La Fondation SOCAN a annoncé qu’elle distribuera 30 000 $ aux 12 lauréats des 13 prix dans le cadre de l’édition 2023 de ses Prix annuels pour les compositeurs de musique à l’image.

« La Fondation SOCAN tient à célébrer l’excellence artistique des jeunes compositrices et compositeurs de musique à l’image émergents du Canada », a déclaré la directrice générale Charlie Wall-Andrews. « Nous sommes confiants que cette reconnaissance et cette aide financière contribueront à l’évolution de la carrière de ces créateurs de musique afin de poursuivre leur trajectoire ascendante. »

Ce concours vise à mettre à l’honneur des compositeurs de musique à l’image canadiens de 30 ans ou moins pour des thèmes originaux ou des partitions créés exclusivement pour un support audiovisuel (télévision, film, Internet, etc.). Les prix ont été remis dans chacune des quatre catégories du concours, soit meilleur thème original (initial ou final), meilleure musique originale — fiction, meilleure musique originale — animation, meilleure musique originale — documentaire. Les œuvres soumises ont été évaluées par des jurys composés des compositeurs prestigieux canadiens Steph Copeland, Caleb Chan, and Anaïs Larocque.

LAURÉATES ET LAURÉATS

Grand Prix
Maxime Fortin pour Après le deluge – Meilleur thème original — Fiction

Meilleur thème original — Animation
1er Prix – Greg Mulyk pour AquaREEL
2e Prix – Chiara Yung pour Best and Bester are to blame
Mention honorable – Jordan Andrew pour Jitters

 Meilleur thème original — Fiction
1er Prix – Dominic Sambucco pour re. azioni
2e Prix – Kalaisan Kalaichelvanpour pour This Place
Mention honorable – Andrés Galindo Arteaga pour Broken Order

Meilleur thème original — Documentaire
1er Prix – Dillon Baldassero pour Linda’s Last Trip – Every Tear is a New Birth
2e Prix – Julien Verschooris pour A Disappearing Forest
Mention honorable – Sasha Leger pour Around the Ring Road of Iceland

Meilleur thème original (initial ou final)
1er Prix – Maxime Fortin pour Savoirs Légendaires
2e Prix – Alexandra Petkovski pour Happily Undead After
Mention honorable – Nicholas Nausbaum pour Burnt

De plus amples renseignements sur les lauréats des concours de la Fondation SOCAN

Les dates limites d’inscription aux concours de 2024 seront affichées sur le site Web de la Fondation SOCAN au cours des premiers mois de 2024.



Un nouveau recensement des employés en matière de diversité en milieu de travail à la SOCAN a donné des résultats encourageants, incluant une représentation supérieure à la moyenne pour les femmes et les groupes racisés, en plus de confirmer notre fort bilinguisme qui assure un bon service à nos membres.

D’autres résultats ont notamment démontré que :

  • Quatre-vingt-six pour cent des employés de la SOCAN ont répondu au recensement.
  • Plus de la moitié (58 %, soit environ 6 personnes sur 10) des personnes interrogées s’identifient comme des femmes, contre 51 % de la population canadienne, selon un recensement canadien de 2021.
  • La proportion d’employés de la SOCAN interrogés qui s’identifient comme membres d’un groupe racisé (32 %, soit environ 3 personnes sur 10) est nettement plus élevée que celle de la population canadienne (22 %).
  • Parmi les personnes interrogées lors du recensement, 5,7 % des membres de la division des services aux membres de la SOCAN s’identifient comme étant de descendance autochtone, contre 5 % dans la population canadienne.
  • Sept pour cent (soit environ une personne sur 14) des répondant·e·x s’identifient comme gai, lesbienne, bisexuel·le/pansexuel·le, queer, bispirituel·le ou un terme semblable alors que ce chiffre est de 4 pour cent dans l’ensemble de la population canadienne.
  • Près de la moitié (48 %) des répondants parlent une langue autre que l’anglais ou le français pour un total de 17, soit : arabe, arménien, cantonais, farsi, gujarati, hébreu, hindi, italien, mandarin, portugais, russe, serbe, espagnol, tagalog, tamoul, ukrainien et ourdou.

