Kevin Young

Kevin Young (Photo: Caroline Legault-Forest)

Tout au long de mes plus de 20 années d’expérience en tant que musicien professionnel, les séances de création musicale auxquelles j’ai participé — principalement avec mon groupe, Moist — ont été tantôt exaltantes, tantôt enrageantes. Mon intuition me dit que tous les auteurs et compositeurs — qu’ils travaillent seuls ou en groupe — ont vécu le même éventail d’émotions.

Un des projets les plus intéressants auxquels il m’a récemment été donné de participer était dans le rôle d’animateur pour un atelier de création musicale en entreprise présenté conjointement par Rock The Stars (RTS) et SongDivision. Ces dans ce cadre que j’ai pu découvrir que de créer en compagnie de gens qui ont peu ou pas de formation musicale apporte son lot d’avantages qui, en toute honnêteté, m’ont à la fois surpris et inspiré.

Mais d’abord, un peu de contexte : Rock The Stars (RTS) est une entreprise canadienne établie à Toronto et San Francisco pour laquelle Jeff Pearce — son directeur général au Canada et le bassiste fondateur de Moist — a présenté environ 300 événements du genre dans des cadres toujours différents et pour des auditoires allant de 6 à 600 participants. Quant à SongDivision, il s’agit d’une entreprise multinationale ayant des bureaux aux États-Unis, au Brésil, à Singapour, en Australie et au Royaume-Uni. Elle présente des événements au Canada en collaboration avec Rock The Stars (RTS) pour des groupes de 10 à 10?000 personnes.

Créer en compagnie de gens qui ont peu ou pas de formation musicale apporte son lot d’avantages qui, en toute honnêteté, m’ont à la fois surpris et inspiré.

RTS propose plusieurs programmes au cours desquels les participants écrivent des paroles, jouent d’un instrument et présentent les chansons qu’ils ont créées. « Notre programme le plus populaire est celui dans lequel les participants forment un groupe et composent plusieurs chansons », explique Pearce, ajoutant également que SongDivision a plutôt une approche où tous les participants collaborent à la création d’une seule pièce.

De l’avis de Jeff Pearce, tout autant que de celui du directeur musical de SongDivision à Nashville, James « Roto » Rotundi, convaincre un auditoire de participants à l’expérience musicale limitée ou inexistante de créer et interpréter une chanson requiert une bonne dose de tact. « Nous commençons par les rassurer en leur disant que la musique est un processus collaboratif », explique Rotundi. « On ne demande à personne de chanter ou jouer en solo. » Les deux entreprises utilisent une série de petites étapes afin de faire tomber, une à une, les inhibitions des participants.

Jeff Pearce

Jeff Pearce

Au début, les gens sont nerveux, mais une fois qu’on leur explique le processus, même lorsqu’on a affaire à un auditoire particulièrement réservé, « leur appréhension se transforme en enthousiasme et en travail d’équipe qui, à chaque fois, émerveille autant les clients que nous-mêmes », confie Rotundi.

« Nous leur enseignons les rudiments », ajoute Pearce. « Parfois, nous avons plusieurs guitaristes qui ne jouent qu’une seule des cordes de leur instrument, un claviériste qui ne joue qu’à un seul doigt, et un percussionniste qui joue un rythme digne d’une galère romaine, et en fin de compte, tous sonnent comme s’ils étaient un véritable groupe de musique. »

Pour être parfaitement honnête, la première fois que j’ai participé à une telle collaboration présentée par RTS/SongDivision, j’avais l’impression que créer une chanson en compagnie de 150 personnes afin qu’ils l’interprètent sur scène environ 90 minutes plus tard allait être quasi impossible. Mais lorsque j’ai vu les yeux des participants s’illuminer de cette manière à mesure qu’ils réalisaient qu’ils peuvent être créatifs musicalement et repousser leurs limites personnelles, ça m’a beaucoup inspiré. Malgré toute mon expérience de collaboration pour la création d’une chanson et la préparation à son interprétation sur scène, cet exercice m’a rappelé à quel point il est important de continuellement repousser nos limites personnelles afin de s’épanouir comme musicien, artiste de scène et comme auteur-compositeur.

