Tout a commencé par une chanson comme le titre de son album l’indique, Started With a Song.

Lorsque son album, Started With a Song, le premier à être publié par une grande maison de disques, a pris d’assaut les palmarès (la chanson titre du disque a fracassé le record de la chanson la plus ajoutée aux programmations musicales des radios country canadiennes en une semaine), il a amorcé une période de douze mois qui a fait connaître avec fracas Brett Kissel comme la nouvelle étoile montante de l’heure.

Le succès de cet album a aidé ce jeune auteur-compositeur albertain, établi à Nashville, à remporter le prix JUNO 2014 de l’Artiste émergent de l’année et, en juillet, il a été mis en nomination (huit fois) aux prix de l’Association de la musique country canadienne 2014 (CCMA) plus que tout autre artiste.

« Cette année en est une que je n’oublierai jamais. C’est tout simplement incroyable. »

Comme le dit Kissel : « Cette année en es t une que je n’oublierai jamais. Chaque fois que je m’arrête quelques minutes pour réfléchir, j’en deviens presque fou. C’est tout simplement incroyable. » Ce qui a aidé Kissel à ne pas perdre la tête est de réaliser que son succès lui vient d’une combinaison unique de talent, de travail et de son attitude gagnante. Le jeune artiste n’a rien d’un novice, faisant lui-même allusion au dicton humoristique qui veut que « pour réussir du jour au lendemain, il faut une dizaine d’années. C’est à ce stade que j’en suis aujourd’hui. »

En effet. Son premier album, Keepin’ It Country en 2003, est paru alors que Kissel n’avait que douze ans. En 2006, il a été en nomination pour le prix de l’étoile montante Chevy Trucks de la CCMA  – le plus jeune candidat à ce jour.

Et comme le titre de l’album de ses débuts l’indique, le style du jeune Brett Kissel était résolument dans la veine du country traditionnel. Ce qui s’est également confirmé dans trois autres albums indépendants, dont les deux derniers, Tried and True – A Canadian Tribute (2006) et My Roots Run Deep (2008), se sont vendus à quelque 70 000 exemplaires en tout. Le plus gros de ces ventes a été réalisé lors de ses spectacles car, adolescent, Kissel a joué sans relâche. « C’est parfois frustrant d’entendre du monde dire que je n’ai pas joué assez souvent dans les bars, dit-il. En fait, j’étais trop jeune pour y entrer, mais j’ai joué sans arrêt dans tous les petits villages de l’Alberta. »

En 2003, l’engagement de Kissel envers la musique country, au point d’en faire sa carrière, a été cimenté par une relation remarquable avec Johnny Cash, l’une des plus grandes influences du jeune chanteur. « Quand j’ai appris le décès de June Carter Cash en 2003, j’ai envoyé une lettre de condoléances à Johnny Cash, rappelle Kissel. À cette époque, j’avais enregistré Keepin’ It Country, avec des chansons de Johnny, de Jim Reeves, de Marty Robbins et de Wilf Carter.

« Le 12 septembre 2003, je devais rester à la maison au lieu d’aller à l’école car je donnais ce soir-là un concert pour le grand lancement de mon CD. Ma mère m’a réveillé le matin en me disant “j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi”. La bonne nouvelle était que mon concert dans ma petite communauté de Glendon, en Alberta, était complet, ayant vendu 600 billets dans un village qui compte à peine 300 habitants. La mauvaise nouvelle était que Johnny Cash venait de mourir ce matin-là. Puis mon père est rentré à la maison avec le courrier, dont une enveloppe double pour moi. Il y avait à l’intérieur une photo de 8 x 10, autographiée par Johnny Cash, qui disait “À Brett. Jésus est notre élu. – Johnny Cash.” Recevoir ce message le jour de sa mort et le jour de la sortie de mon premier disque, je n’oublierai jamais ça. Je vois cela comme une histoire bien réelle qui dit au monde entier que j’ai raison de faire ce que je fais! »

Cette conviction a aussitôt impressionné les intervenants de l’industrie que Kissel a rencontrés. L’un de ses premiers mentors, l’auteur-compositeur et producteur canadien Steve Fox, se rappelle leur première rencontre. « Il y a une dizaine d’années au gala de la CCMA, Brett s’est dirigé vers notre table, la guitare à la main, et nous a chanté une vieille chanson country. Puis il a commencé à nous parler de ceux qui avaient écrit cette chanson, de ses interprètes, des producteurs de l’album et même de celui qui jouait du tambourin lors de l’enregistrement. Ça peut sembler un peu exagéré, mais ce ne l’est pas du tout. Nous avons été littéralement éblouis et nous sommes tous tombés sous le charme. Même ceux qui ne connaissaient pas son talent ont été frappés par son aplomb et ses dons de vendeur, mais aussi par sa connaissance de ceux qui l’ont précédé et le respect sincère qu’il leur porte. » Steve Fox en est venu à collaborer avec Kissel pour l’écriture, la production et même pour un duo que l’on retrouve sur Tried And True.