Dans cette entrevue exclusive à la veille du lancement de son nouvel album instrumental, Crowing Ignites, le 20 septembre, le légendaire auteur-compositeur-interprète et membre SOCAN Bruce Cockburn nous parle de son processus créatif, avec ou sans paroles, de l’origine des chansons, de sa soi-disant « carrière » et de son « héritage », et de l’idée de ne laisser aucune empreinte.



La membre SOCAN Haviah Mighty a remporté l’édition 2019 du Prix de musique Polaris et sa bourse de 50 000 $ pour le meilleur album canadien lors d’un gala qui avait lieu le 16 septembre à l’espace Carlu du centre-ville de Toronto.

L’album gagnant de Mighty, intitulé 13th Floor, propose des pièces allant du rap engagé de « Thirteen » aux accents reggae de « Wishy Washy » en passant par une virulente attaque contre la masculinité toxique de « In Women Colour ». Qu’elle rappe à une vitesse vertigineuse sur des « beats » complexes ou qu’elle chante langoureusement pour transmettre son message, elle a créé une œuvre captivante qui a convaincu les 11 membres du jury.

Après une prestation explosive en compagnie d’un groupe de musiciens — une première pour elle — qui lui a valu une ovation debout, elle a gracieusement accepté son prix des mains du lauréat de l’an dernier, Jeremy Dutcher, avant de déclarer : « je travaille à devenir musicienne depuis très longtemps et j’ai lancé plein de musique avec très peu d’éloges et de récompenses… C’est la première fois que j’ai l’occasion de dire ma vérité. C’est ma vérité elle est importante et elle est souvent écartée, mais je m’en fous. Ça devait sortir… J’ai les mêmes pensées et les mêmes sentiments depuis l’école secondaire, et chaque fois que je voulais m’exprimer, ce n’était jamais le bon endroit ou le bon moment, mais ici ce soir au Polaris 2019, c’est le bon endroit et moment. » Elle a poursuivi en remerciant toute son équipe.

Le gala 2019 a mis en vedette des prestations enlevantes par 8 des 10 finalistes de la courte liste qui ont tous reçu une bourse de 3000 $ : PUP, Marie Davidson, Shad (mettant en vedette la voix de Lido Pimienta, gagnante de l’édition 2017), Elisapie (dont les deux chansons étaient puissantes et spectaculaires), Haviah Mighty, Les Louanges, Dominique Fils-Aimé, FET.NAT et Snotty Nose Rez Kids (dont le numéro de rap autochtone a lui aussi reçu une ovation debout). Également en nomination, Jessie Reyez n’a pas pu donner de prestation en raison d’une blessure au dos subie cet été, mais elle était présente à l’événement.

Plus tôt dans la soirée, durant la réception pré Gala, la SOCAN a commandité la première consommation de toutes les personnes présentes ainsi que le léger buffet qui incluait des tacos de poisson, des sandwiches au fromage grillé, des boulettes de viande accompagnées de pommes de terre en purée ainsi que des nouilles thaïlandaises.

La SOCAN félicite Haviah Mighty et tous les autres finalistes pour cette belle réussite professionnelle !



C’est avec une immense fierté que le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens annonce l’intronisation de Serge Fiori, Michel Normandeau, Serge Locat et Louis Valois, membres du mythique groupe Harmonium lors de la 30e édition du Gala SOCAN qui aura lieu à Montréal le 22 septembre à la TOHU.

L’un des plus importants groupes des années 70, Harmonium, a été un pont entre les deux solitudes grâce à son succès commercial et d’estime tant au Québec que dans le reste du Canada. Harmonium a vu le jour en 1973 à Montréal en tant que trio composé de Serge Fiori, Michel Normandeau et Louis Valois, trois musiciens qui souhaitaient se tailler une place entre l’intimité des chansonniers et les sons plus audacieux du rock franco-américain. Leur savant mélange de folk, de rock, et de jazz catapulterait rapidement Harmonium vers les plus hauts sommets.

Harmonium a enregistré son premier album éponyme en 1974. Ce premier disque proposait quelques chansons co-écrites Fiori et Normandeau, un partenariat créatif qui demeurera tout au long de la carrière du groupe. En quelques mois à peine, « Harmonium » s’écoulera à 100 000 exemplaires et trônera au sommet des palmarès au Québec. Très rapidement, Harmonium est passé des scènes des clubs, campus et écoles — francophones et anglophones — à la scène de la Place des Arts, à guichets fermés, et à des scènes extérieures devant plus de 300 000 personnes au Québec. Ils sont également montés sur les scènes du Canada anglais de Toronto, au Massey Hall, et à Vancouver.

Le deuxième album du groupe, « Si on avait besoin d’une cinquième saison », sera lancé en 1975. Mis en nomination aux JUNOs, « Les cinq saisons » a été désigné l’un des meilleurs albums de rock progressif par le magazine Rolling Stone.

L’ultime album d’Harmonium — et leur premier à être certifié Or — fut l’hypnotique et sophistiqué album double intitulé « L’Heptade », paru en 1976. Remarquable par son amalgame parfaitement maîtrisé des genres— en plus d’interludes d’orchestrations classiques écrites par Neil Chotem —« L’Heptade » proposait des créations écrites par Fiori, Normandeau, Locat, et Valois. Durant cette période, le groupe a été mis en nomination aux JUNOs pour le trophée du groupe de l’année et a tourné à Londres et dans le reste de l’Europe avec Supertramp, et après, en Californie, afin d’y promouvoir la musique et la culture du Québec. En 1980, Harmonium lancera son seul album en spectacle intitulé simplement « Harmonium en tournée ». Vingt-six ans plus tard, la version remixée de leur ultime album, « Heptade XL » a été très bien accueilli et s’est rendu en troisième position du palmarès des albums canadiens de Billboard.

Harmonium a acquis un statut légendaire au Québec et a eu un impact dépassant de loin ses trois albums. « L’Heptade » a depuis été certifié quadruple Platine, tandis que « Harmonium » a été certifié double Platine et « Les cinq saisons » a été certifié Platine. Le groupe a reçu de nombreux prix Classique de la SOCAN et un Félix honorifique et ses chansons ont été reprises par les plus grands noms de la musique au Québec, dont notamment Les Respectables, Sylvain Cossette, Eleanor McCain, Boom Desjardins, la violoncelliste Jorane ainsi que Lawrence Gowan. La musique d’Harmonium continue de transcender les barrières linguistiques et culturelles, même à ce jour.