On dit parfois que l’amour dure trois ans. Au-delà de ce cap, ça passe ou ça casse, parait-il. Si on appliquait cette théorie amoureuse aux camps d’écriture Kenekt Québec, on pourrait dire que la troisième édition laisse présager une relation à long terme des plus fructueuses.

Du 29 avril au 4 mai 2018, dans le cadre enchanteur du Rabaska Lodge, un centre de villégiature aux abords du majestueux lac Baskatong, à 4 heures de route de Montréal, dans les Hautes-Laurentides, dix-sept membres SOCAN, auteurs, compositeurs et réalisateurs ont répondu présents à l’appel de Widney Bonfils, responsable A&R de la SOCAN, qui avait concocté pour l’occasion un plan de travail bien ficelé visant à stimuler l’inspiration, les échanges et les élans créatifs des participants dans le but de les sortir de leur zone de confort tout en leur donnant l’espace de liberté nécessaire pour créer des chansons en équipe, sur une base quotidienne.

À partir d’un thème (des images, des pays, des sensations, des sons), présenté sans préavis chaque matin, les 17 créateurs, regroupés en 5 équipes différentes quotidiennement, devaient écrire, composer et réaliser une chanson, à temps pour la séance d’écoute de fin de soirée. « Nous voulions qu’ils puissent tous démarrer les sessions sur un pied d’égalité, raconte Widney Bonfils, et aussi éviter qu’ils perdent plusieurs heures à s’entendre sur un sujet. Ces thèmes leur ont permis de canaliser leur créativité, mais ont aussi provoqué une chose essentielle : le partage d’idée. Ils devaient donc commencer les sessions en échangeant sur les sensations provoquées par ces différents thèmes. Ils ont donc rapidement tissé des liens qui leur ont par la suite permis d’être productifs, le tout dans la plus belle des humeurs. »

Ainsi, cette troisième édition du camp Kenekt aura permis des expérimentations stimulantes, des collaborations inédites et des moments de pur bonheur créatif qui auront marqué, et pour longtemps, chacun et chacune des membres de la cohorte 2018, du moins si l’on se fie aux témoignages récoltés dans les jours qui ont suivi le camp :

KARIM OUELLET : « Je suis arrivé en camp en pleine période de création pour un album, avec un peu d’appréhension. Celle-ci s’est effondrée dès la première journée, au fil des rencontres et des longueurs d’onde particulièrement similaires. Ces quelques jours de création sont marqués à jamais dans ma mémoire. Que des bons moments ! »

ARIANE BRUNET : « Une de mes plus belles expériences en carrière, sinon la plus belle. Je suis arrivée sans aucune attente et j’ai été renversé par le talent de chacun, la rigueur, et plus important encore, l’écoute et le cœur. En nous permettant de brouiller les frontières des genres et des styles, en sortant de notre zone de confort, on est aussi allé à la rencontre de nous-mêmes. Je me suis découvert des aptitudes, des plaisirs, là où je ne les cherchais pas. C’est aussi ce qui rend l’aventure tellement riche.

JÉRÔME COUTURE : « Ce que Widney, ce que l’équipe de la SOCAN ; ce que vous m’avez offert est grand. Vous m’avez permis de retrouver ma naïveté de jeune passionné de musique. Vous m’avez permis de jouer avec vous. Sans préjugé, sans barrière, sans étiquette. Et pour ça je vous remercie. Ce camp fut le plus merveilleux cadeau du monde, car j’ai pu créer sans pression de performance et sans le ‘’fameux’’ deadline de maison de disque. Juste tripper et participer à différentes chansons. Enfin pouvoir faire ce que je fais tous les jours depuis que j’ai 8 ans. C’était comme un trip de ti-cul ! »

INGRID ST-PIERRE : « Au rythme des équipes qu’on ne choisit pas, on mélange nos univers. On se lance à la découverte des territoires, du pays de création des autres. On l’habite, on s’y sent bien. On se retrouve tous à la lisière des univers et on s’y bâtit des chansons en forme de maisons. Artistiquement j’ai appris à me connaître encore mieux. J’ai appris aussi que j’étais capable d’aller partout, que les seules barrières étaient les miennes et celles de cette foutue confiance en moi qui s’effiloche trop souvent. Humainement j’ai appris encore plus. »

PARTICIPANTS

AUTEURS, COMPOSITEURS
Karim Ouellet
Stephanie Boulay
Rymz
Ariane Brunet
A-SHO
Koraly
Samito
Jerome Couture
Ingrid St-Pierre
Benny Adam
Heartstreets

RÉALISATEURS
Peter Henry-Phillips
Guillaume Guilbault
Connor Siedel
Neo Maestro
Realmind