 

Ces événements sont par ailleurs beaucoup plus interactifs qu’un concert typique. En contribuant à

la création et à l’exécution de leur chanson, les participants deviennent réellement membres d’un groupe. « C’est très gratifiant de constater le niveau d’énergie généré par ce genre d’échange créatif », explique encore Rotundi. « Ça m’a vraiment permis ce devenir un meilleur musicien, je suis plus attentif aux gens pour qui je joue. On ne répètera jamais assez à quel point créer une chanson c’est un processus qui exige qu’on se mette sérieusement au travail, pas qu’on attende un éclair de génie venu de nulle part. »

Rendu à l’âge adulte, que vous soyez un créateur de musique ou non, il y a de bonnes chances que votre sens de l’émerveillement en ait pris pour son rhume. Ce genre d’exercice me rappelle à quel point la musique est puissante et les raisons qui m’ont poussé à exercer ce métier.

Jeff Pearce aussi en retire quelque chose de similaire. « Lorsqu’on commence dans ce métier, on n’a pas encore appris les règles, ce qu’on peut ou ne peut pas faire en création musicale », dit-il. « Or, je crois que dans bien des cas, l’apprentissage de ces règles nuit aux créateurs. Les gens qui écrivent une chanson pour la première fois brisent ces règles sans le savoir. Et c’est là qu’à chaque fois je réalise que c’est justement ce genre de transgression qui peut rendre une chanson exceptionnelle. »

James Rotundi

James Rotundi

Créer de la musique avec des gens pour qui c’est quelque chose de totalement inhabituel — et n’oubliez pas ici que les chansons qu’ils créent le sont, par la force des choses, en suivant une formule préétablie et au sujet de leur entreprise, de leur culture organisationnelle ou de leur produit — pourrait de prime abord ne pas sembler très inspirant. La réaction de tous les musiciens que je connais qui ont participé à ce genre d’exercice est la même : ils en sont ressortis non seulement inspirés d’avoir pu aider quelqu’un à découvrir leur côté créatif, mais également avec un désir d’élargir leur propre créativité.
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Jeff Pearce est un des membres fondateurs, ancien bassiste et auteur-compositeur principal du groupe Moist. Il a également collaboré avec de nombreux artistes en tant que producteur et auteur-compositeur et a fondé Rock Star Live.

 James Rotundi est le leader du groupe nashvillois Roto’s Magic Act et le guitariste du quartet hard rock new-yorkais Hundred Hounds. Il a également collaboré avec le duo électro français Air, le projet Mr. Bungle de Mike Patton, The Grassy Knoll, ainsi qu’avec des membres de Pearl Jam, Santana, Faith No More, Jellyfish et le Saturday Night Live Band, pour ne nommer que ceux-là.

 



Si vous prévoyez devenir auteur-compositeur professionnel, Nashville est votre Jérusalem bien à vous. C’est cet endroit magique ou de vieux sages quittent leur ferme sur leur tracteur John Deere pour se rendre à Music Row afin d’y écrire des chansons qui seront interprétées par les légendes du country. Puis, comme des légions d’autres avant vous, vous planifiez votre pèlerinage vers cette sainte ville qu’est Nashville. Mais, qu’on se le dise, malgré son accueil et sa nonchalance typique du Sud, Music City peu également être un endroit particulièrement intimidant. Même au beau milieu de l’après-midi, un mardi, une courte marche sur Broadway vous permettra de voir et entendre des centaines de musiciens jouant gratuitement dans chaque bar, resto, café et coin de rue dans l’espoir de se faire découvrir. Mais qui plus est, vous apprendrez rapidement que tout le monde qui travaille dans ces établissements, du barman au barista, est également un auteur-compositeur, un chanteur ou un musicien. Quel espoir, alors, pour un autre auteur-compositeur en devenir?? Voici quelques conseils utiles.

Peter Daniel Newman

Peter Daniel Newman

Premièrement, présumons que vous chansons ne durent pas sept minutes et contiennent cinq couplets. Ça peut paraître légèrement ridicule, mais j’ai connu bon nombre d’artistes qui peuvent écrire de « bonnes » chansons sans effort, mais qui se sont cassé les dents à Nashville, car leurs œuvres ne correspondaient pas à la structure conventionnelle d’une chanson. Ce que l’on peut typiquement entendre à la radio suit la formule « couplet-refrain-couplet-refrain-interlude-refrain » et se résout généralement en trois minutes et 15 secondes. La majorité des débutants pensent sincèrement que leurs créations sont le fruit d’une inspiration divine et qu’elles n’ont conséquemment besoin d’aucune forme de révision. Toutefois, comme bien des entreprises humaines, la création musicale, c’est 10 % d’inspiration et 90 % de parturition. Si vous créez de la musique d’aspiration commerciale, il est absolument crucial de comparer vos créations à ce qui est actuellement populaire à la radio. Si votre chanson a besoin d’améliorations, ce qui est probablement le cas, remettez-la sur le métier.

