KTOE est un jeune vétéran de la scène hip-hop torontoise. Bien qu’âgé d’à peine 21 ans, KTOE (prononcé KAY-toe) crée des « beats » depuis l’âge de 12 ans et il a collaboré avec des artistes à la grandeur de la métropole en plus de proposer des simples qui ont fait tourner bien des têtes, don notamment « Holy Ghost ».

C’est toutefois sa collaboration Jazz Cartier, lauréat d’un prix JUNO, qui a été le moment charnière du jeune producteur audionumérique et MC. L’imposante « Right Now » est ses « drops » massifs était l’une des meilleures pièces de Fleurever, l’album de Cartier paru en 2018.

« Quand “Right Now” est sorti, je collaborais avec d’autres artistes torontois et les gens se sont dit “OK, c’est le temps de respecter son nom et de prendre ce qu’il fait un peu plus sérieusement” », raconte KTOE. « Ça a fait boule de neige et de plus en plus de gens me prenaient au sérieux. “Right Now” a définitivement été le coup d’envoi de plusieurs autres trucs. »

Parmi ces trucs, on retrouve le lancement de son premier EP, I’m Mad, où il rappe en plus de produire ses « beats ». Malgré le fait qu’ils ne totalisent que 12 minutes, les six morceaux de ce EP prouvent avec éloquence de l’étendue du talent du jeune producteur audionumérique.

« Le truc avec ce EP, c’est que c’est en quelque sorte un projet expérimental », dit-il. « Je voulais montrer aux gens, ceux qui me suivent depuis le premier jour comme ceux qui m’entendent pour la première fois, un aperçu de tout ce que je suis capable de faire. Comme ça, les gens ne peuvent pas me mettre dans une boîte et dire “KTOE ne fait que du trap” ou “KTOE ne fait des trucs que pour une seule catégorie de gens”. »

“Quand je trouve un “flow” que j’aime, je le garde.”

Ainsi, les très énergiques trois premières pièces voient KTOE créer un amalgame de sonorités inattendues et peu orthodoxes pour créer un résultat minimaliste et addictif sur lequel il y va de ses rimes dans le style qu’il qualifie lui-même de « rap ignorant ». Les cascades de claviers de « Goldie Rock » sont un excellent exemple de son approche. Ailleurs, sur une pièce comme « Tap Phones » et la pensive « Yellow Bandana », on découvre d’autres facettes des productions de KTOE et un style vocal plus posé.

« Il m’arrive de savoir exactement ce que je vais dire dès les premières minutes de la création de mon “beat” ou de la mélodie », confie KTOE. « J’ai créé toutes ces chansons à, genre, 3 h du mat’, dans ma chambre, dans le noir. Ce ne sont que des expérimentations, vraiment. Ce n’est pas comme si j’avais un style d’écriture qui m’est propre et que dès que j’ai un “beat”, je me dis “fais ci, fais ça et ensuite corrige les erreurs”. J’expérimente avec la musique et lorsque je trouve un “flow” que j’aime, je le garde. C’est une question d’être confortable avec le “beat”. »

En bonne compagnie
KTOE a collaboré avec plusieurs producteurs audionumériques et interprètes talentueux, dont notamment :
* CMDWN
* Rockie Fresh
* Smiley
* Tripsixx
* Ty Senoj
* Uno The Activist
* Valee
* WondaGurl
* Yung Tory

Le fil conducteur entre toutes les pièces du EP est le cri de ralliement « This is a KTOE beat! » que l’on entend au début de chaque pièce, à l’instar de Rick Ross et sa phrase « Maybach Music » ou de producteurs audionumériques comme Metro Boomin et Just Blaze qui ont aussi des « empreintes sonores ». « Les gens viennent me voir et me disent “This is a KTOE beat” », dit l’artiste qui utilise ce même slogan sur les réseaux sociaux afin de mousser encore plus son image de marque. « Les gens aiment cette accroche. J’aime l’utiliser dans mes “beats” et tout ça fonctionne bien ensemble. »

