La SOCAN est sur place à l’édition 2024 de la Canadian Music Week (CMW) qui se déroule du 1er au 8 juin au Westin Harbour Castle à Toronto. Voici un survol des bons conseils et autres informations utiles glanées au fil des différents panels de la CMQ le lundi 3 juin.

Cookin’ Beats, une présentation de la SOCAN
Rudy Blair, de Rudy Blair Entertainment, a présenté une discussion entre le responsable des relations créatives pour la musique noire de la SOCAN, Lord Quest, et l’auteur-compositeur, producteur et « beat maker » primé aux Grammys, DZL. La double salle de bal était remplie de musiciens attentifs et autres délégués à la CMW et DZL, qui roule sa bosse depuis près de 20 ans et à travaillé avec J Cole, entre autres, leur a offert ses conseils sur une variété de sujets. Il a notamment affirmé que ce qui compte le plus c’est de livrer la marchandise et de persévérer jusqu’à ce que les gens commencent à nous contacter plutôt que d’essayer de les contacter nous-mêmes. Il a beaucoup insisté sur l’importance de trouver un style qui nous soit propre et qui ignore les tendances. « Si tu te concentres à faire des trucs que t’aimes, la vague va finir par te rattraper », comme il l’a expliqué dans ses mots. Il a également recommandé de garder la production des démos au plus simple et de se concentrer sur l’idée principale, les petites touches spéciales pouvant être ajoutées plus tard. DZL a ensuite joué les « stems » d’un « beat » qu’il a créé en 10 minutes lors d’un camp de création organisé par Macklemore, « beat » qui a fini par devenir le succès « Pick Up Your Feelings » interprété par Jazmine Sullivan qui a été primé aux Grammys. Il avait d’abord été créé pour la chanteuse Audra May, mais quand la productrice Denisia « Blu June » Andrews l’a entendu, elle a demandé d’en avoir une copie avant de retourner dans un studio adjacent et la chanson qu’elle a créée avec son « beat » s’est rendue jusqu’à Sullivan. « Au début, elle a été refusée et ensuite proposée à Normani et Kehlani », a raconté l’artiste. « Tout ça pour dire de ne pas vous décourager quand un artiste refuse un de vos “beat”. »

NXTGen : Pourquoi les éditeurs de musique créatifs sont les meilleurs amis des auteurs-compositeurs
Laura Holtenbrinck d’Éditeurs de musique au Canada a animé une discussion sur la manière dont les éditeurs gardent l’œil ouvert pour trouver des auteurs-compositeurs, producteurs et « beat makers » afin de leur offrir un contrat et travailler avec eux. Jordan Howard, de Daytripper Songs/CCS Rights Management, a expliqué à une salle comble que les éditeurs recherchent « des gens qui comprennent vraiment qui ils sont et où ils vont ». Lexie Jay, du groupe Featurette, est sous contrat avec Daytripper/CCS à titre d’autrice-compositrice et productrice, a expliqué que l’important lorsqu’on signe un contrat d’édition « c’est de trouver les gens qui seront vos porte-étendards » et que ce sont les personnes qui sont importantes, plus que les détails de l’entente. Melissa Cameron-Passley du Kilometre Music Group a déclaré que les camps de création sont devenus une excellente façon pour les éditeurs de présenter leurs idées de chansons et « de recevoir une tonne de chansons en moins d’une semaine ». Le producteur et « beat maker » Tom French, qui est sous contrat avec Warner Chappell Music Canada, a dit que les camps de création sont particulièrement intéressants pour les créateurs, car il s’agit d’une occasion de rencontrer des pairs avec qui on pourra travailler encore et encore. L’auteur-compositeur-interprète et producteur Runway the Catwalker, sous contrat avec Kilometre, a fait écho à ce sentiment et a affirmé qu’ils sont d’excellentes occasions de réseautage et de nouvelles rencontres. Le responsable A&R de Warner Chappell, Ricardo Chung, a expliqué qu’il a offert un contrat à French parce que l’artiste « fait preuve de diligence, il est intelligent et il a, même à son jeune âge, un sens des affaires remarquable. »

Harmony & Code : L’avenir de l’édition musicale à l’ère de l’IA
Cole Davis, de Switchchord, a animé une discussion sur la réaction des éditeurs de musique à l’IA générative afin de s’assurer que leurs clients auteurs-compositeurs sont équitablement rémunérés pour cette utilisation de leur travail. Paul Shaver, de l’Agence canadienne des droits de reproduction musicaux a déclaré que les détenteurs de droits musicaux doivent donner leur consentement afin de garder le contrôle et d’assurer la transparence lorsque leurs œuvres sont utilisées et qu’il est nécessaire d’élaborer un modèle de licence qui permettra aux créateurs de se faire payer. Virginie Berger de Matchtune a déclaré qu’elle ne pense pas que l’IA remplacera les créateurs humains, mais que les producteurs d’émissions de télévision, de films et de publicités utilisent l’IA parce qu’elle coûte moins cher. Chris Dampier de Sentric Music a déclaré que la différence entre un auteur-compositeur qui crée une chanson influencée par d’autres artistes et une IA qui « digère » des milliers de chansons pour en « créer » une revient à comparer « inspiration et modification ». Dae Bogan, de la société américaine Mechanical Licensing Collective, a souligné que le secteur n’a pas encore réussi à trouver un modèle de licence à grande échelle pour les mixes de DJ et qu’il est fort probable qu’il faudra pas mal de temps pour en trouver un pour l’IA. Selon Paul Shaver, les règles et réglementations en matière de droits d’auteur étant différentes d’un pays à l’autre, il est très difficile et compliqué de créer un cadre réglementaire cohérent pour l’IA. Selon lui, tout comme ce fut le cas avec l’arrivée des fournisseurs de services numériques, tout passera d’abord par des poursuites judiciaires contre des entreprises d’IA pour violation des droits d’auteur, ce qui ouvrira la voie à des ententes de règlement, pavant ainsi le chemin d’un cadre réglementaire plus général.