Kalisway n’a peut-être que 25 ans, mais on pourrait facilement croire qu’elle est une vieille âme. Fortement influencée par le R&B et le funk des années 1980, Kalisway présente une vision fraîche et contemporaine de ces musiques sur son dernier album, A Kid From Toronto.
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« Chaque fois que je joue ma musique, les gens pensent que je viens de L.A. ou d’une autre grande ville américaine, parce qu’ils ne peuvent pas imaginer que ce funk vient de Toronto », déclare Kalisway. « Je voulais que le titre de l’album soit fort, parce que je voulais que les gens sachent… Je représente ma ville en faisant quelque chose de différent et ça va permettre aux gens de savoir qu’il y a aussi ce genre de talent dans cette ville. »
Kalisway a grandi en écoutant le funk classique de Cameo, Parliament et Funkadelic et elle est aussi profondément attachée aux sonorités des super-producteurs des années 1980, Jimmy Jam et Terry Lewis. Elle a étudié dans le moindre détail leurs techniques production sur Control, le coup de maître de Janet Jackson paru en 1986. C’est pour ça que, quand Kalisway s’est aventurée pour la première fois dans l’industrie de la musique, elle voulait devenir productrice ou ingénieure du son.
« Même avant de croire pleinement en ma capacité à devenir productrice, je pensais honnêtement que j’allais me contenter de faire du mixage ou de l’ingénierie », explique-t-elle. « J’essayais de trouver qui j’étais, en termes de créativité. Je voulais savoir si ma voie était de devenir productrice et de créer pour les autres et d’utiliser mes talents de créatrice pour les donner à d’autres artistes, au lieu de créer pour moi-même. »
Elle a eu une épiphanie créative quand elle a découvert le centre artistique et communautaire torontois The Remix Project. Rich Kidd, producteur de hip-hop torontois lauréat d’un prix JUNO et instructeur au Remix Project, a remarqué son talent pour les arrangements et l’écriture de chansons et il l’a réorienté l’intérêt de Kalisway pour l’ingénierie en l’incitant à poursuivre son chemin en tant qu’artiste.
Il a fallu un certain temps à Kalisway pour se sentir à l’aise avec sa voix haute perchée si particulière. « Le ton est différent », dit-elle. « Ma voix est très aiguë en général, alors je ne pensais pas qu’elle toucherait les gens de la manière que je souhaitais. »
En 2020, Kalisway a lancé deux EP, Cream et Special K, qui mettent en vedette l’effervescence de pièces comme « Cherry ». En 2021, elle lance son premier album complet Hit « Em With the Funk et l’irresistible “Like That”.
La musique de Kalisway a commencé à attirer l’attention de l’industrie et à être synchronisée dans plusieurs émissions de télévision, dont trois productions AppleTV+, Bel-Air, Sweet Life et Platonic; Harlem, sur Prime Video; et Survival of the Thickest, sur Netflix
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Ces synchronisations lui ont donné le temps et l’espace nécessaires pour se concentrer sur son art et Kalisway a pris une année sabbatique pour accumuler plus d’expériences de vie dans lesquelles puiser pour écrire ses chansons et elle a étudié les techniques de producteurs tels que Babyface et le regretté Quincy Jones. Ultimement, A Kid From Toronto est la preuve irréfutable que ce temps a été bien utilisé. Des titres comme « Babygirl » et « Superstar » témoignent de la confiance et de l’aisance que Kalisway continue d’acquérir 8 et elle y amalgame sans complexe ses talents de compositrice, de designer sonore et de chanteuse. « J’ai énormément progressé, et pas seulement au niveau de la production », dit-elle en citant l’exemple de « Water ».
« Cette chanson parle d’anxiété, de mes doutes au sujet de ma production artistique, comment je me bats contre ces doutes et d’un espace où je ne doute pas de qui je suis, ni de mon son », explique Kalisway. « Quand t’entends tous ces éléments dans la chanson, tu ne comprends peut-être pas tout de suite parce que tu penses probablement que je parle de quelqu’un d’autre ou d’une relation amoureuse, mais c’est vraiment de moi que je parle, et je ne pense pas avoir exploré cet univers-là avant cet album. »
A Kid From Toronto n’illustre donc pas pas seulement le talent de Kalisway pour réinventer une époque révolue pour plaire aux oreilles contemporaines, il retrace également sa croissance et son évolution impressionnantes d’ingénieure du son timide à autrice-compositrice-interprète à part entière et autonome.
« Mon objectif principal en tant qu’artiste qui veut faire connaître sa musique est de continuellement répandre la positivité, l’amour et les bonnes “vibes” avec de la musique qui donne envie de danser », explique Kalisway. « Pendant un bout, j’étais tellement obsédé par mon désir de faire danser les gens pour qu’ils se sentent bien que j’ai oublié d’intégrer l’élément qui permet aux gens de se reconnaître en moi. Maintenant, j’utilise d’autres compétences, comme accepter ma vulnérabilité, tout en gardant l’objectif de faire danser les gens. »