Dans le cadre d’un partenariat d’intronisation entre le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC) et le Mariposa Folk Festival, la chanson « Morning Dew » de Bonnie Dobson sera intronisée au PACC dans le cadre de l’édition 2018 du festival. L’artiste interprétera sa chanson en personne et recevra l’honneur de son intronisation sur les lieux du festival, qui aura lieu du 6 au 8 juillet au parc Tudhope à Orillia (Ontario). S’accompagnant à la guitare acoustique, Bonnie Dobson a interprété cette ballade de protestation contre le nucléaire lors de la toute première édition du Mariposa Folk Festival en 1961.

« Morning Dew » est un dialogue entre la seule survivante d’un monde post-nucléaire avec un homme – elle dans le rôle d’une femme naïve qui refuse de voir la réalité, lui se faisant la voix d’un destin inévitable. Les radiations ont transformé en agent de destruction la rosée du matin au titre de la chanson qui, hier encore, était source de vie.

Au sommet des tensions de la guerre froide en 1961, la chanteuse folk Bonnie Dobson se produisait au club Ash Grove à Los Angeles. Elle avait été profondément impressionnée par le film antinucléaire Le Dernier Rivage et, après en avoir discuté avec des amis, elle se mit à composer « Morning Dew ». « Je n’avais encore jamais rien composé de ma vie », avoue-t-elle, « et la chanson était vraiment une sorte de reprise de ce film d’une certaine manière, puisqu’à la fin il ne restait plus rien… l’apocalypse, c’est de ça qu’il s’agissait. »

Au fil des ans, la chanson est devenue un puissant hymne de protestation blues rock auquel des interprètes successifs ajoutaient des paroles de leur cru. Elle a été reprise par une foule d’artistes, notamment les Grateful Dead, Lulu, Jeff Beck avec Rod Stewart, les Allman Brothers, Nazareth, Long John Baldry, Serena Ryder et d’innombrables autres interprètes. Bonnie Dobson à l’a elle-même interprétée en compagnie de Robert Plant au Royal Festival Hall de Londres en 2013.

« Le panthéon des auteurs et compositeurs canadiens se joint cette année aux festivals de musique et événements musicaux les plus dynamiques du pays — d’un océan à l’autre — pour rendre hommage aux auteurs-compositeurs et célébrer les chansons représentatives de chaque région », déclare Vanessa Thomas, directrice générale du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens. « Nous sommes ravis d’accueillir Bonnie Dobson, qui interprétera et intronisera sa chanson. »

La présidente de la Mariposa Folk Foundation, Pam Carter, ajoute que « c’est une grande joie d’animer l’intronisation de cette importante chanson au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens… Bonnie Dobson a participé au festival à six reprises dans les années 1960, et ce seront donc de merveilleuses retrouvailles. »

Bonnie Dobson est née à Toronto en 1940. Influencée par les Weavers, les Travellers, Pete Seeger et Paul Robeson, elle s’inscrivait dans le mouvement du folk urbain des années 1960 et se produisait fréquemment dans les universités et les clubs américains, dans les clubs folk et les festivals torontois et sur les ondes des réseaux de télévision de la CBC et de la BBC. Le magazine Time la jugeait presque aussi populaire que Joan Baez en raison, notamment, de succès comme « I Got Stung » (1969) et « Good Morning Rain » (1970). Elle s’établit à Londres en 1069 et fit de longues tournées au Royaume-Uni et en Europe jusqu’en 1989, année où elle décidait de reprendre ses études universitaires. Elle a étudié la politique, la philosophie et l’histoire à Birkbeck College, et fini par en diriger la faculté des arts jusqu’en 2007. En 2013, elle revenait à ses premières amours et lançait l’album Morning Dew.