Le mutisme sélectif
Le mutisme sélectif est un trouble anxieux dans lequel un individu qui est normalement capable de parler est incapable de le faire lors de situations particulières ou de parler à certaines personnes. Le mutisme sélectif coexiste habituellement avec la timidité ou l’anxiété sociale. « J’ai déjà souffert de mutisme sélectif », explique Kinley Dowling. « Je n’arrêtais pas d’y penser. J’étais comme… Je ne veux pas attirer l’attention, donc je ne dirai rien. À d’autres moments, même si je voulais parler, j’en étais incapable physiquement. »

Enfant, la joueuse d’instruments à cordes et artiste solo Kinley Dowling assistait un jour à un concert avec ses parents. Émerveillée de ce qu’elle avait vu sur la scène, elle se rappelle leur avoir demandé si elle pourrait devenir musicienne quand elle serait grande. La réponse fut : « Oui, mais ça va exiger beaucoup de travail. »

Loin de se décourager, elle s’est éventuellement destinée à une carrière dans la musique même si, contrairement à tant de futurs artistes, elle savait dès le départ qu’elle n’était pas intéressée à occuper le devant de la scène, rêvant plutôt d’une carrière d’accompagnatrice. « Même jeune, je ne voulais pas être le point de mire », explique cette artiste qui était tellement timide dans son enfance qu’elle a souffert de mutisme sélectif (voir l’encadré no 1).

Après avoir commencé à apprendre et à maîtriser le piano, puis le violon et l’alto, la jeune musicienne quittait sa Charlottetown natale pour aller étudier à l’Université Dalhousie à Halifax sous la tutelle du violoniste estimé Phillipe Djokic. « Ça été dur, mais il m’a appris des tas de trucs », confie-t-elle. « J’étais soudainement capable de jouer dans n’importe quel style de musique à volonté. »

Le jour où elle a obtenu son diplôme en 2007, elle a reçu un appel d’un membre d’un groupe de rock indie de Saint-Jean de Terre-Neuve, les Hey Rosetta! Ils voulaient l’engager comme joueuse d’instruments à cordes et choriste. Dix ans plus tard, elle continue d’enregistrer et de partir en tournée avec le band. Elle s’est rapidement faite connaître comme musicienne de studio et a participé comme chanteuse ou multi-instrumentiste à plus de 50 albums pour des artistes allant de Buck 65 à Anne Murray (voir l’encadré no 2).

Musicienne de studio professionnelle
Kinley Dowling est une des joueuses d’instruments à cordes les plus en demande parmi les groupes qui décident de faire un album. Musicienne de studio professionnelle jusqu’au bout des ongles, on peut l’entendre sur plus de 50 albums lancés par des artistes comme Matt Mays, Jenn Grant, Two Hours Traffic, Molly Rankin, In-Flight Safety, Buck 65, Classified, Rita McNeil et Dennis Ellsworth, pour ne nommer que ceux-là. Elle a aussi accompagné Anne Murray sur scène à de nombreuses reprises. « J’aime vraiment jouer toutes sortes de musique », explique KINLEY. « Donc chaque fois que quelqu’un m’invitait à l’accompagner sur scène, j’acceptais tout de suite… J’ai été gâtée. J’ai eu la chance de jouer avec des gens merveilleux. »

Résolue à continuer à mettre son talent au service d’autres artistes, Kinley affirme que l’idée d’écrire ou d’interpréter sa propre musique n’était pas dans son radar avant que son cousin, le musicien Liam Corcoran (Two Hours Traffic) la lui suggère. « Il m’a dit ’Tu devrais écrire des chansons, tout le monde en est capable, et tu as des tas de choses à dire’ », se souvient-elle.

À l’époque, Kinney vivait avec l’auteure-compositrice-interprète Jenn Grant et le producteur Daniel Ledwell à Halifax, et ces deux artistes « écrivaient des chansons sans arrêt partout dans la maison », raconte-t-elle en riant, « et ça m’a inspirée à créer de mon côté. ».