ÉDITEURS, MANAGEMENT & LABELS IMPLIQUÉS
Dare to Care Records
4 de trèfle Productions
Coyote Records
Silence d’or
Éditions labe.. L-A be Inc
31 East inc.
Universal Publishing
Éditions Bloc-Notes
Germaine Management
Costume Records
Sony Music Canada
JBMGMT

NEO MAESTRO : « Je voudrais remercier la SOCAN pour cette expérience incroyable. Être coupé du monde et entouré par des personnes aussi talentueuses m’a fait grandir humainement et en tant qu’artiste. Nous étions tous issus de scènes et de cultures différentes, ce qui a donné naissance à des chansons dont on se souviendra toute notre vie. Une partie de moi est encore à Rabaska. Merci pour tout. »

GUILLAUME GUILBAULT : « En plus de me permettre de faire des rencontres tant attendues, le camp Kenekt m’a permis de collaborer avec des artistes que je n’aurais probablement pas eu la chance de croiser dans mon milieu habituel. On a créé une famille musicale improbable, mais incroyablement enrichissante. Autant humainement que professionnellement, je garderai de Kenekt des leçons indispensables. Je peux dire en toute honnêteté que le camp Kenekt a changé ma trajectoire professionnelle pour le mieux. »

RYMZ : « Personnellement j’ai aimé sortir du stress des grandes villes et de consacrer des journées entières à la musique du matin au soir. J’ai aussi apprécié que tous ceux qui étaient au camp soient des professionnels aguerris. »

KORALY : « Le camp Kenekt a été pour moi l’expérience qui a changé ma vie et qui va rester gravée pour toujours. Avant le camp, j’étais stressée à l’idée d’être avec des gens que je ne connaissais pas, puis à la fin, je pleurais à grandes larmes de les perdre et de revenir chez moi. D’avoir été entouré de personnes tout aussi passionnées que moi pour la musique et de pouvoir créer ensemble des chansons est un cadeau. J’ai grandi, j’ai ouvert mon cœur, j’ai touché à des styles musicaux que je n’avais jamais faits auparavant, je me suis fait une nouvelle famille et je me suis retrouvé en tant qu’artiste. Widney a été le génie qui nous a tous réunis et qui nous a fait briller de mille feux.  Gros merci à la SOCAN pour cette expérience unique et merveilleuse. »

SAMITO : « Quelque chose qui va au-delà de la musique s’est passé au Camp Kenekt. Je ne comprends pas encore totalement ce que c’est, mais je sais qu’un paradigme a été brisé et ça, c’est f***in’ excitant. Merci à la SOCAN et merci à Widney ! You rock !!! »

CONNOR SEIDEL : « Kenekt a été une occasion incroyable de laisser aller toutes mes inhibitions et de créer des trucs que je ne ferais pas normalement. Je me suis surpris à cliquer avec des artistes et des créateurs qui étaient totalement hors de ma zone de confort musicale et nous aimions vraiment ce que nous écrivions ensemble. Il y avait un lien émotif puissant entre nous, et ça paraît dans la musique que nous avons créée. Ce n’était pas seulement satisfaisant d’un point de vue créatif, mais c’était une occasion en or de créer de la musique qui sera publiée et lancée dans le monde. J’ai l’impression d’être passé à un niveau supérieur en m’entourant d’autant de talent durant mon passage à Kenekt. »

De son côté, Stéphanie Boulay, qui s’est même permis de rapper en anglais sur une des chansons produites durant la semaine, y est allée d’une chanson dès son retour, qu’elle a dédiée et partagée à ses collègues de camps et nouveaux amis. Bref, une expérience créative et humaine formidable, encore une fois.

« Arrivés étrangers, nous sommes repartis amis, résume Widney Bonfils, pour qui c’était aussi le premier camp Kenekt à titre d’organisateur. C’était magnifique de voir 17 personnes issues de différents backgrounds culturels et ethnicités, travailler ensemble, se trouver des points communs et surtout réaliser que notre musique est multiethnique, multiculturelle, et multigenre. Mais surtout que c’est dans nos différences que se bâtissent des perles. J’ai personnellement été touché par l’ouverture d’esprit et la prise de risque des participants. Ils sont sortis de leur zone de confort et le résultat est impressionnant. Nous avons non seulement dépassé le nombre de chansons anticipées (27 au lieu de 20), mais aussi été témoins de collaborations improbables, mais pourtant si convaincantes musicalement, vu le résultat. Chacun a su garder son identité et cela se ressent sur chacune des chansons. »

Tendez l’oreille dans les prochains mois, certaines des pièces créées au Camp Kenekt Québec pourraient bien se frayer un chemin jusqu’à vous!

Voir l’album photo du Kenekt Québec 2018 ici.