Je vis dans ma valise et j’ai encore peine à la croire. Il y a un an, j’entreprenais « la portion européenne de mon périple d’écriture ». Après avoir écrit sans relâche dans la scène musicale de L.A., mon passeport britannique m’a servi de tremplin vers des collaborations outre-mer, à commencer par une invitation, dans laquelle la SOCAN a joué un rôle crucial, au célèbre camp d’écriture Black Rock, en Grèce. Les rencontres que j’y ai faites se sont transformées en co-écritures et collaborations avec des maisons de disque, éditeurs, artistes et DJs dans 15 pays au cours des 6 derniers mois. Bien que ce soit beaucoup plus de travail que jamais je n’aurais pu l’imaginer, heureusement les récompenses sont proportionnelles. J’ai été hissé hors de ma zone de confort vers une aventure à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Voici quelques trucs qui ont grandement contribué à ma carrière et à ma croissance créative au cours de la dernière année. J’espère qu’ils pourront vous aider aussi.
1. Manifestez-vous
Que ce soit ou non une illusion, ça fonctionne vraiment pour moi. Il y a un an, j’ai lu The Law of Attraction de Michael Lozier, et j’ai écrit exactement ce que je voulais. J’ai commencé à entraîner mon cerveau à voir les choses de manière plus positive et à faire face aux différentes situations de la vie avec plus de confiance et en pleine conscience. Cela a accéléré mon développement de carrière et m’a apporté beaucoup plus de plaisir en cours de route. Je peux maintenant relaxer et livrer plutôt que de stresser en raison de la personne avec qui je collabore ou de l’enjeu de cette collaboration. Maintenant, j’aborde plutôt mes séances de création en décidant comment je souhaite me sentir à la fin de la journée. Généralement, tout ce que je souhaite c’est que tout le monde s’amuse, qu’ils aiment la chanson et qu’ils me demandent de revenir.
2. Relations
C’est ce qu’il y a de plus important après votre vision personnelle. Tout faire seul est impossible. Notre industrie est composée d’un petit cercle d’auteurs-compositeurs vraiment hors pair dans chaque ville, et ils forment un réseau – un réseau où j’ai eu la chance d’être admise en très peu de temps grâce des gens remarquables qui m’ont présentée à d’autres gens remarquables. Parmi ceux-ci, Chad Richardson, de la SOCAN, qui m’a invité à participer au troisième camp de création annuel Kenekt, en 2017, et qui m’a permis d’établir de tels contacts. La majorité des gens de notre industrie qui ne sont pas des auteurs-compositeurs ou des artistes ont des emplois comportant moins de risque, mais ils sont tous motivés par l’amour de la musique et le désir d’une certaine stabilité. Lorsqu’ils me donnent un coup de main, c’est parce qu’ils croient en moi — ils ne me doivent rien. Nous avons tous besoin de gens avec qui partager notre chemin… prendre une bière après le boulot, un divan où passer la nuit, quelqu’un à qui parler quand le moral n’est pas au beau fixe, recevoir un appel d’eux complètement éblouis lorsqu’ils entendent votre nouvelle chanson pour la première fois… C’est ça la vie.
3. Soyez attentifs
Absorbez le moindre détail lorsque vous êtes en situation de collaboration : il n’y a pas de meilleure éducation. Découvrir de nouveaux artistes, de nouveaux styles de réalisation, comment les autres ont un phrasé différent du vôtre, et les trucs d’écriture de vos collaborateurs que vous ne connaissiez pas ; tout ça contribue à faire de vous une meilleure auteure-compositrice. Quand j’habitais L.A., j’allais voir des vitrines où des jeunes de 14 ans se produisaient juste pour entendre comment cette génération-là chante. Apprenez-en toujours plus et vous aurez d’autant plus de cordes à votre arc lorsque vous collaborez. Connaître la personne avec qui l’on collabore — artiste, réalisateur, DJ — et être attentif à leurs besoins est la clé du succès. Si j’écris une chanson qui sera présentée au concours Eurovision, j’écris des phrases épiques, enlevantes et émotionnelles avec des « moments » qui seront au service de la prestation en direct de cette chanson. Si je collabore avec des réalisateurs de musique urbaine à Toronto, je fais appel à ma Rihanna intérieure. Les stéréotypes n’existent pas et l’écriture de chansons peut parfois briser le moule, néanmoins, porter attention aux choix créatifs qui permettent à certaines chansons de se distinguer d’un genre à l’autre nous permet d’être des auteures-compositrices plus polyvalentes. Demeurer à l’affût de la culture populaire l’est également.
