Les soirées d’ivresse passées entre amis produisent souvent de méchantes gueules de bois. Chez l’autrice-compositrice-interprète Ruby Waters, elles donnent des chansons irrésistiblement accrocheuses.
Waters habite dans l’ouest de Toronto avec des colocs musiciens, notamment son collaborateur, producteur et meilleur ami de longue date Sam Willows. Plusieurs chansons de son second EP, If It Comes Down To It, qui sortira cet été, sont le résultat de jams décontractées qui ont eu lieu tard dans la nuit à la maison après quelques bières. Elles ont ensuite été enregistrées dans le studio que Willows a installé dans son sous-sol.
« Ce sont toutes des chansons écrites rapidement », explique la chanteuse. « Il s’agissait de profiter de la vibe ambiante. Elles sont un peu plus crues, un peu moins fignolées. »
D’héritage métis, Ruby Waters a grandi à Shelburne, une petite municipalité ontarienne située à environ une heure de route au nord-ouest de Toronto. Entourée de musique dès son jeune âge – son père et sa mère, tous deux musiciens, faisaient des tournées à travers le Canada – elle s’est éventuellement installée à Toronto pour y entreprendre sa propre carrière.
« Certains jours, vous pensez que vous n’y arriverez jamais, mais il faut aller de l’avant coûte que coûte »
L’année dernière a été une période importante pour Waters : elle a lancé Almost Naked, son premier EP, elle a été sélectionnée parmi plusieurs artistes pour faire la première partie de City and Colour, puis elle s’est produite en tête d’affiche à la vénérable Horseshoe Tavern à Toronto. Afin de continuer sur cette lancée, elle s’est tout de suite mise à l’œuvre sur son prochain EP, un recueil de chansons à saveur soul qui mettent en valeur sa voix rocailleuse, ses humeurs changeantes et son don pour les refrains accrocheurs.
Sur le simple « Rabbit Hole », elle aborde la question de la toxicomanie en s’accompagnant d’arpèges de guitare tandis que, sur « Fox Song », un air plus lent, elle chante les paroles « la façon dont je me sens remuée dès que je m’approche de toi » tandis que sa guitare acoustique brode autour de tambours battants. « Cette chanson porte sur quelqu’un que je servais dans mon ancien bar », explique-t-elle en riant. « C’est ce qui a donnée cette chanson épique. » Sa toute première composition, « Quantum Physics », écrite sur une guitare classique, résonne des harmonies lancinantes qui lui servent d’arrière-plan sonore.
Comme c’est le cas de tant de musiciens d’un bout à l’autre du Canada, les projets de tournée de Waters sont suspendus pour le moment, mais ça ne veut pas dire qu’elle recule devant les défis que lui présente la vie. C’est d’ailleurs un thème qu’on retrouve à travers l’album. « Je pense qu’on travaille tous sur quelque chose, qu’on traverse tous quelque chose », offre-t-elle. « Certains jours, vous pensez que vous n’y arriverez jamais, mais il faut aller de l’avant coûte que coûte. »