Suivant l’exemple de ses colocs, elle se mit à écrire des chansons en cachette dans sa chambre. Encore très inconfortable dans le rôle de point de mire, elle se souvient d’avoir demandé à Jenn de garder les yeux fermés la première fois qu’elle lui a interprété une de ses chansons.

Ce sont Liam Corcoran et un de ses amis musiciens, Mark Geddes, qui ont été les premiers à lui dire qu’il fallait absolument qu’elle enregistre les chansons qu’elle avait écrites à la dérobée. Pour l’empêcher de protester, ils lui ont annoncé tout de suite qu’ils lui avaient réservé quelques heures d’enregistrement au studio de Back Alley Music à Charlottetown, et que c’était pour le lendemain. Sortant dangereusement de sa zone de confort, elle s’est approchée du microphone et a enregistré une couple de chansons – en s’étonnant visiblement du plaisir que l’expérience lui procurait.  « J’ai aimé ça », admet-elle. « Ça a vraiment bien été. »

C’est ainsi que Kinley a commencé à vaincre ses peurs et à travailler sur son propre album, Letters Never Sent, sorti en octobre 2016 sous le nom de KINLEY. Réalisé à l’Île-du-Prince-Édouard par Colin Buchanan, des Paper Lions, il met Kinley en vedette aux voix principales, au violon et à la guitare. Les sept pièces de l’album sont présentées sous forme de lettres ou de pages de journal : « Wild Horse », par exemple, est une lettre écrite à un amoureux, tandis que « Golden Days » s’inspire de la plage prince-édouardienne préférée de la musicienne.

« J’adore écrire. C’est nouveau pour moi, mais j’aime vraiment la création. »

Mais c’est dans « Microphone », une chanson où elle décrit une agression sexuelle qu’elle a subie le soir du bal des finissants de son école secondaire et dans laquelle elle s’adresse directement à son agresseur, qu’elle se révèle le plus. « C’est la chanson qui est sortie le plus rapidement », explique-t-elle en ajoutant que cette œuvre cathartique s’est écrite en à peine 15 minutes après des années de mauvais souvenirs. « J’ai senti que c’était l’expérience  spirituelle la plus profonde que j’avais vécue de toute ma vie. » Cette chanson dont le sujet interpelle beaucoup de gens pourrait bientôt faire partie du programme scolaire de l’Île-du-Prince-Édouard pour aider les étudiants à aborder ouvertement la question du consentement sexuel.

Récipiendaire du prix SOCAN de l’auteure-compositrice de l’année aux Music PEI Awards (où elle a remporté les prix de la Meilleure nouvelle artiste et de l’Album par une artiste solo de l’année), Kinley s’étonne encore de l’accueil de son premier album, mais elle ne se considère pas prête à interpréter ses chansons en public pour autant.

« Ça me fait trop bizarre de jouer mes propres chansons en ayant l’air de dire ‘regardez mes tripes’ », lance-t-elle en riant. Elle préfère actuellement se concentrer sur la création d’une série de vidéoclips (elle en a déjà trois de terminés en collaboration avec la cinéaste Jenna MacMillan) pour accompagner l’album, un processus qu’elle qualifie de « plus facile à contrôler ».

Elle s’intéresse tout de même à l’écriture et a récemment participé à un projet de son collaborateur de longue date Dennis Ellsworth, avec qui elle est actuellement en tournée.

« J’adore écrire », avoue-t-elle. « C’est nouveau pour moi, mais j’aime vraiment la création. Tu fais une chose qui t’appartient en propre. Et si elle n’est pas assez bonne, tu la retravailles et l’améliore. »

Même si elle ne se sent pas encore prête à affronter les feux de la rampe, Kinley Dowling semble s’en rapprocher petit à petit. Elle admet volontiers qu’elle trouve frustrante la réalité fiscale de la vie de musicienne, mais elle ne met jamais son choix de carrière en doute.

