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C’était soir d’intronisation au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, le 17 novembre 2025 au Studio Cabaret de l’Espace St-Denis, à Montréal. La deuxième édition de la série Légendes au Québec a célébré les carrières marquantes de Michel Pagliaro, Kate & Anna McGarrigle, Florent Vollant et François Cousineau. Animée par Anne-Marie Withenshaw et ponctuée de performances rendant hommage au répertoire immortel de ces légendes musicales québécoises, la soirée a également donné lieu à des témoignages touchants pour chacun des intronisés.
C’est à Daniel Boucher qu’est revenu l’honneur de donner le coup d’envoi à cette soirée, lui qui a offert une solide interprétation de la chanson L’espion de Michel Pagliaro. S’en est suivi une pluie de témoignage sur vidéo de la part d’Ariane Moffatt, Breen Leboeuf, Tom Cochrane, Matt Lang, Adam Baldwin et Claude Dubois, tous et toutes chantant les louanges de celui qui est unanimement considéré comme le parrain du rock au Québec.
Jonathan Roy était également de la partie pour offrir sa version d’un autre hit anglophone de Pag, Loving You Ain’t Easy. C’est finalement le grand Roch Voisine qui a officiellement intronisé Michel Pagliaro, le qualifiant de modèle, de trésor national, d’icône et de légende
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Homme de rock, mais de peu de mots, Pag en a tout de même trouvé quelques-uns pour partager ses émotions : « Quand on accomplit des choses, c’est très rare qu’on fasse ça tout seul. Y a toujours des gens autour, qui sont tes amis, qui font de la musique avec toi. La plupart ne sont plus là aujourd’hui, je suis un des seuls qui reste, presque. J’ai eu aussi beaucoup de support de ma femme qui m’aide beaucoup et qui me donne beaucoup d’amour, et l’amour c’est la chose la plus importante. (…) Merci beaucoup, je souhaite longue vie et plaisir à tout le monde ! »
Le deuxième intronisé de la soirée fut le légendaire François Cousineau, compositeur de plus de 200 chansons parmi les plus marquantes du répertoire québécois, notamment aux côtés de Luc Plamondon, en plus de connaître une grande carrière à titre de pianiste, de chef d’orchestre et d’arrangeur. Plusieurs figures importantes lui ont rendu hommage, dont Marjo, Claude Dubois, Daniel Lavoie, Yvon Deschamps et Judy Richards, François Dompierre et Diane Juster.
Cette dernière, présente sur scène pour l’intronisation officielle, a tenu à souligner son apport important dans le combat pour faire reconnaitre les droits des créateurs et créatrices de musique au Québec, lui qui a cofondé la SPACQ et la SODRAC (devenue par la suite SOCAN-DR).
Après une performance de Viviane Audet au piano et Martine St-Clair au chant interprétant l’immortel Ma mère chantait toujours, où nostalgie et tendresse s’entremêlait, et qui avait été précédée d’Emilie-Claire Barlow et sa version jazzy de J’ai rencontré l’homme de ma vie, François Cousineau a eu ces quelques mots : « Je voudrais commencer par remercier mon père et ma mère qui m’ont donné le goût de la vie, des études, de la musique et de la nature. Je voudrais aussi remercier les chanteuses et les chanteurs qui ont interprété mes chansons. Les auteurs-compositeurs avec qui j’ai travaillé, notamment Jean-Pierre Ferland et Luc Plamondon, avec lequel j’ai n’ai pas encore terminé le travail… Ça fait 30 ans qu’on travaille sur quelque chose et il nous reste un autre 30 ans pour le finir ! »
Après avoir salué le prix Découverte en écriture de chansons 2025, décerné par le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, et remporté par le duo Rau_Ze, qui était sur place pour l’occasion, le moment était venu pour introniser l’immense Florent Vollant, figure emblématique de la musique autochtone au Québec, mais dont le rayonnement a largement dépassé nos frontières au cours de sa carrière de plus de 40 ans.
Cliquez sur l’image pour démarrer la vidéo SOCAN d’une entrevue avec François Cousineau et des hommages qui lui sont rendus
C’est à Elisapie qu’est revenu l’honneur d’interpréter la première chanson, Tshinanu, probablement son plus grand succès à ce jour avec le duo Kashtin dont faisait partie Claude McKenzie. Après des témoignages sur vidéo d’Émile Bilodeau, Zachary Richard, André Lachance, Marc Hervieux et Dumas, c’est son ami Richard Séguin qui est venu l’introniser officiellement après avoir interprété de façon magistrale la pièce Tshishe Manitu, aux côtés du guitariste Ivan Boivin-Flamand et de Mathieu McKenzie : « Avec sa musique et sa parole, il a toujours bâti des ponts entre les nations. C’est un être d’une grande humilité, et lorsqu’il reçoit des hommages, il s’empresse de les partager avec toute la communauté des créateurs des Premières Nations. (…) C’est un ami et un frère à qui on veut dire merci. »
Florent Vollant a terminé son touchant discours par ces mots remplis d’espoir, lui qui a été victime d’un AVC en 2021 : « Moi j’ai eu un accident dernièrement, mais la musique m’a pas lâché. La musique me lâche jamais. Donc, je vais continuer et j’espère que vous allez être là. Merci beaucoup. »
Enfin, nous avons eu droit à un mélange de générations pour l’intronisation des sœurs Kate & Anna McGarrigle par la présence de trois voix dominantes de la relève de la chanson québécoise, soit Lou-Adriane Cassidy, Thierry Larose et Ariane Roy. Les trois ont interprété ensemble la très belle chanson Complainte pour Ste-Catherine, celle par laquelle le public francophone a tout de suite adopté les sœurs McGarrigle au Québec au début des années 70.
Mais leur rayonnement international justifiait également de laisser la parole à des stars américaines comme Emmylou Harris, Judy Collins et même l’animateur Jimmy Fallon pour qu’ils témoignent à leur tour de l’influence immense du duo montréalais. Représentant la regrettée Kate McGarrigle, ses enfants Martha et Rufus Wainwright sont également venus témoigner de leur amour et ont interprété deux chansons du répertoire de leur mère et de leur tante, soit Heart Like a Wheel et Talk to Me of Mendocino, en compagnie de Sylvan et Lily Lanken, les enfants d’Anna qui était présente et visiblement émue.
Une magnifique façon de clore la soirée, qui s’est prolongée par une performance hautement énergique de Marie-Mai et Steve Hill qui ont interprété J’entends frapper de Pagliaro, question de laisser l’audience avec cette ultime mélodie rock en tête.
La SOCAN félicite tous les intronisés de leurs magnifiques accomplissements !
D’autres entrevues avec les intronisés et les invités de la soirée seront bientôt mises en ligne ici.