Sa stratégie fonctionne, de toute évidence, car en plus de sa propre musique, KTOE élargit son réseau auprès d’artistes hip-hop comme Big Sean et le Torontois Roy Woods, entre autres. Nous avons justement attrapé l’artiste au vol alors qu’il arrivait de Miami où il a soumis plusieurs de ses productions comme candidates pour le prochain album de Cardi B. Pas surprenant de l’entendre déclarer qu’il est actuellement en mode producteur audionumérique.

Il est de toute évidence sur le chemin de la gloire et de l’importance que d’autres producteurs hip-hop canadiens comme Murda Beatz, Frank Dukes, WondaGurl et d’autres ont cultivé et il est sincèrement reconnaissant des opportunités qui se sont présentées à lui jusqu’à maintenant.

« Quand je sors ou que je me rends aux États-Unis, je suis ce jeune de Toronto, je porte la ville sur mes épaules, et j’adore ça », lance KTOE. « Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de se retrouver dans les endroits où je vais, et le fait de venir de Toronto et de représenter ma ville m’ouvre bien des portes. »



Pour une troisième année consécutive, on vous présente quelques-uns des artistes rap québécois qui se révéleront assurément à un plus grand public cette année.

 Shreez

Originaire de Laval, Shreez a commencé à rapper à l’âge de 16 ans dans le studio de son ami Young Mic. À ce moment, l’adolescent n’avait aucune ambition claire : le rap n’était qu’un passe-temps comme un autre. « C’était vraiment pour le fun. On envoyait seulement nos chansons à nos amis, on ne les publiait pas sur Internet. Mais, plus j’en faisais, plus je voyais l’intérêt des gens. Un jour, il y a eu un leak. Certaines de mes chansons jouaient dans des fêtes, dans des clubs. Ça m’a vraiment surpris. »

Épaulé par son fidèle ami Tizzo, qu’il a rencontré en 2014, le rappeur lavallois a commencé à prendre son hobbie au sérieux en 2018, lorsqu’il a vu l’intérêt que générait sur la toile son collègue avec sa mixtape Tu sais vol. 1. Depuis, il a fait paraître quatre mixtapes à ses côtés, notamment le classique en devenir 51tr4p Fr4p50, qui contient la chanson On fouette (primée par la SOCAN). « Tizzo est un mentor pour moi. Si c’était pas de lui, je ne suis pas certain que je ferais encore du rap. Il est vraiment venu me chercher chez moi, alors que j’avais presque tout arrêté! »

Paru il y a un an, son premier projet solo La vie gratuite porte bien son nom : on y parle de commerce illégal et de transactions douteuses. Des sujets qu’assume toujours le rappeur de 25 ans, mais qui rejoignent de moins en moins son emploi du temps. Par le fait même, sa prochaine mixtape, qui devrait paraître en mars ou en avril, abordera d’autres sujets. « Mes chansons parlent de cette transition, du fait que ma vie change et que la musique fait maintenant partie de mes plans. J’essaie de filtrer davantage ce que je dis, tout en gardant mon style. »

 Franky Fade

Gaspésien d’origine, Franky Fade a déménagé à Saint-Bruno-de-Montarville à l’âge de deux ans, puis a tracé son chemin jusque dans la métropole à la toute fin de son adolescence, en 2014. À ce moment, le jeune pianiste étudiait dans le programme d’interprétation jazz du cégep de Saint-Laurent.

