Au printemps 2018, Rachael Bawn se mêlait de ses affaires, littéralement, lorsqu’elle s’est retrouvée, du jour au lendemain, en train de signer le contrat de disque de ses rêves. « Les choses se sont produites à l’envers », dit-elle juste avant la parution de Chasing Lights, son premier album qui sera lancé par BMG aux États-Unis.

Son équipe suivait à la lettre un plan stratégique pour établir sa présence sur les réseaux sociaux, ce qui devait mener à un éventuel contrat de disques. L’album était déjà prêt, et il avait été réalisé par Mike Krompass (Smash Mouth, Jordan Knight), sous la direction du producteur exécutif Dean Jarvis (The Weeknd, Alessia Cara), et tous deux partagent les crédits d’écriture avec Bawn et d’autres.

« L’album était prêt, et même tout le marketing de marque l’était », dit Bawn. « Autrement dit, on avait tout fait de manière indépendante, jusque là. On travaillait avec une entreprise de relations publiques de New York et ils m’ont fait venir là-bas afin de filmer des images afin que nous ayons du contenu pour les réseaux sociaux. Il m’ont organisé un spectacle à l’Iridium. »

La salle où ils auraient aimé donner ce spectacle était prise, et l’Iridium était le plan B. « Lorsque nous sommes arrivés là-bas, il y avait une soirée présentée par Fieldhouse Music, qui est sous l’égide de BMG », explique Bawn. Ce que son équipe ne savait pas, c’est que le fondateur de Fieldhouse, John Loeffler, venait tout juste d’être nommé vice-président directeur de BMG à New York. Et comme le veut l’adage, le reste appartient à l’histoire.

Bawn se destinait à une carrière musicale lorsqu’elle a quitté Hopeville, dans le nord de l’Ontario, pour s’établir à Toronto à l’âge de 19 ans. Elle a toutefois mis ses plans sur la glace durant quelques années après la mort de son père, emporté par le cancer. Elle a passé plusieurs années comme conseillère et mentor pour les jeunes femmes — quatre années entières avec le même groupe de jeunes filles — avant de retourner à son premier amour, la musique. Elle a attiré l’attention de Dean Jarvis qui l’a ensuite présentée à Mike Krompass. Son travail auprès des jeunes femmes était encore très présent dans son esprit et elle s’est donné un but très précis : écrire un album avec un message positif. « Chaque chanson devait avoir un aspect auquel les gens puissent s’identifier et, j’espère, les inspirer et les aider », confie-t-elle.

Jarvis et Krompass ont organisé des séances de création à Nashville et Los Angeles où Bawn a collaboré avec une grande variété d’auteurs d’expérience. Et bien que toutes les pièces de l’album soient le fruit de collaborations (à l’exception de « Trying »), Bawn affirme que « chacune de ces chansons a un peu de moi dedans. Même si j’écrivais mes chansons en pensant à tous les trucs que traversent les adolescentes avec qui je travaillais, elles contenaient toutes un petit quelque chose auquel je m’identifiais, j’y mettais toujours un peu de moi. »

Selon Bawn, le partage des tâches était équitable. « J’ai beaucoup de plaisir à jouer avec les mélodies, et je suis très difficile lorsqu’il est question des textes », avoue-t-elle. « J’essaie vraiment d’éviter les clichés, en tant qu’auteure-compositrice… Comme j’écris plutôt pour les ados, je m’efforce de donner un ton de conversation à mes textes plutôt que d’écrire des trucs super profonds ou poétiques. Ça dépend de la chanson. C’était toujours différent selon l’auteur avec qui je travaillais. »

Rachel sur la route : Trois astuces pour les performances en direct

  • Certaines foules seront géniales et excitées, d’autres ne le seront pas, et c’est ce qui nous fait grandir comme artiste — il faut savoir s’amuser dans toutes les situations et donner notre énergie, peu importe les circonstances.
  • Les gens veulent être vus, alors je m’efforce de toujours établir un contact visuel ou à pointer ceux qui sont vraiment dedans.
  • Les gens adorent chanter à l’unisson, alors gardez les engagés. Je chante toujours un ‘cover’ dans mes spectacles.

Les sujets abordés — troubles alimentaires, automutilation — sont sérieux et abordés avec beaucoup d’honnêteté. « J’ai passé tellement de temps avec mon groupe que c’était très facile de me mettre dans leurs souliers et d’imaginer comment elles se sentent », explique Bawn. Elle se souvient d’ailleurs de s’être sentie comme ça au secondaire.

« J’étais vraiment insécure », poursuit-elle, « et je ne serais jamais allée à l’école sans maquillage. Je dépensais tellement d’argent sur les vêtements pour essayer d’être quelqu’un que je n’étais pas. J’essayais de correspondre à un standard. Je me souviens de ce sentiment d’insécurité et comment cela peut influencer les choix que l’on fait, les gens de qui on s’entoure et les situations dans lesquelles on se retrouve. Soyons honnêtes, les jeunes font parfois de très mauvais choix. Ça fait partie du fait de grandir et d’apprendre qui l’on est vraiment. »

Depuis qu’elle a signé son contrat, Bawn travaille à l’écriture de nouvelles chansons et acquiert une expérience sur scène d’une grande valeur. « J’ai beaucoup tourné l’an dernier », dit-elle. « J’ai passé cinq semaines en tournée aux États-Unis avec High School Nation, un festival ambulant, puis l’automne dernier, d’octobre à décembre, j’étais en tournée sur la côte est canadienne avec Live Different, un organisme caritatif de Hamilton qui présente des conférenciers motivateurs. Les chansons de Bawn agrémentaient le programme.

Aujourd’hui, à la veille du lancement de son album, le tourbillon de toutes ces années passées à écrire, enregistrer et chanter ces chansons culmine enfin. “C’est très excitant”, affirme Bawn. “J’ai l’impression que j’attendais ce jour depuis très longtemps et je chante ces chansons sur scène depuis un an, alors c’est un peu surréaliste. Je crois que ça va me frapper encore plus le jour même du lancement. J’en suis presque sûre. »