de Nashville, le studio légendaire où ont été enregistrés des « hits » comme The Gambler de Kenny Rogers et les trames sonores des films O Brother, Where Art Thou et Walk the Line, notamment.
Quand il n’est pas en studio ou sur la route, Sampson passe la plupart de son temps chez lui à vaquer à des tâches administratives, d’où l’importance de prévoir du temps d’écriture à son agenda.
« Parfois, quand je suis chez moi, je m’assois au piano ou je gratte ma guitare pour trouver des idées, mais la création musicale fonctionne mieux pour moi quand c’est un travail », avoue-t-il. « J’aime les collaborations, car ça me permet de travailler avec d’autres artistes, d’ouvrir mon esprit et d’utiliser mon cerveau afin de développer ces relations. C’est important pour moi, mentalement. Je suis quelqu’un d’extrêmement social, j’ai besoin de présence humaine autour de moi en tout temps, et en tant qu’artiste solo, j’ai choisi un métier où on est souvent seul. Je me sers des collaborations comme d’une excuse pour passer du temps avec des gens, prendre un café et écrire de bonnes chansons. J’en ressors toujours avec un immense sourire ! »