Bâtir une maison d’édition à partir de zéro n’est pas une mince tâche, surtout si on ne dispose pas de financement illimité. Cela n’a toutefois pas empêché Jodie Ferneyhough d’aller de l’avant avec son projet CCS Rights Management, une entreprise qui vise au-delà de l’édition et inclut la collecte et la répartition des droits voisins pour son écurie d’artistes et de créateurs. Elle se spécialise également dans la gestion de succession.

Ferneyhough bâtit son entreprise depuis sept ans déjà, après avoir quitté Universal Music Publishing Canada où il était directeur général. Lentement mais sûrement, l’entreprise a grossi ses rangs avec auteurs-compositeurs/artistes et employés.

On a les droits : des nouveaux contrats pour CCS
Récemment, CCS a conclut des ententes avec le héros du blues rock Colin James, l’ex Great Big Sea Sean McCann ainsi que le réalisateur et auteur-compositeur Gavin Brown. Dans l’ouest du pays, ses clients sont notamment League of Wolves de Saskatoon et Yukon Blonde de Vancouver.

« Chez CCS, nous ne pensons pas uniquement à l’auteur-compositeur, mais aussi à l’interprète », explique Ferneyhough, « je suis un éditeur de musique, c’est ce que je fais. Mais l’entreprise s’occupe de collecte, d’administration et de répartition des revenus dus à nos artistes et à nos créateurs. L’objectif premier de l’entreprise est d’être un solide gestionnaire de droits. »

« Les droits voisins, en général, sont généralement perçus par les gérants ou les artistes eux-mêmes », poursuit-il, « mais souvent, ils tombent dans les craques du plancher. J’ai connu bon nombre d’artistes qui disent s’occuper de leurs droits, mais je ne sais pas comment ils y arrivent, car c’est ce que je fais à plein temps, et c’est un véritable casse-tête ! Il y a plein de choses qu’il faut savoir, parce qu’il y a tellement de variables et de changements d’un territoire à l’autre. Mon travail, c’est de protéger vos actifs afin que vous puissiez vous concentrer sur la création et la performance. »

Mais alors, comment une petite boîte comme CCS parvient-elle à concurrencer avec des géants de l’industrie comme Universal ou d’imposants concurrents indépendants comme peermusic, où Ferneyhough a également déjà travaillé ?

« C’est dur », avoue-t-il. « C’est vraiment, vraiment dur. Il y a une entreprise en ce moment dont tout le monde semble croire qu’elle est magique et tous veulent signer une entente avec cette entreprise magique, et c’est incroyablement frustrant pour moi. »

« Une des raisons pour lesquelles les artistes et les créateurs signent avec nous est que nous ne sommes pas monolithiques et nous ne faisons pas de promesses que nous ne pouvons pas tenir. “On prend les artistes par la main, on s’assoit régulièrement avec eux afin de déterminer ce dont ils ont besoin et quels sont leurs objectifs.” Nous les aidons à atteindre leurs objectifs en leur présentant des joueurs de l’industrie qui peuvent les aider à passer à un niveau supérieur. »

« On prend les artistes par la main, on s’assoit régulièrement avec eux afin de déterminer ce dont ils ont besoin et quels sont leurs objectifs. »

CCS a également conclu des ententes avec des clients importants du domaine de la télévision comme Spin Master Ltd., producteurs d’immenses succès comme PAW Patrol, Little Charmers, Tenkai Knights et Hatchimals. Afin d’aider l’entreprise à croître dans ce domaine, la plus récente addition à son équipe est Sarah Keith, directrice des synchronisations.

Ferneyhough voyage sans arrêt afin d’élargir son réseau de sous-éditeurs internationaux, notamment au Royaume-Uni, dans le Benelux, au Chili, au Brésil, en Italie, en Espagne et en Grèce. Le président de CCS siège également aux conseils de l’Association canadienne des éditeurs de musique (CMPA) et de l’International Confederation of Music Publishers (ICMP).

« Nous sommes tissés serré », explique Ferneyhough au sujet de ses pairs éditeurs. « Nous sommes des concurrents commerciaux et nous cachons notre jeu, mais nous sommes conviviaux. J’ai besoin de leurs créateurs et ils ont besoin des miens pour des collaborations créatives, etc. ».

« Pour nous, aller de l’avant signifie de continuer à faire ce que nous faisons en prenant le plus grand soin de nos créateurs et de nos artistes », explique Ferneyhough. « Nous sommes à la recherche d’artistes établis à la recherche de nouvelles opportunités parce qu’ils ne sont pas satisfaits là où ils sont présentement. Nous sommes confortables depuis cinq ou six ans et maintenant nous sommes prêts à progresser, à signer de nouveaux artistes et à prendre de l’expansion. »

« Chaque droit d’auteur est important pour nous, et nous voulons faire grandir l’entreprise en ajoutant de nouveaux droits et de nouveaux artistes. »