Rêve« C’est surréel! », souffle Briannah Donolo, les étoiles dans les yeux. Le 20 octobre dernier, l’autrice-compositrice-interprète dance pop lançait son premier album Saturn Return sous son nom de scène, Rêve, un album précédé d’une poignée de singles dont CTRL+ALT+DEL, petite bombe de planchers de danse composée avec le duo montréalais Banx & Ranx grâce à laquelle la musicienne remporta le JUNO de l’Enregistrement dance de l’année. « Je dis à la blague : c’est comme si ça faisait trois ans que j’étais enceinte et que je venais d’accoucher » de ce rutilant album sur lequel le disco et la power ballad enrichissent sa personnalité musicale.

« L’industrie de la musique étant ce qu’elle est aujourd’hui, c’est à dire dominée par les singles, il devient si difficile capter l’attention des mélomanes, lesquels n’ont souvent droit qu’à un chapitre de l’histoire musicale d’un artiste », estime Briannah. « D’avoir la chance d’écrire tout un livre, un album complet, j’en suis tellement reconnaissante », ajoute-t-elle en pointant vers les ballades de l’album, les intenses Past Life et Release Me qui, en plus d’offrir un contraste avec les brûlots disco (genre Disco At The Strip Club), dévoilent une facette encore inédite de la musicienne.

Saturn Return représente trois ans de labeurs. Des milliers d’idées de chansons enregistrées sur son téléphone portable – « Si tu pouvais voir, j’en ai plus de 3000 dans mon téléphone, c’en est gênant! », ricane la musicienne. Trois ans de camps d’écriture et de collaborations depuis que la Montréalaise d’origine a cessé d’apparaître sur nos écrans depuis la glace du Centre Bell, où elle s’était fait remarquer en interprétant les hymnes nationaux avant la première mise au jeu lors des matchs du Canadien.

Elle a quitté notre métropole pour Toronto, avec dans ses valises le rêve d’une carrière internationale avec ses habiles chansons dance, disco et house – un choix curieux considérant que Montréal est la capitale canadienne du nightlife et de sa bande sonore, lui fait-on remarquer. « C’est vrai, et plusieurs m’ont aussi fait cette remarque, reconnaît Briannah. Mais mon équipe de gérance est basée à Toronto, les labels avec lesquels j’espérais travailler sont à Toronto, qui est tout de même un marché plus grand. »

« Ce qui est amusant par contre, c’est que mes principaux collaborateurs sont Montréalais », Banx & Ranx, duo de compositeurs et réalisateurs formé par Soké (Zacharie Raymond) et KNY Factory (Yannick Rastogi) qui, depuis dix ans, pondent des succès en collaborant avec La Zarra, Sean Paul et Alessia Cara, entre autres stars de la pop dansante.

Rêve, Disco at the Strip Club

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Et c’est à Montréal que Briannah a eu la piqûre des planchers de danse, raconte-t-elle : « La musique fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite – j’ai le souvenir de tous ces concerts auxquels on assistait les week-ends, c’était une activité de famille. Mais je me souviens de la première fois où j’ai mis le pied au Club Velvet, dans le Vieux-Montréal. Un lieu éclectique, on dirait entrer dans un donjon, avec des animaux empaillés et la cire des chandelles qui coule sur le long du mur. Et ce superbe système de son ! Je me souviens de ce premier contact avec la musique, avec le DJ, et du lien qui se crée entre la musique dance, l’artiste qui la joue et les gens qui dansent, c’était transcendant. C’est resté en moi, j’ai eu envie d’infuser ma musique de ça. »

En arrivant à Toronto, « j’ai senti que je devais me faire prendre au sérieux en tant qu’auteure-compositrice, alors j’ai écrit, intensément, tous les jours. À un moment, je faisais deux sessions d’écritures par jour, six jours par semaine. » La majorité de ses chansons naissent au piano qu’elle a étudié lorsqu’elle était enfant, « et je trouve la mélodie, le texte, tout est là. Ensuite, je réfléchis : comment faire pour rendre cette chanson cool ? Parfois, je m’assois dans le studio sans aucune idée de base, et je cherche. Je dis toujours qu’une chanson, c’est une vérité qui flotte dans l’atmosphère et que notre job, en tant qu’artiste, c’est d’être capable de la saisir. Chaque journée consacrée à l’écriture est comme ça, c’est ce qui rend le métier d’auteur-compositeur si excitant et satisfaisant. »