La maison d’édition canadienne d’envergure mondiale ole a frappé un grand coup au printemps 2016 avec l’annonce de son entente d’administration conclue avec Entertainment One (eOne), l’une des plus importantes maisons de production et de distribution de film et de contenus télé qui compte désormais parmi ses propriétés Last Gang Records, Management et Publishing de Toronto. ole administre donc désormais les plus de 40?000 titres télé et cinéma de eOne ainsi que 45?000 pièces de musique.

« Entertainment One est vraiment le client idéal », explique Robert Ott, le chef de la direction d’ole. « Offrir nos services aux créateurs audiovisuels a toujours fait partie de notre modèle de services administratifs et nous administrions le catalogue de Last Gang Records depuis de nombreuses années déjà. Chris Taylor et moi partageons depuis très longtemps le même point de vue indépendant sur l’industrie. »

L’avocat du domaine de la musique et entrepreneur Chris Taylor était dirigeant de Last Gang avant son acquisition par eOne en mars dernier. Une des clauses de l’entente faisait de lui le président de eOne Music Global. Il est ainsi passé de gestionnaire d’une entreprise nationale bourdonnante à dirigeant d’une entreprise mondiale avec des bureaux au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Irlande, en Australie, en Nouvelle-Zélande, dans les pays du Benelux, en Espage, en France, en Allemagne, en Scandinavie et en Afrique du Sud.

Nous avons joint M. Taylor par téléphone depuis ses bureaux de New York où il se trouvait dans le cadre de sa « tournée » de reconnaissance des nombreux bureaux internationaux de eOne.

« Notre catalogue contient une importante proportion de répertoire audiovisuel, et je savais qu’ole accorde beaucoup d’importance à cela. » – Chris Taylor, eOne

« J’ai été un avocat en exercice pendant près de 20 ans et j’adorais ça », raconte-t-il. « Il fallait vraiment une occasion rêvée comme celle-ci pour m’éloigner de la pratique du droit. Mais je voulais amener Last Gang à sa prochaine étape logique et je n’y serais pas parvenu alors que ma vie était concentrée sur un cabinet avec 10 avocats et 500 clients. Je voulais accorder plus d’attention à Last Gang et je peux désormais le faire au sein de eOne tout en bénéficiant des ressources de l’entreprise. »

Pourtant, Entertainment One est une entreprise d’une telle taille qu’elle aurait très bien pu demander à n’importe laquelle des grandes maisons d’édition de s’occuper de ses catalogues.

« Nous avons eu des pourparlers et collaboré avec plusieurs “majors”, et je suis convaincu qu’ils auraient tous fait de l’excellent travail », explique-t-il. « En ce qui a trait aux termes de l’entente, je crois que tous les éditeurs potentiels se valaient, en fin de compte. Mais nous avions un faible pour ole, leur technologie est puissante et nous avions le sentiment que c’était la meilleure place pour nous, particulièrement en raison du fait que notre catalogue contient une importante proportion de répertoire audiovisuel, et je savais qu’ole accorde beaucoup d’importance à cela. »

Taylor ne manque pas de souligner au passage la puissance du logiciel de gestion de droits exclusif d’ole.

« Nous développons ce logiciel baptisé Conductor depuis 2011, puis nous avons réalisé que le volume des données dans le domaine de la musique et de l’audiovisuel était en pleine explosion », explique Robert Ott. « Le défi est de rendre conformes des ensembles de données provenant d’un peu partout au monde. Conductor nous permet d’analyser ces données, de les coupler et de les nettoyer en toute confidentialité entre les entreprises et collectifs. Le logiciel nous donne un meilleur accès à ces données et aux informations qui sont sous le coup d’une entente de non-divulgation. Nous serons en mesure de mettre cette technologie au profit de eOne car il s’agit d’un client d’envergure mondiale en plus d’être un joueur majeur de l’industrie. »

Ott et Taylor sont tous deux très optimistes au sujet de l’avenir des droits musicaux malgré la période de contraction de laquelle nous émergeons.

« L’an dernier, les revenus générés par la musique étaient en hausse pour la première fois depuis fort longtemps », explique Chris Taylor. « L’adoption des diverses plateformes de diffusion en continu a bondi en flèche : à elles seules, Spotify et Apple comptent plus de 50 millions d’abonnés qui paient chacun 10 $ par mois pour écouter de la musique. Ça me rend très optimiste. »