Grâce à des succès comme Qu’est-ce que tu dirais? et Comme avant, qui ont tous deux trôné au sommet des palmarès pendant plusieurs semaines, Steve Marin est à bien des égards devenu le troisième frère de Sonny et Erik Caouette, alias 2Frères. Du moins, il est devenu l’un de leurs plus fidèles collaborateurs, allant jusqu’à leur écrire sur mesure la chanson très intime Mom, une déclaration d’amour des deux inséparables frangins à leur mère. Si cette alliance a donné un nouveau souffle à sa carrière, le créateur natif de Sainte-Anne-des-Monts en Gaspésie n’en est pas à ses premiers pas. Il a d’abord fait sa marque comme auteur-compositeur-interprète sur deux albums solos, avant de mettre son talent indiscutable au service d’artistes clés de notre scène musicale, de Roch Voisine à Paul Daraîche en passant par Isabelle Boulay, Ginette Reno et Mario Pelchat. Depuis, un halo lumineux éclaire ce travailleur de l’ombre des plus talentueux que la SOCAN a rencontré après qu’il eut reçu le tout premier prix de l’Auteur-compositeur non-interprète de l’année lors du 30e Gala SOCAN, le 22 septembre, à La Tohu, à Montréal.



Lors du 30e Gala SOCAN, le 22 septembre, à La Tohu, à Montréal, la chanson « Parler aux anges », coécrite en 1997 par Tino Izzo et Nancy Dumais, est devenue un Classique de la SOCAN. Nancy Dumais s’était attiré les éloges de la critique pour son premier album, dont était tirée cette chanson, qui a été en lice pour le Félix de la chanson populaire de l’année. Cette femme du Lac-Saint-Jean, qui se décrit elle-même comme une ex-timide que la chanson a poussée à devenir « quasi-effrontée », a croisé le micro de la SOCAN, nous lui a demandé de raconter la genèse de ce nouveau Classique de la SOCAN et surtout pourquoi on ne la voyait plus, elle qui a avoué sur scène avoir encore plusieurs nouvelles chansons en banque.



Du 25 au 29 septembre 2019, pour la dix-huitième année, POP Montréal a fait danser plus de 60 000 festivaliers aux quatre coins de la ville de Montréal. Ce festival est un évènement culturel à but non lucratif qui vise à encourager l’indépendance artistique en présentant le meilleur de la musique émergente à l’échelle internationale. Encore une fois cette année, la SOCAN s’est donc associée à POP Montréal afin d’y présenter deux ateliers de formations sur l’art du beat-making, le 27 septembre, au Théâtre Rialto situé dans le Mile-End, quartier de prédilection du festival.

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Ouri (à gauche), avec une des participantes de l’atelier de beatmaking Pop Montréal présenté par la SOCAN. (Crédit : Marie-Michèle Bouchard)

La première activité, qui affichait complet depuis plusieurs jours déjà, était un atelier de beat-making avec Ouri, Tati au Miel et Tshizimba. Les trois producteurs et productrices originaires de Montréal étaient associés à 4 personnes pour une session intensive de beat-making. L’ambiance était intime et chaleureuse, on sentait que la création était à son point d’ébullition.

Le deuxième atelier de la journée en était un de type conférence. C’est devant des participants captivés, tous et toutes munis de leurs calepins que l’atelier Recettes de beats s’est déroulé. Le but de cette rencontre était de permettre à des beat-makers en devenir d’avoir un accès privilégié aux techniques et astuces de production d’une artiste reconnue. La productrice montréalaise Foxtrott, en compagnie de Widney Bonfils, A&R pour la SOCAN à Montréal, ont discuté en premier lieu de l’évolution créative et professionnelle de celle-ci, pour ensuite poursuivre la conférence avec des astuces consacrées aux techniques et logiciels qu’elle utilise dans ses périodes de création.

Foxtrott a ainsi raconté que plusieurs années se sont écoulées avant qu’elle comprenne l’étendue des possibilités de son univers musical. Plus jeune, elle a découvert rapidement le monde de la musique électronique. N’ayant pas accès aux mêmes technologies qu’aujourd’hui, son initiation à la création de beats se déroule principalement sur l’ordinateur familial et sur ses jouets électroniques.

« Je me rendais dans les paramètres de mon Gameboy pour aller trouver la section avec tous les sons du jeu et je m’amusais à créer des petits beats avec la minime banque de son à ma disposition. Je ne comprenais même pas que j’étais en train de créer de la musique. », Foxtrott

Aujourd’hui Marie-Hélène Delorme, alias Foxtrott, est une artiste complète et accomplie, mais cette réalité n’a pas toujours été. Elle grandit dans un milieu où personne de son entourage ne joue de musique, à une époque dépourvue d’exemples féminins concrets de productrice. Elle confie que c’est probablement pourquoi elle a longtemps gardé ses projets secrets.

Ceux et celles qui ont participé à l’édition 2019 de nos ateliers de beatmaking ont, de toute évidence, enrichi leurs techniques de production tout en assimilant qu’il n’existe pas qu’un seul chemin pour réussir, et que l’inspiration et l’exploration musicale se trouvent partout.