« J’adore faire de la musique, et c’est ce que je veux faire, ça c’est certain », affirme-t-elle avec conviction. « La vie est belle. Super belle. »



RymzLes moments de répit sont peu nombreux pour Rymz ces jours-ci. En plus de sa tournée qui se poursuit un peu partout au Québec et de son emploi d’éducateur en foyer de groupe auprès des enfants, le rappeur de 28 ans planche sur l’écriture d’un troisième album.

Lorsqu’on rencontre le Montréalais chez lui lors de sa seule journée de congé de la semaine, on s’attend à le voir détendu, bien assis sur son divan à décompresser avant de partir pour la fin de semaine à Woodstock en Beauce. Bien au contraire, on le croise plutôt les deux mains dans la peinture, à piloter un chantier d’envergure avec ses colocs. « Je suis pas quelqu’un qui aime avoir rien à faire », dit-il, tout sourire, juste après avoir déposé son pinceau. « Ç’a toujours été de même.»

Depuis la parution de Petit prince au printemps 2016, le Montréalais d’adoption ne voit plus le temps passer. Figure déjà bien connue de la scène rap québécoise, Rymz en est devenu l’un des représentants les plus notables dans les derniers mois. Bien au-delà de ses propres attentes, ce deuxième album solo lui a permis d’obtenir un intérêt plus accru de la part des médias et des organisateurs de festivals, notamment M pour Montréal, les FrancoFolies et le Festival d’été de Québec. « On m’a comme un peu découvert », observe-t-il, sans trop savoir à quoi attribuer ce succès.

Chose certaine, ce n’est certainement pas en raison d’un adoucissement de sa proposition artistique ou d’un quelconque virage pop. Même s’il propose une trame musicale résolument plus moderne que tout le reste de son catalogue, fruit des efforts concertés des producteurs Gary Wide, Shash’U, Farfadet, NeoMaestro et Ruffsound, Petit prince met en scène un Rymz toujours aussi insouciant et vulnérable, prompt à flancher devant les vices qui l’incombent.

« J’me disais que, d’ici quelques années, tout ce qui resterait de moi, ce sont ces chansons-là. Je pensais vraiment que j’allais crever à 27 ans… »

Au centre des thèmes qu’il évoque, la dualité entre le bien et le mal ressurgit tel un ensemble de contradictions. « Des fois, y a des fans qui essaient de me coincer en me demandant, par exemple, pourquoi je dis que je veux plein d’oseille dans une chanson, alors que je dis qu’elle est un mauvais maitre dans une autre. Je leur réponds que je donne aucune réponse dans mes textes, que je pose des questions tout simplement. Ça me représente bien, car je suis moi-même une personne contradictoire : le jour, je travaille avec les enfants, et le soir, je fais des shows pis j’bois des shots. J’ai beaucoup d’amour à donner, mais aussi beaucoup de violence à sortir… En fait, c’est surprenant que je sois devenu quelqu’un de bien. »

Natif de Saint-Hyacinthe, Rymz a vécu une adolescence mouvementée. Derrière lui pour de bon, cette époque de délinquance laisse encore ses traces aujourd’hui, autant dans sa vie personnelle que dans ses chansons. « Toi, t’as regardé La Haine, moi j’ai grandi avec », comme il le dit dans Ma Zone, tirée de son dernier album.

L’ensemble de son œuvre avec Mauvais Acte, duo qu’il a instigué au milieu de la décennie 2000 avec son acolyte O-Lit, fait foi de cette période trouble où il cultivait une vision beaucoup plus fataliste du monde. « J’ai été très productif durant cette période, car, dans ma tête, j’enregistrais à titre posthume. J’me disais que, d’ici quelques années, tout ce qui resterait de moi, ce sont ces chansons-là. Je pensais vraiment que j’allais crever à 27 ans… »

« C’est vraiment mon choix de carrière qui m’a changé, poursuit-il. Plus ça allait dans mes années d’études, moins j’avais envie de faire des conneries. Avec du recul, y a aucun vol qui m’a autant rapporté que des bonnes heures de travail bien payées à aider les jeunes. »

