Michael McCarty quitte la SOCAN le 30 novembre 2020 après sept années en tant que chef des services aux membres et du développement des affaires de notre organisation. Durant ces sept années, il a accompli des réussites comme le rapatriement de Drake et Joni Mitchell, la réinvention de l’équipe de recrutement des membres pour en faire une équipe « A&R » et la prise de décisions qui ont permis de remettre plus de redevances aux créateurs, et ce, avec plus de rapidité et de précision. Il demeurera consultant auprès de l’organisation jusqu’en avril 2021 afin d’aider la transition avec ce qui suit.

« Je suis revenu sur les tâches que j’avais à accomplir quand je suis arrivé ; rebâtir l’effectif des membres et rapatrier tous ces gens que nous avions perdus et nous assurer que nous ne perdions pas la prochaine génération des meilleurs créateurs et éditeurs. Quand je regarde ça de cet angle-là, je peux dire mission accomplie », croit l’homme qui a été intronisé au Canadian Music & Broadcast Industry Hall of Fame en 2019 après plus de 40 ans dans le domaine.

McCarty est issu d’un parcours créatif. Après des débuts comme batteur, il a entrepris une carrière d’ingénieur du son et de producteur dans les années 70 aux côtés du regretté Jack Richardson (The Guess Who) et de Bob Ezrin (Pink Floyd, Alice Cooper, Lou Reed, Peter Gabriel) à Toronto. Son premier emploi dans l’industrie a été celui de directeur de la création chez ATV Music Group Canada, puis chez CBS/SBK et SBK Records and Publishing à Los Angeles. Il a fait sa plus grande marque en tant que président de EMI Music Publishing Canada pendant 17 ans, signant et développant des groupes tels que Billy Talent, Sum 41, Three Days Grace, Alexisonfire, LEN, esthero, The Matthew Good Band et Moist. Lorsque EMI a été vendue en 2009, il est devenu président de l’entreprise d’édition musicale ole pendant trois ans.

Quand la SOCAN l’a accueilli dans son giron, son mandat était double : chef des services aux membres, responsable du recrutement, de la rétention et du rapatriement des membres (les trois R), et chef du développement des affaires afin d’aider la SOCAN à faire son entrée dans le 21e siècle, s’assurer que les créateurs soient payés plus rapidement et plus efficacement, et s’assurer qu’aucune redevance potentielle ne passe entre les mailles du filet.

En tant que chef des services aux membres, une de ses premières actions a été de reconstruire le département et de créer une équipe A&R. « Il faut avoir des aptitudes pour évaluer le talent », dit McCarty. « Il faut avoir le pif pour déterminer qui jouera un rôle important. Il faut posséder des aptitudes en développement du talent. Comment une personne se rend-elle du point A au point B dans notre industrie et comment pouvons-nous l’aider dans ce cheminement ? Ou encore, comment pouvons-nous utiliser ces connaissances afin de savoir où se trouvent les prochaines vedettes ? Finalement, il faut aussi avoir des aptitudes en réseautage interpersonnel. C’est ça, le A&R, peu importe comment tu appelles ça. »

Sa division a frappé un véritable coup de circuit, pour reprendre ses propres mots. « On a réussi à rapatrier pratiquement tous les artistes qu’on avait perdus », dit-il en faisant référence à Drake, Boi-1da, Noah « 40 » Shebib, The Weeknd, Shawn Mendes, Alessia Cara ainsi que la légendaire Joni Mitchell.

En tant que chef du développement des affaires, il ajoute « l’une de mes plus belles réussites est la mise sur pied d’une stratégie d’API — ou interface de programmation d’applications —, ce qui est une façon élaborée de dire qu’on permet à deux plateformes informatiques de communiquer. »

« J’ai une confiance inébranlable que l’avenir de l’industrie de la musique — de la création à la distribution à la consommation — passe par un seul réseau parfaitement intégré. Et pour participer à ce réseau, vous aurez besoin d’une API. »

« Nous avons désormais des API pour pratiquement toutes les capacités de notre plateforme, dont notamment pour la déclaration de nouvelles œuvres ou de concerts », dit-il en faisant référence à la création de SOCAN Labs qui a entre autres créé un nouveau portail des membres qui suggère des programmes musicaux aux artistes en se basant sur leurs déclarations précédentes. La SOCAN a également mis en place un partenariat avec l’entreprise calgarienne Muzooka qui offre une appli de partage de métadonnées pour l’écosystème des spectacles de musique.

« Ils ont créé une connexion avec nos API de manière à ce que les membres de la SOCAN qui utilisent l’appli Muzooka puissent avoir accès à leur catalogue pour créer les programmes musicaux qui servent à leurs déclarations de spectacles. Une fois cela fait, un simple clic et nous recevons toutes les informations dont nous avons besoin », explique-t-il. « Ç’a été un succès retentissant. Nous traitons des centaines de concerts de cette façon, et ça simplifie la vie des membres en plus de rendre tout ça plus efficient pour nous. »

Michael refuse de dire exactement ce qu’il y a dans ses plans, mais il dit que cela sera en lien avec le rapatriement de propriétés intellectuelles canadiennes.

« La musique canadienne est reine partout dans le monde », dit-il. « Le problème est que pratiquement toutes les propriétés intellectuelles canadiennes ont quitté le pays et sont détenues par des entreprises non canadiennes, ce qui signifie que les revenus de propriété intellectuelle, les revenus de droit d’auteur, ne reviennent pratiquement pas au Canada. Ma passion s’articulera autour du rapatriement de ces PI et des revenus qui y sont rattachés afin de m’assurer que les prochaines générations de créateurs canadiens puissent évoluer dans un écosystème durable afin que le train de la réussite puisse continuer de foncer droit devant. »