« Absorbez le moindre détail lorsque vous êtes en situation de collaboration : il n’y a pas de meilleure éducation. »
4. Pousser des boutons
J’ai moi-même déjà été artiste, et c’est souvent moi qui chante sur mes démos. Apprendre l’aspect technique de l’enregistrement m’a ouvert tout un monde. Acquérir ces connaissances des plus utiles m’a permis de collaborer avec des DJs et des producteurs au fil de mes voyages à travers le monde. Et parce que j’ai déjà été artiste — et que je suis diplômée en chant —, je suis très sélective et je peux désormais m’autoproduire plus rapidement que bien des producteurs. Cela me rend encore plus indispensable, car ils peuvent ainsi me laisser les commandes pendant qu’eux travaillent la chanson. Et, à dire vrai, c’est agréable d’avoir son mot à dire dans le côté production des choses. La première chanson que j’ai réalisée pour un jeune DJ chinois a remporté un prix radiophonique en Chine, et on m’a invité à monter sur scène avec lui pour une prestation à la télévision. Si je n’avais pas su comment enregistrer cette chanson, tout cela ne serait jamais arrivé.
5. Attentes
Je pensais que la création de chansons à un niveau professionnel serait difficile, et ça l’est encore plus que je l’imaginais. Mais… Je savais aussi que j’étais capable de relever le défi et de m’améliorer en cours de route. Dès mes débuts, quelqu’un m’a dit que l’on retire de ce métier exactement ce qu’on y investit, et je ne pourrais être plus en accord. Il y a une part de chance, des occasions de percer, la loi d’attraction et il y a l’équilibre. Tout finit par trouver sa place, en fin de compte. La grosseur de vos rêves n’est limitée que par votre désir de travailler pour les réaliser. Et je sais que c’est vrai, car je l’ai constaté chez d’autres comme j’ai pu le constater dans ma propre vie.
6. Le « timing »
Cette année plus que jamais auparavant, j’ai appris à faire confiance au « timing » des choses. Je comprends aujourd’hui que je n’étais pas prête pour certaines choses, il y a un an, et que je ne suis pas prête pour d’autres choses pour lesquelles je le serai l’an prochain. Le « timing » peut parfois même jouer en notre faveur. Par exemple, j’ai suggéré un titre à deux auteurs-compositeurs accomplis lors d’une récente séance de création et tous deux l’ont trouvé « quétaine ». Une semaine plus tard, j’ai participé à un camp de création à Amsterdam en compagnie d’un DJ très connu, et lorsque je lui ai demandé si on avait un angle spécifique, les deux réalisateurs dans la pièce m’ont dit « il n’a d’oreilles que pour insérez le titre de ma chanson ici ». Nous avons donc écrit une chanson avec ce titre, elle a été enregistrée et ce sera son nouveau simple en septembre ! J’ai passé un coup de fil aux auteurs-compositeurs pour les remercier de m’avoir dit non une semaine avant.
7. Persévérance
Une carrière d’auteur-compositeur n’est pas pour les petites natures. La majorité d’entre nous le fait par passion, et c’est ce qui nous pousse à continuer. Une des choses que j’ai apprises au sujet de la persévérance, c’est que la seule façon de garantir un échec, c’est d’arrêter d’essayer. Continuez. Même si vous ne savez pas ce que vous faites. J’étais pitoyable à voir il y a à peine trois semaines parce que j’étais épuisée et je voulais des résultats rapidement. J’ai pensé à rentrer chez moi. Mais je sais que rentrer chez moi va vouloir dire stopper ce train en gare. Alors je ne peux pas. Et vous ne pouvez pas non plus. Présentez-vous à vos rendez-vous, faites ce que vous devez faire et profitez-en !