Dans chaque carrière, il est facile de mettre le doigt sur un évènement en particulier qui aura été déterminant. Celle qui permet à un créateur de se trouver des alliés de taille, tant dans le public que dans l’industrie. Pour le membre SOCAN Cédrik St-Onge, la vraie rencontre, s’il en faut une, aura été celle du Festival de Petite-Vallée en 2016.  À l’époque l’un des huit participants auteurs-compositeurs du volet concours de l’évènement musical, St-Onge s’est illustré sur la scène de ce festival en bord de mer, pendant un drôle de début juillet 2016, alors que la température ressemblait plutôt à un frisquet mois de mai.

Une révélation qui s’est avérée marquante, puisque le jeune musicien jouait devant un public relativement familier à son nom et à sa bouille de jeune premier.  St-Onge est originaire de Caplan, un autre village de la Gaspésie. Si vous connaissez ce coin de pays, vous me diriez peut-être « le village est à trois heures de routes de Petite-Vallée » et vous auriez raison, mais quoi qu’il en soit, le garçon œuvrait en terrains connus, ce qui lui a permis de se démarquer. Et de solidifier quelques relations, notamment auprès de Moran qui, quelques semaines plus tard, signait la direction artistique de son premier EP, Les yeux comme deux boussoles, paru en janvier 2017, chez Ad Litteram.

Une première offrande d’une simplicité désarmante, avec assez de chansons pour convaincre : « J’ai toujours été instinctif pour ce qui est de la musique, explique St-Onge. Je n’ai pas beaucoup de théorie donc j’y vais vraiment au feeling. Composer une chanson commence toujours par une suite d’accords que j’aime, ensuite un air, puis les paroles viennent plus tard. Sans trop savoir où je m’en vais la plupart du temps, le recul me fait voir le sujet ou pour qui j’ai écrit la chanson. »

Par ailleurs, la rumeur voudrait que Louis-Jean Cormier ait même refusé certaines offres alléchantes et lucratives de réalisation pour pouvoir travailler avec St-Onge derrière la console. « Louis-Jean est une personne compréhensive qui sait ce qu’il aime, affirme l’auteur-compositeur.  Je crois qu’on perçoit la musique de la même façon. En studio, c’était facile d’avoir la bonne vision du projet. On savait vers où on voulait aller. De plus, le premier band francophone qui a attiré mon attention a été Karkwa –  j’étais à la garderie. Donc, on peut dire que pour moi, ça représente quelque chose d’immense que Louis-Jean aime ce que je fais et qu’il s’investisse dans mon projet. »

Il faut ajouter qu’avant même de faire Petite-Vallée, c’est l’équipe de Guillaume Lombart des éditions Ad Litteram, désormais label (Mathieu Bérubé, Simon Kingsbury), qui a pris St-Onge sous son aile. « C’est en ayant une équipe comme ça, qui m’aide et qui a le projet a cœur, que je suis capable de voir plus grand et d’aller plus loin. Je crois que c’est l’élément déclencheur qui m’a fait réaliser que, s’il y a des gens prêts à m’aider, c’est que je suis sur la bonne route.  Parce que oui, c’est une équipe, mais en même temps, c’est une deuxième famille avec qui je peux être franc et avec qui j’ai des bons liens », affirme celui qui se prépare, lentement mais sûrement, à la création d’un premier album.