C’est là qu’il a rencontré six de ses très bons amis, avec qui il allait former le groupe jazzy rap O.G.B peu après. « C’était un projet instrumental au départ. On cherchait activement un rappeur, mais on n’en connaissait pas vraiment. Disons que ça courait pas les rues dans nos entourages de petits gars de banlieue ou de région. J’ai décidé d’essayer d’écrire un texte, juste comme ça, et la réaction des gars a été super bonne. Je me suis rendu compte que j’avais toujours eu ça en moi, l’ambition du frontman. »

Avec trois projets derrière la cravate (dont l’excellent Volume Un), le septuor a tiré son épingle du jeu aux Francouvertes, en remportant la finale de la plus récente édition. Depuis, il planche activement à la création d’un premier album officiel, qui paraîtra dans la première moitié de 2020. « On compose tous ensemble, à sept têtes. Ça donne un résultat assez spécial, quelque part entre l’acoustique et le synthétique. »

Mais pour ce qui est des textes, c’est à lui seul que revient l’écriture. Avec sa verve franglaise implacable, le rappeur aborde des sujets qui touchent l’ensemble de la formation, tels que son désir d’indépendance dans le milieu de la musique et ses fortes ambitions de réussite. « Ce sont des réflexions sur le succès. Est-ce que le but, c’est d’atteindre un certain statut ou si c’est plutôt d’emprunter le bon trajet pour t’y rendre? » explique le rappeur, qui fera aussi paraître un deuxième projet solo cette année.

Backxwash

C’est dans sa Zambie natale, là où elle a passé les 17 premières années de sa vie, que Backxwash a découvert le hip-hop. « Ma première interaction avec le genre a été le clip de Mo Money Mo Problems de Notorious B.I.G. avec Puff Daddy et Mase. Après ça, je suis tombée amoureuse de tout ce qui touche à cette culture. »

Pas assez fortunée pour s’acheter des beats, la jeune artiste a rapidement pris sa nouvelle passion en main, apprenant par elle-même les rudiments du logiciel FL Studio 3. Puis, à Montréal, la rappeuse et productrice trans a développé un univers artistique propre à elle, c’est-à-dire un hip-hop abrasif aux influences rock industriel et nu-metal marquées. Sur Deviancy, un deuxième projet paru l’été dernier, cet alliage plutôt virulent se conjugue habilement à un flow ravageur, très mordant, et à un propos social on ne peut plus original, évoquant à la fois la sorcellerie, l’identité de genre ainsi que les dérives du patriarcat et de la religion.

Très inspirée, Backxwash planche actuellement sur deux projets fort différents : un opus dungeon synth (style alliant l’univers du black métal et des bandes sonores de jeux vidéo RPG) et un autre dans lequel elle racontera en détail ses expériences avec l’institution religieuse. « Et il y aura probablement encore des chansons qui abordent l’identité de genre, car ça me semble essentiel pour être intersectionnel dans ma pratique artistique. »

Composé à partir de vieux enregistrements de chorales, cet album mêlant hip-hop et noise paraîtra cet été.

 DawaMafia

Formé de deux frères brossardois d’origine marocaine, DawaMafia a bâti sa réputation bien avant d’amorcer sa carrière rap. « Chez nous, ‘’dawa’’, c’est synonyme de bordel. On nous appelait les frères Dawani, car on était des frères turbulents et qu’on aimait bien foutre la merde », se rappelle Tali B, 24 ans, le plus jeune des deux.

Aux côtés de Zacka (six ans son aîné), le cadet a commencé à rapper, et DawaMafia a pris son envol en 2016. Signé sous Disques RER, l’étiquette du promoteur de Québec Rico Rich, le duo a fait paraître trois mixtapes depuis : D’où je viens, MDV et Mafia. Dans la tradition du gangsta rap, les deux frangins y décrivent sans détour certains épisodes violents de leur vie. « C’est la vérité qui nous anime. On rappe ce que les gens n’osent pas dire. Ce qu’on vit dans la rue, certains pensent que ça se passe juste dans les films. Moi, je pensais ça au début… Mais non, tout ça est très réel », explique le rappeur, mentionnant qu’il a écrit la chanson Fugueuse après avoir été atteint d’une balle perdue dans une fusillade près de chez sa mère.