À travers cet emploi du temps, la musique apparait comme un exutoire essentiel pour le rappeur signé sous Joyride Records. Le récent engouement qu’il génère vient toutefois avec son lot de nervosité. « Y a une ostie de pression en ce moment. C’est fatigant », avoue-t-il à propos de la création de son troisième album, dont la sortie est prévue d’ici la fin de l’année. « J’appréhende la réaction des autres, même si c’est pas quelque chose auquel je pense quand j’écris. »

Sans jouer la carte de « l’album mature », Rymz proposera un opus à la mélancolie moins marquée et à l’ambiance « moins agressive ». « C’est un album pour chiller pis turn up en fumant des gros bats. En l’écoutant, tu comprends que ça va mieux dans ma vie. Le thème du voyage et de l’évasion revient beaucoup aussi. Un peu comme si, après avoir passé le cap des 27 ans, j’essayais d’entrevoir ce que l’avenir me réserve. »



Polaris Prize LogoLe champ des possibles est vaste pour un artisan de la musique lorsque le temps est venu de se démarquer, de tirer son épingle du jeu. Il y a les divers palmarès, Billboard, iTunes, ou autre, évoluant au fil des semaines et révélant certains artistes aux plus grands nombres. Il y a d’autre part les galas de reconnaissance comme les Junos et ceux de l’ADISQ et de la SOCAN, et, depuis onze ans, le Prix de musique Polaris.

Le prix n’est pas décerné à l’aveuglette. Chaque année, se sont près de 200 critiques, journalistes et membres de l’industrie qui se regroupent en cercles de discussions partout au Canada pour discuter des meilleurs albums parus durant l’année. Chacun d’eux soumet un premier bulletin de vote avec cinq disques. Après que la Longue Liste ait été émise en juillet, les jurés doivent voter à nouveau pour cinq albums parmi les 40 choisis et c’est ainsi que la Courte Liste est formée.

Diversifier les possibilités

Alors que la longue liste 2016 ne comptait que cinq albums en français, celle de cette année en dénombre sept, en plus d’un album bilingue, celui de la Montréalaise Marie Davidson, Adieux au Dancefloor. Celle-ci était d’ailleurs de la longue liste en 2016 avec son duo Essaie pas qui était nommé pour l’album Demain est une autre nuit.

C’est par ailleurs la Courte Liste qui fait le plus souvent sourciller les francophiles puisqu’aucun album en français n’a été retenu dans celle-ci depuis Tigre et diesel de Galaxie en 2011.

« Pour ce qui est des albums en français, c’est surtout un problème lorsqu’on arrive à la Courte Liste. C’est là que les gens se sont plaints dans le passé. Par contre, on essaie toujours d’avoir plus de journalistes et de critiques de Montréal dans le jury pour faire en sorte que, naturellement, davantage d’albums francophones soient sélectionnés. Après ça, ce n’est plus vraiment entre nos mains », explique Steve Jordan, le directeur et fondateur du Prix Polaris.

D’une année à l’autre, il a vu évoluer les goûts des critiques musicaux au même rythme que la musique s’est transformée elle-même. « Il semble y avoir plus d’ouverture à la musique qui va au-delà des hommes blancs et des guitares. Les albums plus courts ou les EP semblent faire de plus en plus leur place aussi. »

La question de la place des femmes en musique fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années, mais plus particulièrement encore depuis quelques semaines notamment avec la création du regroupement FEM (Femmes en musique), né au Québec, dont la mission est de dénoncer l’inégalité homme-femme dans l’industrie de la musique, la sous-représentation de celles-ci dans les programmations de festivals pour susciter un dialogue et trouver des solutions. Si les programmations de festivals font souvent mauvaise figure lorsque vient le temps d’opter pour des têtes d’affiche féminines, le Prix Polaris est quant à lui, dans les bonnes grâces de la gent féminine, sans toutefois s’approcher de la parité. Vingt-cinq formations principalement masculines sont de la Longue Liste, contre treize artistes féminines et deux formations mixtes : Le Couleur et Weaves. Les proportions hommes-femmes sont inchangées par rapport à 2016.