La SOCAN est ravie d’avoir une si forte représentation multilingue, et au-delà des résultats du recensement, nous avons découvert que plus de la moitié (51 %) des employés de la SOCAN à Montréal, Vancouver et Toronto qui sont en contact avec nos membres quotidiennement sont bilingues. Nous avons toujours été heureux et fiers d’offrir aux membres de la SOCAN la possibilité d’être servis dans la langue de leur choix, et nous nous engageons à nous assurer que les employés continuent à répondre à cette attente.

La SOCAN est fière d’accueillir une telle diversité de cultures et d’expériences et nous continuons à progresser dans la bonne direction. Malgré une forte représentation dans plusieurs domaines, nous avons identifié ceux où nous devons nous améliorer. Nous sommes impatients de créer des opportunités pour une représentation diversifiée dans la relève pour les postes de leadership et dans la prise de décision au sein de l’organisation, ainsi que des efforts continus pour déstigmatiser les handicaps.

Restez à l’affût à mesure que nous continuons à évaluer notre progrès et à donner la priorité à la diversité, à l’équité et à l’inclusion.



Notre Place, un chanson du compositeur François Dubé et de l’auteur Paul Demers, sera intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens lors du Gala Trille Or le 9 septembre 2023 à Ottawa.

Rappelons le contexte historique dans lequel prend place la création de cette importante chanson. En 1986, la Loi 8, qui garantit au public le droit de recevoir des services en français de la part des ministères et organismes du gouvernement dans 26 régions désignées de la province de l’Ontario, est déposée par le ministre délégué aux Affaires francophones de l’époque, Bernard Grandmaître. Elle n’entrera finalement en vigueur que le 19 novembre 1989 et pour célébrer cette loi, un Grand Gala est organisé au Queen Elizabeth Theatre de Toronto par la Fondation franco-ontarienne et la Chaîne française de TVOntario, qui deviendra TFO par la suite. Dans le cadre de cette soirée, la productrice de l’événement Hélène Fournier contacte le pianiste et compositeur François Dubé afin qu’il crée un thème musical grandiose pour l’occasion, comme ceux qu’on entend aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques.

« Je lui ai répondu que comme on célébrait la langue française, il serait opportun d’avoir aussi des paroles, et non pas que des notes de musique », raconte François Dubé. « J’ai fini par la convaincre de me laisser lui présenter une chanson. Elle pourrait ensuite prendre sa décision. »

Dubé, qui avait déjà travaillé par le passé avec Paul Demers lors de galas et d’émissions télévisées, contacte son ami pour qu’il crée la chanson avec lui. Demers qui était en convalescence suite à un diagnostic de cancer accepte de s’imposer un tel stress. Trop belle occasion pour refuser pense-t-il. Écrire une chanson qui jetterait en évidence la vitalité franco-ontarienne, puis l’interpréter… ce serait là un beau retour sur scène après tant de mois d’inactivité. C’est alors que Paul s’inspire de deux vers du poète Jean-Marc Dalpé dans les recueils Gens d’ici et Les murs de nos villages: Notre langue, on l’avait dans nos poches, nos poches avaient des trous.

Dès le lendemain, Paul Demers s’est présenté à la demeure de François Dubé. Dans le studio aménagé au sous-sol, ils se sont assis au piano et le pianiste a fait entendre quelques mesures qu’il avait composées au parolier, après lui avoir confié qu’il voulait que leur œuvre soit aussi puissante que We Are The World, une chanson-événement enregistrée par un groupe de stars américaines en 1985, pour contrer la famine en Afrique. « À la fin, Paul s’est tourné vers moi et m’a dit que pendant que je jouais, il avait les mots Il faut prendre notre place qui lui revenaient sans cesse en tête. Je lui ai dit de se lâcher lousse et de me revenir avec une proposition de texte; quelques jours plus tard, il m’a téléphoné pour me dire qu’il tenait quelque chose », se remémore Dubé.

