L’auteure-compositrice-interprète torontoise Kayla Diamond admet volontiers qu’elle est arrivée sur le tard dans le métier. « J’avais 22 ans et j’allais à l’université quand j’ai écrit ma première chanson, “Crazy” », raconte-t-elle. Sa première présence au bâton s’est conclue par un coup de circuit et sa chanson lui a permis de remporter le très lucratif concours « It’s Your Shot » de Slaight Music en 2015.

Ce prix lui a permis de conclure une entente d’édition avec Slaight Music ainsi qu’une entente de distribution avec Pheromone Recordings/Cadence Music Group. Ce fut également le coup d’envoi d’un changement de carrière majeur pour celle qui était déjà très avancée dans le processus pour devenir avocate lorsqu’elle a reçu la nouvelle qu’elle avait gagné.

“Je n’avais pas l’intention de quitter la faculté de droit pour devenir musicienne, mais tout ça signifiait que quelqu’un avait reconnu mon talent. Ne pas en profiter n’aurait pas été à mon avantage », croit-elle.

Un de ses professeurs a été tout particulièrement solidaire de la décision de Diamond en soulignant qu’elle pourrait toujours revenir à ses études plus tard. « Je me suis donné trois ans pour tourner à la radio, faute de quoi je retournerais aux études », dit-elle. « Je ne sais pas si j’aurais tenu parole, car j’avais vraiment la piqûre de l’écriture, et en dedans de 18 mois, “Carnival Hearts” était dans le Top 40. »

Diamond a lancé son premier EP, Beautiful Chaos, en 2017. La pièce maitresse, « Carnival Hearts » a depuis cumulé plus de 2,5 millions d’écoutes tandis qu’un autre extrait, « What You’re Made Of », a été un succès du Top 10 à la radio.

Son EP suivant — Dirty Laundry, qui proposait de sept titres — a été lancé en août 2019 et Diamond admet volontiers que, comme le titre le laisse entendre, il s’agit de chansons originales plus sombres et introspectives.

« Avec le recul, c’est l’expression de mon côté plus artistique », croit-elle. « J’avais besoin d’extérioriser tout ça, de laver mon linge sale. Je ne suis pas quelqu’un d’amer, loin de là, mais j’avais u peu de colère accumulée. Comment puis-je canaliser ça sans être autodestructrice ? Ç’a été un peu comme thérapie. »

L’une des chansons clés de cet EP est « Lie Lie Lie », co-écrite avec Ria Mae et le producteur Craig McConnell (Céline Dion) avec qui elle collabore fréquemment. « C’est cette chanson qui a donné le coup d’envoi de l’album », se souvient Diamond. « Je l’ai écrite le lendemain d’une séparation. J’ai pris la décision de ne plus cacher qui est le sujet de mes chansons et j’ai avoué publiquement mon homosexualité. »

« Je me suis donné trois ans pour tourner à la radio, faute de quoi je retournerais aux études. »

Parmi les autres collaborateurs sur cet EP, on retrouve notamment Joel Stouffer, Justin Gray, Matt Dubois (12 h), Lauren Mandel et Alexandra Soumalias. Diamond adore les collaborations créatives et accueille à bras ouverts les commentaires de ses collaborateurs et producteurs. « Quand je travaille avec un producteur, je ne peux pas me permettre d’être du genre “tu dois travailler pour moi et te conformer à mon style”. Je veux le son de ce producteur dans mon son à moi. »

« Je n’arrive jamais en studio les mains vides, c’est trop anxiogène pour moi. J’ai toujours au moins une progression d’accords en tête, et j’écris habituellement ce que je crois qui pourrait être un refrain, mais qui, généralement, finit par devenir un pré-refrain. »

Diamond affirme avoir appris une leçon d’une valeur inestimable d’une de ses premières collaboratrices, Liz Rodrigues (Céline Dion, Eminem). « Lors de notre première séance d’écriture, elle m’a dit “écris un truc que tu peux chanter, puis écrit un bout où tu peux tourner ton micro vers la foule pour qu’elle chante avec toi : ça, c’est ton ‘hook’.”

Son style est éclectique et incorpore des influences hip-hop, dance et pop, et de l’aveu même de Diamond, ses influences sont aussi diversifiées que Metallica, Dire Straits, Lana Del Rey et la musique gospel.

Elle a également été chanteuse invitée sur deux immenses “hits” EDM : « I Took a Pill in Ibiza » de Kiso (plus de 4 millions d’écoutes sur SoundCloud) et « Feel Something » d’Anevo (plus de 3 millions d’écoutes sur Spotify).

Nul besoin de dire qu’un retour à la faculté de droit n’est pas prévu à court terme !