D’autre part, la musique country possède ses propres conventions lyriques. À Nashville, tout le monde connaît le vieil adage « les paroles sont reines », qui signifie que votre chanson doit d’abord et avant tout raconter une histoire. La musique est importante, mais les paroles doivent comporter un message, et ce message doit être transmis sur le ton d’une conversation. Cela signifie simplement que vos paroles doivent donner l’impression d’une conversation entre vous et votre interlocuteur. J’ai assisté à des réunions de « pitch » où un éditeur musical offrirait ses commentaires au sujet d’es paroles d’une chanson et disait des choses comme « c’est pas comme ça que tu le dirais à quelqu’un ». Exemple?? « Son chapeau préféré, toujours elle le portait ». Personne ne dirait une telle phrase dans la vie de tous les jours. Dans une conversation normale, la plupart des gens diraient « elle portait tout le temps son chapeau préféré ». Cela a pour but de rendre la chanson le plus accessible possible au plus grand nombre de gens.

Règle générale, c’est Nashville qui écrit le « hook » ou le titre d’une chanson. Prenons par exemple « Jesus Take the Wheel », qui fut un succès pour Carrie Underwood. Le premier couplet parle d’une jeune femme qui perd le contrôle de sa voiture. Le premier refrain implore réellement Jésus de prendre le volant afin de la sauver. Dans le second couplet, nous apprenons qu’elle a commis certaines erreurs dans sa vie, et lorsqu’arrive le deuxième refrain, ses mots ont soudain pris un tout autre sens. Elle demande maintenant à Jésus de prendre le contrôle spirituel de sa vie. Ce genre de double sens est très couramment utilisé dans le domaine de la musique country. « Jesus Take the Wheel » est écrite de manière à ce que le refrain apporte non seulement une récompense musicale, mais également lyrique, et lorsque l’auditeur entend le second refrain, cette récompense dans la signification est d’autant plus excitante.

Dans d’autres genres musicaux, les paroles relèvent plus du monologue intérieur que de la conversation. Les paroles jouent un rôle de deuxième plan en comparaison de sa charge émotive et de son ambiance. C’est le cas d’artistes tels que Dave Matthews ou The Fray. Les auditeurs peuvent percevoir la chanson et interpréter les paroles d’une manière très personnelle. La musique country n’utilise pas cette approche et s’en tient presque exclusivement au ton conversationnel.

Avant de vous rendre à Nashville, assurez-vous de trouver des contacts qui sauront vous ouvrir quelques portes, particulièrement afin de trouver d’autres créateurs ouverts à une collaboration. Si vous avez déjà des chansons prêtes à être présentées, ce contact pourra peut-être vous obtenir un rendez-vous avec un éditeur. Des sociétés comme BMI, ASCAP et SESACtiennent régulièrement des séances destinées aux auteurs à Nashville et celles-ci sont ouvertes au public. La Nashville Songwriters Association International (NSAI) est une autre ressource très utile à Music City. Il existe de nombreux regroupements d’auteurs en ligne, sur Facebook et LinkedIn, entre autres, et, avec un peu de persévérance, vous pourrez rencontrer d’excellents artistes qui seront heureux de collaborer avec vous. Tout est une question de réseautage et d’établir des liens professionnels.

Lorsque vous aurez enfin une occasion de collaborer avec un auteur-compositeur professionnel, ce sera vraisemblablement parce que quelqu’un aura décidé de vous donner une chance. Un ami ou un professionnel de l’industrie a communiqué avec un autre auteur qui a, lui aussi voulu vous donner cette chance. C’est le temps de faire bonne impression?! N’arrivez pas les mains vides?! Bien que vos parts d’auteur seront vraisemblablement égales, ne vous voyez pas comme des égaux. Si vous êtes un débutant et que vous collaborez avec un auteur-compositeur établi, vous devez faire vos preuves. Qu’est-ce que ça signifie?? C’est une règle non écrite et implicite : dans une telle situation, vous avez la responsabilité d’arriver avec des idées. Vous devez avoir plusieurs d’elles tant sur le plan musical que des paroles. Apportez plusieurs ébauches et laissez votre vis-à-vis donner le ton.