À leur deuxième séance de création, les hommes se sentent comme s’ils avaient été frappés par un éclair : en un peu plus d’une heure, un premier jet de la chanson est complété! « On en riait de bonheur. La source créative coulait en nous! Il y a des chansons qui prennent des mois à s’écrire; pour celle-là, ça se compte presque en minutes! » Dans les jours qui ont suivi, Dubé a fait parvenir la pièce à la productrice du Grand Gala, qui s’est inclinée : ce sera cette chanson et non une pièce instrumentale qui sera jouée sur scène.

Dubé et Demers se sont revus une dernière fois pour peaufiner les derniers détails de ce qui deviendra Notre Place. Le soir du gala, un millier de personnes étaient présentes au Queen Elizabeth Theatre. Paul Demers, accompagné de François Dubé au piano, de Robert Paquette et du groupe Hart-Rouge pour les chœurs, jouent Notre Place sur scène. À la réception qui a suivi le spectacle, le duo de créateurs est assailli par les dignitaires, à la fois admiratifs et empressés : il faut absolument que Notre Place soit endisquée pour qu’elle soit entendue par le plus grand nombre de personnes possible! « Ça a été le délire! À cette soirée, Paul et moi avons eu le feeling que la chanson allait connaître du succès. On ne s’était pas trompé… » Paul Demers a ensuite enregistré la chanson en studio, avec François Dubé au piano. Et le reste appartient à l’histoire…

Dans les mois qui ont suivi, les créateurs ont été appelés par une multitude de directions d’écoles qui désiraient utiliser leur chanson pour un spectacle étudiant, une fête de fin d’année ou une cérémonie quelconque. En un rien de temps, tel un raz-de-marée, la chanson devient l’hymne officieux de toutes les écoles francophones de l’Ontario. Certaines vont jusqu’à la faire chanter à leurs élèves à tous les matins, tel un hymne national, diffusé à travers les haut-parleurs de l’école. « Paul et moi étions bien touchés par tout ça. Qu’on ait pu donner aux jeunes Franco-Ontariens un outil d’affirmation merveilleux pour défendre leur langue et qui ils sont, ça nous remplissait de fierté », explique François Dubé. Fierté que ressentent aussi les jeunes en la chantant. On ne célèbre plus seulement la Loi 8 avec Notre Place, mais tout le fait français en Ontario…

En 1997, Notre Place devient le chant de ralliement du mouvement SOS Montfort dans sa lutte pour sauver l’Hôpital Montfort à Ottawa, le seul hôpital universitaire francophone en Ontario. Dix-sept ans après la création de la chanson, en septembre 2016, une école primaire de langue française à Orléans est ouverte, l’École élémentaire catholique Notre-Place. En mars 2017, quelques mois à peine après le décès de Paul Demers, Notre Place devient l’hymne national franco-ontarien à la suite d’une motion présentée par le député de Glengarry-Prescott-Russel, Grant Crack, et adoptée à l’unanimité des députés provinciaux en présence de la veuve de Paul Demers, Sylvie Chalifoux-Demers, et de son complice François Dubé. Enfin, en 2018, un monument à la francophonie appelé « Notre Place » est inauguré à Queen’s Park (Toronto), devant l’Assemblée législative ontarienne.

« Au-delà de la signification que cette chanson a eue pour les Franco-Ontariens, elle revêt également un caractère spécial pour moi. Quand Paul est arrivé chez moi pour notre première séance de travail, il m’a confié à quel point mon appel arrivait à point pour lui. Il vivait une période difficile à cause de sa maladie. Écrire cette chanson lui a donné un regain de vie, l’espoir. À travers moi, c’est comme si l’Univers avait lancé un message à Paul : il te reste encore de grandes choses à accomplir, mon vieux… », conclut François Dubé.

Pour ne plus avoir notre langue dans nos poches
Je vais chanter, je vais chanter
Ah! Que tu viennes de Pointe-aux-Roches ou d’Orléans
Ah! Je vais chanter, je vais chanter
Pour mettre les accents là où il le faut
Faut se lever, il faut célébrer
Notre place,
Aujourd’hui pour demain
Notre place
Pour un avenir meilleur
Notre place
Donnons-nous la main
Notre place
Ça vient du fond du cœur