Curtis ClearSky a été nommé directeur général du Indigenous Music Office (IMO), un groupe de défense des intérêts nouvellement créé visant à développer et améliorer l’industrie de la musique autochtone au Canada. Cet artiste basé à Vancouver, d’origine anichinabée et niitsitapi, est un musicien chevronné avec son groupe indigifunk, Curtis ClearSky and the Constellationz. ClearSky est un activiste de longue date, qui promeut la musique autochtone et agit sur des questions (souveraineté alimentaire, défense des jeunes, développement professionnel), notamment en prenant la tête de l’Indigenous Music Circle of British Columbia. Il dirigera un Conseil consultatif composé de Nicole Auger, Leela Gilday, Alan Greyeyes, Shoshona Kish et Amanda Rheaume.

Bien que le projet en soit encore à ses premiers pas, ClearSky affirme que « nous sommes en train d’organiser une structure pour se connecter à notre communauté. On est en train de faire le tri… L’une fonctionnalités importantes qu’on va offrir, c’est un répertoire sur le site Web, un “hub” essentiel pour les artistes et les créateurs autochtones et l’industrie de la musique appartenant à des autochtones. Ils pourront fournir leurs coordonnées et il y aura aussi un espace où l’industrie de la musique non autochtone pourra réseauter avec l’industrie de la musique autochtone. C’est un espace d’opportunités et de réseautage. »  Le site Web est en cours de développement au moment d’écrire ces lignes et il devrait être lancé en 2024.

ClearSky renvoie à l’étude de 2011 Comprendre les arts autochtones au Canada aujourd’hui, réalisée pour le Conseil des arts du Canada par France Trépanier et Chris Creighton-Kelly. « Il identifie que la population autochtone est celle qui connaît la plus forte croissance au pays », dit-il. « Notre présence est déjà florissante. Nous nous développons très rapidement – la communauté musicale et les artistes au sein de cette communauté. »

Curtis ClearSky, Indigenous Music OfficeClearSky affirme que l’IMO défendra les intérêts de la communauté musicale autochtone auprès des gouvernements, notamment au niveau fédéral. « Certains de nos collègues ont récemment pris la parole lors d’une audience du CRTC pour plaider en faveur de l’inclusivité, de l’équité et de l’égalité, afin que l’industrie de la musique autochtone puisse participer pleinement », explique-t-il. « En plus d’offrir un soutien général à la communauté, il y aura du travail de sensibilisation à plein de niveaux. » Ce groupe a demandé au CRTC d’envisager un quota de cinq pour cent de contenu musical autochtone, semblable aux règles de contenu canadien établies en 1971 pour soutenir l’industrie musicale du pays.

Le Indigenous Music Office est le genre d’organisation à laquelle ClearSky aurait aimé avoir accès plus tôt dans sa carrière. « Pour ma génération, les générations plus âgées, les générations passées? » demande-t-il par pure rhétorique. « Beaucoup d’entre nous auraient absolument pu bénéficier de ressources plus accessibles, plus disponibles pour nous, pour nous aider dans tous nos développements sociaux, nos développements de carrière musicale. C’est exactement la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui. Certains d’entre nous ont reconnu ces lacunes et ces défis. C’est l’un des nombreux services que nous souhaitons offrir. L’accès aux ressources, l’accès à l’information, l’accès à la mise en réseau/connexion. »

ClearSky est évidemment motivé par l’idée que la musique autochtone doit être entendue par le plus vaste auditoire possible. « Partout et n’importe où », dit-il. « On est à notre place, ici. C’est notre continent, c’est notre pays. Nos voix ont leur place partout. On vit une époque où on reconnait l’impact de la violence sur les peuples autochtones. Des enfants ont été battus et assassinés pour avoir parlé nos belles langues dans les pensionnats. C’est un crime génocidaire. Nous sommes ici pour rétablir un sens de justice, pour normaliser les histoires autochtones, l’Histoire autochtone, nos chansons, qu’elles soient traditionnelles ou contemporaines. Nous normalisons notre présence et nous célébrons notre existence. Nous nous assurons que nos chansons et nos histoires se perpétuent et font partie du paysage, d’une société qui va de l’avant. »

Il n’a pas encore été déterminé si l’IMO sera directement impliqué dans le financement des artistes. « En ce qui concerne le financement », dit ClearSky, « on a une séance de planification stratégique et on travaille à développer davantage certains objectifs à court et à long terme. Bien sûr, l’objectif, c’est que nos communautés prospèrent dans l’industrie… C’est une discussion collective qu’on est en train de mettre en place avec notre comité consultatif. Notre objectif à court terme est de soutenir l’industrie de la musique autochtone, d’établir des liens avec les sources de financement existantes et de fournir un accès à ces informations à ceux qui ne sont pas au courant. »

Ouvert aux offres
Bien qu’une date précise pour le lancement du bureau n’ait pas encore été annoncée, ClearSky indique qu’o peut le joindre à l’adresse  info@IndigenousMusicOffice.com pour toute contribution ou demande de renseignements. « On est ouverts à l’idée d’entrer en contact avec nos alliés », dit-il. “Nous voulons nous connecter à nos partenaires qui sont ouverts à la justice pour les peuples autochtones, ceux qui sont ouverts à la création de l’égalité, et à s’assurer que le processus de la diversité a lieu et que les peuples autochtones font partie de cette diversité.”