Sur l’album The Fifth, qui paraîtra bientôt dans la foulée de son premier album l’étiquette 604 Records, Mathew V affirme qu’il arrivait généralement en studio « avec quelques accords et des mélodies » qu’il prévoyait élaborer avec ses collaborateurs plutôt qu’avec des versions finales de ses chansons.

De simple en simple

Le prolifique M. V lance beaucoup de simples — 14 au cours des 4 dernières années :

2019
« This Christmas Day »
« Stay By You »
« Flashback »
« Catching Feelings »

2018
« Home »
« The Coast »
« Let Me Go »
« Broken »

2017
« Always Be My Baby »
« Tell me Smooth »

2016
« In the Bleak Midwinter »
« The Day I Die »
« If I’m Enough »
« No Bad News »

« D’ordinaire, je suis très très impliqué dans l’écriture de ma musique », explique l’artiste pop/soul de Vancouver. « Plus jeune, je me sentais intouchable, je croyais tout savoir. J’avais ma vision artistique et je ne faisais confiance à personne d’autre que moi pour l’exécuter. »

Récemment, toutefois, il a commencé à s’imbiber de l’énergie et des nombreuses possibilités que les collaborations apportent à son travail en tant que chanteur et auteur-compositeur. « Les idées qui ne proviennent pas de mon propre instinct sont très puissantes, car mon instinct a ses limites », dit-il. « C’est arrivé souvent en studio ces derniers temps que quelqu’un fredonne une mélodie avec un phrasé que je n’aurais jamais imaginé et qui convient très bien à ma voix. L’année 2020 sera définitivement une année de collaborations avec d’autres artistes, producteurs et auteurs. »

Ce qui ne signifie pas qu’il ne se débrouille pas à merveille en solo. Le premier simple tiré de The Fifth, « Tell Me Smooth », a passé 18 semaines sur le Top 40 Hot AC/AC. Il a assuré les premières parties d’artistes comme Ria Mae, Hanson, MAGIC ! en plus d’être encensé par la critique de publications comme Nylon et Billboard. Son catalogue cumulera bientôt 10 millions d’écoutes en ligne. Grâce à de solides racines dans la communauté LGBTQ+, V a été la tête d’affiche de la liste d’écoute Global Pride de Spotify durant Pride 2018.

Maintenant, par le biais de collaborations et de ce qu’il appelle « l’écoute cognitive », V souhaite élargir sa palette musicale. « Je me force à écouter des listes d’écoute qui proposent de la musique que je ne connais pas et, quand j’aime ce que j’entends, à comprendre quels sont les aspects de cette musique qui me touchent. Quand je n’aime pas ce que j’entends, je m’efforce de comprendre pourquoi. Ce processus, quand je l’applique à mon écriture, me permet de puiser dans ma banque de goûts musicaux et de faire appel à certains “patterns” que j’ai découvert. »

“Je me force à écouter des listes d’écoute qui proposent de la musique que je ne connais pas.”

 Au fil du temps, V s’est permis de plus en plus de liberté créative ; ç’a commencé lorsqu’il chantait au son d’artistes « émotionnelles et puissantes » comme Céline Dion, Shania Twain et Mariah Carey, ce qui marquait un virage important après 10 années de formation classique et opératique rigoureuse. Ça s’est poursuivi lorsqu’il s’est installé à Londres à l’âge de 17 ans afin d’étudier à l’Institute of Contemporary Music Performance (auparavant l’European Institute of Contemporary Music). « J’ai beaucoup appris durant ce temps, tant sur le côté humain qu’artistique », se souvient-il. « Et pour la première fois de ma vie, j’avais la liberté de chanter ce que je voulais, de commencer à écrire et à découvrir mon propre son. »

Mathew V est déterminé à se donner encore plus de latitude lors de ses séances d’écriture et d’enregistrement. « Je m’efforce de voir la pop comme une catégorie plus large où ma façon de chanter, mon style d’écriture et la présentation du produit final forment un tout cohérent », dit-il. « Je veux repousser mes propres limites, être plus diversifié et essayer des choses que je n’ai jamais essayées auparavant dans mes chansons. »

Dans une certaine mesure, sa reprise de la pièce « Lucky » de Britney Spears (qu’il vient tout juste de lancer le 10 janvier 2020) permettra à son auditoire de faire l’expérience de cette « écoute cognitive ». Réalisée par un de ses fréquents collaborateurs, Luca Fogale, il s’agit d’une réinterprétation aussi dramatique que magnifique et fortement inspirée par le style pop-soul de l’artiste, en plus d’avoir été pour lui un défi stimulant : « J’ai pris une chanson que j’adore et qui est incroyablement bien écrite, à mon humble avis, et je l’ai présentée sous un jour complètement nouveau. Ça m’a permis d’embarquer dans un périple de production et d’arrangements, de faire travailler ma créativité et d’en faire une chanson de Mathew V. »

Mais la définition même de ce qu’est une chanson de Mathew V évolue à toute vitesse. Il préfère toutefois ne pas surfer sur son succès passé en lançant ce qu’il appelle « Tell Me Smooth 2.0 ».

 « Ce qui fait que j’aime la musique c’est la possibilité de changer, de m’adapter, de me réinventer, et je repousse les limites de ce que la pop représente pour moi », affirme-t-il. « Avant, j’avais une idée très arrêtée du son qu’un album devait avoir, mais je m’accorde beaucoup plus de liberté à ce chapitre, maintenant. Je préfère l’essayer et pouvoir dire que j’ai essayé que de rester assis en me demandant ce que ça donnerait si je l’essayais. »