Une autre personne qui a cru fermement dans le potentiel de Kissel est Steve Kane, président de Warner Music Canada. Kissel a signé un contrat avec cette étiquette en mai 2013 après ce que Kane appelle « une bonne visite de bureau à l’ancienne. Quelques heures plus tard, alors que je sortais du conseil d’administration avec notre vice-président Artistes et répertoire, Ron Lopata, et notre vice-président de la Promotion radio, Steve Coady, je me suis tourné vers eux et je leur ai dit “il faut que ce gars signe avec nous.” Quand on entend ce genre de talent allié à un solide sens des affaires et à un tel esprit d’entreprise, c’est un investissement qu’on fait. Brett est non seulement un auteur mais une bête de scène. Il a tout le potentiel et l’énergie pour se tailler une place sur la scène internationale. »

La personnalité gagnante de Kissel lui a aussi permis de conclure une entente avec le gérant canadien Louis O’Reilly, des éditions O’Reilly International Inc., et un accord de cogérance et de coédition américaine avec la célébrité de Nashville Bob Doyle, artisan du succès de Garth Brooks et aujourd’hui à la tête de Major Bob Music (dont la société affiliée à la SOCAN est Bouncy Bear Music). Après avoir approché Doyle à l’occasion du gala  de la CCMA 2011 à Hamilton et lui avoir indiqué qu’il s’apprêtait à visiter Nashville, Kissel s’est vu offrir une rencontre. « Après quelques chansons sur ma guitare le midi, puis quelques verres et un souper, on en est venu à une entente de gestion et d’édition dès le lendemain matin! » se rappelle-t-il.

« À 6 h 45, mon grand-père a cogné à la porte de ma chambre en disant : “Allez, debout. Il n’y a pas de vedette country sur une ferme!” »

Grâce à l’influence de Doyle,  Kissel a pu faire équipe avec les meilleurs auteurs-compositeurs de country de la Music City (Nashville). Ces collaborations, qui figurent sur Started With a Song, comprennent Craig Wiseman (Kenny Chesney, Three Days Grace), Ted Hewitt (Kenny Rogers), Tim Nichols (Alan Jackson, Tim McGraw), Wade Kirby (George Strait) et Jason Matthews (Luke Bryan), ainsi que les auteurs-compositeurs vedettes canadiens Duane Steele et Tim Taylor.

Kissel adore écrire à Nashville. « Je ne me suis jamais rendu à un rendez-vous d’écriture en pensant que je perdais mon temps, dit-il. Avec l’élite de Nashville, on vit des choses incroyables. Je suis vraiment chanceux de fréquenter certains des meilleurs auteurs de la ville et de pouvoir profiter de leurs lumières. »

Sur Started With a Song, le son de Kissel a pris une direction country plus contemporaine. « Dans les cinq années qui séparent mes deux derniers albums, j’ai décidé d’écrire et d’enregistrer des chansons qui peuvent jouer à la radio, et non des vieux airs de tyroliennes, » explique-t-il.

Que la chanson soit classique ou moderne, la meilleure musique country continue de raconter des histoires profondément enracinées dans la vie réelle et Kissel s’en tient à ce mandat. Certaines chansons de Started With a Song comme « Country In My Blood » et « Canadian Kid » ont nettement une résonance directe, tandis que Kissel décrit celle qui figure sur la dernière piste, « Together (Grandma & Grandpa’s Song) », une composition en solo, comme « la chanson la plus personnelle du disque ». On peut lire sur les notes qui accompagnent l’album : « Elle m’est venue du fond du cœur… J’ai écrit cette chanson le lendemain matin du décès de ma grand-maman Betty. »

Regardant déjà vers son prochain disque, Kissel souligne que « le but est d’avoir un beau bouquet de chansons qui sonneront bien à la radio, sans jamais oublier qui je suis ni d’où je viens et de raconter quelques histoires personnelles. »

Un autre élément clé du succès de Kissel est son éthique de travail rigoureuse. C’est peut-être parce qu’il a grandi dans une famille exploitant une grande ferme d’élevage bovin dans la région de Flat Lake en Alberta. Et cette famille ne lui laisse pas beaucoup de répit. Un bel été, il avait été la vedette de l’un des festivals de country les plus importants au Canada, le Big Valley Jamboree, revenant à la ferme vers les trois heures du matin. « J’ai pensé qu’on me laisserait un peu tranquille mais à 6 h 45, mon grand-père a cogné à la porte de ma chambre en disant : “Allez, debout. Il n’y a pas de vedette country sur une ferme!” Chaque fois que je me pointe là-bas, je dois enfiler mes bottes de caoutchouc et ma vieille salopette pour courir après les vaches! »