a l l i e admet volontiers que la première chanson qu’elle a écrite était un chouia trop longue. C’était une fusion de mélodies et de poèmes, une nouvelle façon pour elle de canaliser la douleur de sa première peine d’amour. C’était une expérience purificatrice, mais, surtout, le début de ce qu’elle qualifie de dépendance à la création musicale.

Et il semble bien qu’a l l i e n’a jamais cessé de créer depuis… Depuis quelques années, l’artiste établie à Toronto a lancé plusieurs simples et EP où l’on peut entendre des « jams » R&B rythmiques qui comportent souvent des éléments de jazz, de reggae et de soul, les musiques qui ont bercé son enfance dans un foyer très musical. Certaines de ses collaborations peuvent sembler familières, et c’est dû au fait qu’elle s’inscrit dans une scène musicale où se côtoient des musiciens et producteurs comme Charlotte Day Wilson, Harrison, River Tiber et Birthday Boy. « Notre communauté est tissée très serrée et incroyablement solidaire », dit-elle. « Tout le monde fait incroyablement bien ce qu’il fait, alors quand nous travaillons ensemble, ça se passe de manière toute naturelle. »

Le point culminant de tout cela fut le lancement, cette année, de son premier album, Nightshade, un opus qui aura nécessité deux ans de travail. Certaines des pièces lui sont venues tout naturellement, mais a l l i e a néanmoins dû surmonter une certaine angoisse de la page blanche. Comment y est-elle parvenue ? Elle a médité et s’est enfuie du brouhaha de la ville afin de pouvoir se concentrer et « réfléchir dans des espaces naturels silencieux ». L’album a été complété dans un chalet de Bracebridge, à deux heures au nord de Toronto, l’endroit où a l l i e a finalement trouvé la tranquillité d’esprit dont elle avait besoin.

Alors qu’elle continue d’attirer l’attention de ses collègues et des critiques, elle espère que les gens comprendront l’énergie féminine divine et le message derrière la voix pleine de détermination d’une femme au sein d’une industrie dominée par les hommes. « Nous sommes divines, nous nourrissons, nous donnons la vie », dit-elle. « Nous voulons que notre force soit reconnue et nous voulons un monde où l’égalité des sexes se reflète dans tous les aspects de notre vie. »