Ainsi, « Perles » est écrite à Petite-Vallée lors d’un atelier d’écriture avec le parolier Marc Chabot et Daniel Boucher. Yao l’envoie à Sonny avec une idée de l’univers musical qu’il propose, et le compositeur-réalisateur lui offre sa belle robe musicale.

Pourquoi avoir choisi perles et paraboles comme titre? « C’est l’idée de l’objet de valeur, chaque chanson doit être une petite perle, une perle unique, avoir sa propre histoire et raconter son propre récit. Comme thèmes, je puise dans tout ce que je vois et observe, les interactions humaines, entre autres l’expérience de ma génération Y… » La chanson « Génération sacrifiée » sur Généris 2.0, illustre d’ailleurs son expérience, celle d’un jeune homme qui obtient son diplôme universitaire pendant la grave crise économique de 2008-2009, et qui réalise que les emplois promis depuis toujours s’il étudiait fort ne seraient pas nécessairement au rendez-vous.

« Je traîne partout un carnet et mon téléphone pour consigner des idées de chanson. Je n’arrête jamais d’écrire. »

Qu’à cela ne tienne! Même s’il trouve le marché québécois difficile à percer avec son style niche qui marie slam, blues, jazz, voire disco, Yao ne vise rien de moins que le marché international, en commençant par la France. Après une première trempette au dernier MIDEM pour se faire quelques contacts, il s’envolait en janvier dernier pour un mois à Paris, histoire de conclure des ententes avec une agence de promotion musicale et de discuter distribution. Car selon son plan, l’album doit sortir en avril, mois chargé pour lui puisqu’il donnera aussi un spectacle au Cabaret du Mile-End le 11 avril dans le cadre du festival Vue sur la relève, avec le programme des Rencontres qui Chantent de l’Association Nationale de l’Industrie Musicale (ANIM). Projet qui l’a aussi mené dans la dernière année au Contact Ouest à Victoria.

Yao a d’ailleurs été très occupé depuis la sortie de son nouvel album. Entre autres avec une prestation à la FrancoFête en Acadie à Dieppe, au marché du spectacle franco-ontarien du Contact Ontarois à Ottawa, sans compter que la Bourse Rideau le mettait en février dernier à l’affiche au Petit Champlain à Québec.

Comment concilier l’artiste sur scène, l’autogestion de la carrière et création? « Je dis toujours que c’est comme un athlète qui s’entraîne à l’année : je traîne partout un carnet et mon téléphone pour consigner des idées de chanson. Je n’arrête jamais d’écrire, je suis très introspectif.  »

Côté création, il a été invité à participer aux projets de son ancien partenaire FLO, qui prépare un nouvel album, ainsi qu’à celui du rappeur Le R. Donc beaucoup de choses se bousculent, mais avec son côté posé et ses connaissances en planification stratégique et finances, il allie de façon assez exceptionnelle art avec raison et organisation. Ses lectures de chevet : La poésie d’Aimé Césaire et L’Édition musicale de Serge Provençal. Ying et yang, vous dites?

Et comme si son assiette n’était pas assez pleine – lui qui collabore toujours avec des musiciens d’expérience comme son violoniste alto Olivier Philippe-Auguste, avec qui il travaille depuis plusieurs années sur scène  – il commence à s’initier à la guitare basse de façon autodidacte. « Je considère le métier comme un travail à plein temps, je l’aborde avec discipline, je suis à l’ordinateur à 8h30 le matin, » confirme le jeune homme de 26 ans, débordant d’énergie et de projets. Consultez www.yaomusique.com pour en savoir plus.