Prévu pour cet hiver, le premier album officiel du duo (qui contiendra notamment des productions de E-Beats et de Farfadet) s’intéressera tout particulièrement au parcours sinueux de ses deux auteurs. « Ça met un accent sur tout ce qu’on a vécu. Ça va plus en profondeur. Au début, on a connu la misère, c’était franchement dur, mais maintenant, on se démerde quand même assez bien. Bien sûr, on n’est pas encore rendus où on le voudrait, mais un petit pas, c’est déjà un bon pas. »

David Campana

Révélé au sein du duo HDC X LTK en 2015, David Campana a grandement évolué depuis. Après avoir assumé sa véritable identité sur la mixtape double MYNB, le chanteur et rappeur montréalais s’est joint à son ami de longue date Shotto Guapo pour le projet CE7TE LIFE, EP conceptuel qu’ils ont habilement défendu sur scène lors des dernières Francouvertes aux côtés du producteur Major.

C’est lors du concours que l’artiste de 29 ans a été approché par Hydrophonik Records, nouvelle branche de musique urbaine de l’étiquette rock montréalaise Indica. « Ce n’était pas dans mes plans de signer avec un label, car j’ai toujours voulu rester autonome et indépendant, mais je trouvais que la mentalité hors-norme d’Indica concordait avec la mienne. »

Reprenant la recette trap soul qui a fait le succès de CE7TE LIFE, David Campana proposera sous peu un deuxième projet solo : Bonjour, Hi. Produite par Novengitum, talentueux trio de compositeurs qui a notamment fait sa marque auprès de dope.gng, cette deuxième mixtape solo témoignera de l’évolution musicale et humaine de l’artiste.

« Avant, je parlais beaucoup de la réalité du hood, mais maintenant, j’ouvre mes horizons à un plus large public. Je crois que ça a un lien direct avec les productions de Novengitum, qui sont parfois un peu plus pop. Je veux me présenter tel que je suis, de manière simple, avec mon style franglais… De là, le titre. »

Autres révélations rap québ à surveiller de près cette annéeLK Tha Goon, dope.gng, MikeZup, Malkay Lacrymogene, Kay Bandz, Raccoon, Tyleen, Miles Barnes, Shotto Guapo, Soubillz



Pour Bhagya et Priya Ramesh, créer de la musique vient avec une part de responsabilité et ces sœurs politiquement engagées de Calgary — dont le duo musical porte le nom de Cartel Madras — prennent cette responsabilité très au sérieux.

Bhagya, alias Eboshi, et Priya, alias Contra, ont formé leur duo trap il y a deux ans. Depuis, leur musique d’une rare énergie leur a valu d’être encensées un peu partout dans le monde, notamment dans les éditions indiennes de Rolling Stone et Vogue qui les a qualifiées « d’hybride tamil entre Pulp Fiction et MIA » qui nous proposent « des hymnes redoutables et irrévérencieux destinés aux femmes à la peau brune ».

En juin dernier, elles ont signé un contrat avec la légendaire étiquette Sub Pop, réputée pour avoir lancé Nirvana et Soundgarden, entre autres. « C’était un scénario de rêve d’être mises sous contrat par Ishmael Butler » (de Shabazz Palaces et anciennement de Digable Planets), raconte Bhagya depuis sa demeure à Calgary. « Tu parles d’une validation ! »

Dans un communiqué de presse, Sub Pop écrivait « Contra et Eboshi font une entrée fracassante dans le monde du trap et elles ont envoyé un signal très clair à leurs fans de plus en plus nombreux : elles ont fermement l’intention d’apporter quelque chose de nouveau dans le monde du hip-hop. »

Ce « quelque chose de nouveau » est une sonorité informée par les différentes identités du duo. Contra et Eboshi sont des femmes « queer » d’Asie du Sud-Est qui évoluent dans un genre à forte prédominance masculine et afro-américaine souvent critiqué pour ses propos misogynes et violents.