Quand le jury final de 11 personnes — dont faisait partie l’an passé le rédacteur en chef de la SOCAN Words & Music, Howard Druckman — est composé, on s’assure qu’il y ait six personnes qui viennent de l’extérieur de Toronto et six personnes qui soient des femmes. Onze personnes forment ce jury final qui analysera la Courte Liste pour en sortir le gagnant.

« On assure une certaine diversité dans les choix des gens, précise Steve Jordan. Ensuite, tous les membres du jury reçoivent les albums environ six semaines avant le gala et on leur demande de les écouter jusqu’à ce qu’ils ne soient plus capables de les entendre (rires). Ensuite, on mange tous à la même table. J’appelle ça le epic dinner. Ça dure cinq heures et il y a une discussion sur chacun des albums en lice. Après, on demande aux gens d’aller se promener, de réfléchir en solo. Et c’est là que la magie se produit, ils votent de façon secrète et le gagnant est déterminé. Ça reste une surprise pour tout le monde jusqu’à la fin. »

« J’ai l’impression que le Polaris est vraiment là pour donner une reconnaissance au talent brut plutôt que de se baser sur le succès commercial d’un artiste. », William Robillard Cole, gérant de Kaytranada.

Un peu de tout dans la recette

La grande famille du folk domine l’ensemble de la longue liste avec notamment Leif Vollebekk, Philippe B, Antoine Corriveau, Leonard Cohen, à titre posthume, Daniel Romano et Gord Downie qui est, pour sa part, nommé à deux reprises dans la liste, puisque son groupe The Tragically Hip est aussi en lice pour l’album Man Machine Poem. Le rock prend également la place qui lui revient avec les Québécois de Chocolat, Tuns, de la Nouvelle-Écosse et Japandroids, basé en Colombie-Britannique. Le hip-hop et le R&B sont aussi représentés par des albums comme More Life de Drake, Les frères cueilleurs d’Alaclair Ensemble et Quest for Milk and Honey de Clairmont The Second, un jeune homme de dix-neuf ans nommé comme un espoir pour l’avenir du hip-hop à Toronto.

Les messages portés par les artistes nommés sont significatifs dans plusieurs cas. La chanteuse de gorge du Nunavut, Tanya Tagaq (lauréate du Prix Polaris en 2014) fait partie du lot. Elle aborde plusieurs questions politiques sur Retribution, se faisant d’emblée porte-parole pour les femmes autochtones jamais entendues. A Tribe Called Red, avec We Are The Halluci Nation, place son pion sur le grand échiquier de la musique internationale. C’est aussi là que la troupe se fait plus politisée, mêlant les chants autochtones traditionnels et les trames électros afin de défaire l’association aux ambiances tristes qui accompagnent spontanément les musiques ancestrales. Originaire de la Colombie et basée en Ontario, la jeune Lido Pimienta porte quant à elle une poignée de messages féministes qui se marient à une puissante électro pop.

Gagner, et après?

Similaire au Mercury Prize qui existe depuis 1992 chez les Britanniques, le Polaris est décerné au meilleur album au pays selon les gens de la critique et de l’industrie. Le fait que l’on ne prête aucune attention au succès commercial des albums en fait un prix distinct. Comme les albums nommés sont proposés par les journalistes musicaux du Canada, les artistes ne sont jamais en position de postuler pour obtenir le prix, ce qui rend une nomination à ce titre d’autant plus gratifiante.

Kaytranada Polaris 2016

Olivier Sirois, le gérant de Patrick Watson, perçoit le Polaris comme un prix à part. Watson ayant mis la main sur le prestigieux prix en 2007 pour son album Close To Paradise, il a été en mesure de soupeser les impacts d’une telle récompense sur la suite de sa carrière. « Ça dirige l’attention de toute l’industrie sur un artiste qui est toujours relativement marginal, mais ça demeure un prix remis par les critiques, les gens du milieu. C’est une appréciation extrêmement valable », soutient-il.