Vous devez, bien entendu, être capable de communiquer ces idées. Si vous proposez une phrase et qu’elle n’accroche pas les auteurs présents, passez à la suivante. Ne soyez pas inutilement sentimental. Les meilleures séances de création auxquelles j’ai pris part sont celles où tout le monde est à l’aise et où les idées volent à toute vitesse. Lorsque la phrase qui tue est finalement trouvée, le consensus est généralement immédiat. N’oubliez pas d’être poli et courtois et n’essayez surtout pas d’avoir l’air de tout savoir. Après tout, vous n’essayez pas simplement d’écrire une bonne chanson, mais vous essayez également de vous assurer qu’on vous invite de nouveau. Si tout se passe bien, votre réseau viendra par le fait même d’augmenter de manière exponentielle. Et si la chance est avec vous, l’un de vos collaborateurs est peut-être déjà sous contrat avec un éditeur. Si c’est le cas, il y a de bonnes chances que votre œuvre soit présentée à cet éditeur. Et si votre chanson est suffisamment solide, votre éditeur la proposera peut-être à quelques gros joueurs de Nashville. Qui sait?? Peut-être est-ce que ça deviendra votre premier succès endisqué! Mais à tout le moins, votre nom aura désormais commencé à circuler auprès des éditeurs de Nashville, ce qui a de bonnes chances de vous ouvrir de nouvelles portes.

Lorsque je me suis établi à Nashville, j’ai d’abord collaboré avec un voisin qui habitait à quelques portes de mon appartement. J’ignorais qu’elle était sous contrat auprès d’un éditeur. Il présentait nos collaborations à son éditeur et en moins de temps qu’il faut pour le dire, nous étions en studio avec Clint Black. Le projet ne s’est malheureusement pas concrétisé, mais cela m’a tout de même ouvert énormément de portes. L’important, donc, c’est de garder un esprit ouvert, peu importe qui vous croisez.

On ne sait jamais d’où proviendra la providence…



Professeure de communications à l’Université du Kansas pendant 15 ans et actuellement chercheure principale pour Microsoft Research, Nancy Baym a publié des recherches et commenté in extenso les communications sociales, les nouveaux médias et le phénomène du « fandom ».

Lorsqu’il est question de l’utilisation des médias sociaux par les artistes du domaine de la musique, Mme Baym favorise une approche globale plutôt que des conseils pratiques du genre « Top 10 » ou une approche axée sur une plateforme en particulier. Tout est une question pratique : « J’aimerais que 2016 soit l’année où les gens retrouvent un peu de gros bon sens en ce qui a trait à ce que les médias sociaux peuvent et ne peuvent pas faire pour eux, qu’ils comprennent que c’est un outil pour bâtir des relations, pas un mode de diffusion », dit-elle.

La majorité des documents de recherche offerts sur son site www.nancybaym.com sont des recherches scientifiques très détaillées. Mais lorsque vient le temps d’offrir ses conseils aux artistes désireux de mettre de l’avant et de capitaliser sur leur présence dans les réseaux sociaux pour l’année qui vient, Baym n’y va pas par quatre chemins : « Écrivez de bonnes chansons. Je suis consciente que cela peut avoir l’air sarcastique, mais j’observe le monde de la musique sur les réseaux sociaux depuis des années. Je ne suis vraiment pas convaincue que c’est une bonne idée pour un auteur-compositeur de perdre son temps à se bâtir un auditoire sur les réseaux sociaux, car cela ne signifie pas qu’ils bâtissent un auditoire pour leurs chansons, pas à moins d’être pleinement conscients de qui sont leurs interlocuteurs. »

« Les médias sociaux, c’est des outils pour bâtir des relations, pas un mode de diffusion »

Ainsi, selon que vous créez de la musique dans l’optique où d’autres artistes enregistreront votre matériel ou que vous préférez enregistrer vous même vos créations, vous ne vous adresserez pas aux mêmes personnes. « Ces deux auditoires sont différents », explique Nancy Baym. « Ces artistes peuvent écrire des chansons qui ont de nombreux fans mais n’avoir eux-mêmes aucun fan en tant qu’artistes, car les auditeurs ne réalisent peut-être pas que ce sont eux qui ont créé les chansons qu’ils aiment tant. »

Pour les artistes en émergence qui ne chantent pas nécessairement peur propre matériel, « je m’assurerais d’abord que mon identité et ma présence sont constantes et uniformes sur toutes les plateformes et je ferais un survol des autres artistes et musiciens qui pourraient être intéressés à enregistrer mes créations », poursuit Mme Baym. « Observer et suivre ce que les autres font est un aspect trop souvent négligé de la relation avec son auditoire. »