Les sœurs ne cachent pas que cet état de fait trouve écho dans leur musique. « Définitivement », de dire Priya. « Nous sommes deux femmes brunes qui investissent cet espace et qui tentent de se tailler une place dans un sous-genre du hip-hop qui est généralement associé au sexe et à la vie de “gangster” tout en essayant de dire quelque chose de nouveau. Il y a plusieurs strates dans le cocktail Cartel Madras. »

Bhagya prend la balle au bond : « nous avons de nombreuses conversations importantes avec les communautés que nous représentons. Nous avons absolument la responsabilité de participer dans ces communautés et de dialoguer avec elles, pas simplement de parler en leur nom, et c’est nécessaire, car au sein même de ces communautés il y a une grande diversité. »

Comme il fallait s’y attendre, le sujet de la montée du nationalisme hindou qui balaie l’Inde en ce moment est rapidement à l’ordre du jour. Nées à Chennai, une ville du sud de l’Inde auparavant appelée Madras, les sœurs ont récemment tweeté « les Indiens de la diaspora devraient être en colère et se manifester afin de dire toute la vérité sur la montée du fascisme dans leur mère patrie ».

“Le Goonda Rap est un combat juste. Il est épeurant, perturbant et “gangsta”.”—Priya Ramesh de Cartel Madras

« Il faut se faire entendre au sujet de ce qui se passe là-bas », insiste Bhagya. « On dirait que certains Indiens de la diaspora s’en foutent complètement ! Ils se sont servis de leur culture comme fondation pour leur plateforme, et je suis renversée de constater qu’ils ne se prononcent pas. À quoi bon avoir une plateforme si vous ne vous en servez pas ? »

Le Goonda rap — goonda est un mot hindi qui signifie voyou ou trublion — est la plateforme de Cartel Madras, un amalgame déchaîné de sonorités et de langues indiennes, de « beats » puissants et de rimes saccadées. « Le Goonda Rap est un combat juste », affirme Priya. « Il est épeurant, perturbant et “gangsta”. »

La discographie de Cartel Madras
* Age of the Goonda (EP, 2019)
* « Goonda Gold » (simple, 2019)
* « Lil Pump Type Beat » (simple, 2019)
* Project Goonda Part 1: Trapistan (mixtape, 2018)
* « Pork and Leek » (Single, 2018)

Elles affirment que le fait d’avoir grandi en entendant diverses langues et styles musicaux indiens est ce qui les a inspirées à faire carrière en musique. « C’était une évidence dès notre enfance que nous ne deviendrions pas des docteures, des avocates ou des ingénieures », dit Priya en riant. « On subissait la même pression que tous les jeunes de parents sud-asiatiques, sauf que nous on a réussi à leur faire changer d’idée. Quand on grandit dans une famille sud-asiatique, on a deux choix : obéir à ses parents ou rester sur ses positions. Nous sommes restées sur nos positions. »

Bhagya et Priya affirment avoir le plus grand respect pour les origines du hip-hop, « une sonorité qui ne nous appartient pas, traditionnellement. Mais nous avons notre propre voie, c’est notre interprétation du genre. »

Quand il est question de créer de la musique, Priya et Bhagya travaillent séparément « on écrit nos propres couplets, mais on collabore sur le “hook”. On arrive à bien équilibrer le tout. Nous connaissons les aptitudes et les talents de l’autre en tant que sœurs, et ça simplifie les choses quand quelque chose fonctionne ou pas. Les rares désaccords que nous avons portent sur le choix des “beats”. »

« Mais d’un autre côté, la première fois qu’on a entendu les “beats” de Age of Goonda, on a tout de suite dit “Oh! yeah! Ça y est, ça c’est le ‘beat’ qu’on cherchait.” On cherche constamment à repousser les limites de notre son. »