Pour lui, le dévoilement du gagnant du Prix Polaris est toujours une surprise parce que c’est rarement l’album phare du lot qui repart avec les honneurs. « C’était une grosse année de sorties d’albums, en 2007, et ça a fait tourner des têtes quand Patrick a gagné parce qu’il était vraiment loin d’être mainstream à l’époque. Je me rappelle même que c’était la grosse année de Feist (avec l’album The Reminder) et certains sites de musique reconnus avaient fait des commentaires déplacés envers Patrick en se demandant c’était qui ce gars-là. »

Pour William Robillard Cole, le gérant de Kaytranada, grand vainqueur de l’année dernière, l’engouement pour son artiste a été flagrant après qu’il ait reçu le prix. « On a vraiment remarqué un intérêt plus grand pour son travail, surtout à l’international et auprès des membres de la presse, se rappelle-t-il. J’ai l’impression que le Polaris est vraiment là pour donner une reconnaissance au talent brut plutôt que de se baser sur le succès commercial d’un artiste. »

Le fait que l’on décerne un seul grand prix de 50 000 $ au gagnant rend la chose encore plus unique. « En comparaison aux Junos ou à L’ADISQ, le Polaris est spécial parce qu’il n’y en a qu’un, dit Olivier Sirois. Ça le rend un peu mythique. » Après cette victoire, ça a été le « perfect storm » pour Patrick Watson. Sa carrière a pris son véritable envol et le Polaris a fait partie des as dans son jeu de cartes.

Pour Kaytranada, les impacts positifs continuent de s’additionner. « Il y a beaucoup de belles opportunités qui se présentent à lui, souligne son gérant. Le Polaris a été l’un des coups de pouce qui l’ont mené où il est aujourd’hui. »

La Longue Liste du Prix Polaris 2017 (la courte liste sera dévoilée le 13 juillet 2017)
A Tribe Called Red
We Are The Halluci Nation
Alaclair EnsembleLes Frères Cueilleurs
AnciientsVoice of the Void
ArkellsMorning Report
Philippe BLa grande nuit vidéo
BADBADNOTGOODIV
Louise BurnsYoung Mopes
ChocolatRencontrer Looloo
Clairmont The SecondQuest For Milk and Honey
Leonard CohenYou Want It Darker
Antoine CorriveauCette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter
Le CouleurP.O.P.
Marie DavidsonAdieux Au Dancefloor
Mac DemarcoThis Old Dog
Gord DownieSecret Path
DrakeMore Life
FeistPleasure
Figure WalkingThe Big Other
FiverAudible Songs From Rockwood
GeoffroyCoastline
Hannah GeorgasFor Evelyn
JapandroidsNear To The Wild Heart Of Life
Carly Rae JepsenE.MO.TION Side B
B.A. JohnstonGremlins III
Lisa LeBlancWhy You Wanna Leave, Runaway Queen?
The New PornographersWhiteout Conditions
Klô PelgagL’Étoile thoracique
Peter PeterNoir Éden
Lido PimientaLa Papessa
Jessie ReyezKiddo
Daniel RomanoModern Pressure
The SadiesNorthern Passages
John K. SamsonWinter Wheat
Tanya TagaqRetribution
The Tragically HipMan Machine Poem
TUNSTUNS
Leif VollebekkTwin Solitude
WeavesWeaves
The WeekndStarboy
Charlotte Day WilsonCDW

MISE À JOUR!

La courte liste du Prix de musique Polaris 2017
A Tribe Called Red
We Are The Halluci Nation
BADBADNOTGOODIV
Leonard CohenYou Want It Darker
Gord DownieSecret Path
FeistPleasure
Lisa LeBlancWhy You Wanna Leave, Runaway Queen?
Lido PimientaLa Papessa
Tanya TagaqRetribution
Leif VollebekkTwin Solitude
WeavesWeaves