Par ailleurs, au lieu de trop vous soucier de ce que vous publiez, où et quand, Nancy Baym suggère plutôt de vous soucier de vous assurer que les gens s’intéressent vraiment à vous et à votre musique. « Personne ne peut forcer quelqu’un d’autre à être attentif à quoi que ce soit, désormais », laisse-t-elle tomber. « Le concept de demander l’attention des gens est un vestige des anciens moyens de diffusion. »

Conséquemment, vous devez démontrer que vous avez quelque chose à contribuer à la conversation entre les membres de votre auditoire cible. Demandez-vous avec qui vous avez envie de parler et d’engager un dialogue, sur quelle plateforme ces personnes sont actives et ce qu’elles y font. Il est crucial d’identifier dès le départ qui sont les gens que vous désirez joindre. Vous devez ensuite trouver où ils sont puis les écouter et entamer la conversation — sans oublier les conventions propres à leur communauté ­ et y contribuer de manière pertinente.

« C’est pour trouver des gens avec qui vous pourrez avoir une véritable connexion plutôt que d’essayer de simplement gonfler vos chiffres. »

« Imaginez que c’est comme vous rendre à une fête », dit Mme Baym. « Quelqu’un arrive à cette fête et tout ce qu’il fait, c’est de parler, parler, parler. Votre intérêt envers cette personne ne sera pas de très longue durée. Nous sommes naturellement plus attirés vers des personnes qui s’intéressent à nous. Il est important, idéalement, et tout particulièrement pour les gens qui ne sont pas déjà à l’avant-scène, d’approcher les réseaux sociaux comme un outil pour écouter, apprendre et trouver des gens avec qui vous pourrez avoir une véritable connexion plutôt que d’essayer de simplement gonfler vos chiffres. »

Les chiffres sont importants, mais ils ne veulent rien dire s’ils ne se traduisent pas par une licence ou un enregistrement de votre chanson et si vos efforts sur les réseaux sociaux ne se traduisent pas par un soutien durable à votre carrière.

Peu importe que vous soyez uniquement concentré sur la création musicale ou que vous soyez un artiste multidisciplinaire, Nancy Baym recommande toujours d’avoir son propre nom de domaine et un site Web actif à cette adresse.

« Nous sommes de plus en plus visuels », ajoute-t-elle. Toutefois, chacun de nous engage la conversation de sa propre façon. « Et d’ici à ce que nous trouvions des preuves concluantes que les gens qui sont actifs de façon A, B ou C ont plus de succès que ceux qui sont actifs de façon D, E ou F, je ne suis pas à l’aise de faire des déclarations du genre “voici la bonne façon de faire les choses” ou “utilisez cette application ou mettez tel genre de contenu en ligne”. Si vous détestez prendre des photos, mais que vous avez l’impression que vous devez le faire vous aussi, quelles sont les chances que vous preniez des photos qui attirent l’attention des gens?? »

« Les meilleurs résultats provenant des réseaux sociaux sont issus du fait que vous y passez du temps et que vous trouvez les outils qui vous conviennent le mieux », croit Mme Baym. Elle suggère de commencer par répondre aux gens, leur poser des questions et comprendre quand c’est le bon moment de contribuer à la conversation.

Une fois de plus, l’analogie avec un party est à propos. « Imaginez six personnes se trouvent devant vous, formant un cercle et en train d’avoir une conversation », poursuit-elle. « Vous avez envie de prendre part à cette conversation, alors vous vous tenez tout juste en retrait ou vous intégrez le cercle, et vous opinez de temps à autre. Puis, lorsque le moment viendra, vous saurez que vous pouvez vous joindre à la conversation. Maintenant, imaginez que vous voyez ces mêmes six personnes en train de discuter et que vous les interrompiez en disant “Salut, je travaille sur une nouvelle chanson”, on pourrait les comprendre de ne pas avoir envie de vous parler, puisque vous venez de les interrompre, et peut-être même de manière totalement hors-sujet. »

Peu importe votre domaine, les outils que vous utilisez, votre genre musical de prédilection, conclut Nancy Baym, « vous devez décider dans quelles conversations vous désirez être inclus. » Et trouver la façon polie et en lien avec leur conversation de le faire afin que les gens s’intéressent à vous.