Le leader de MAGIC! Nasri Atweh et le batteur Alex Tanas se rappellent avoir pris le temps de s’asseoir un beau jour dans leur ville d’adoption, Los Angeles, pour examiner sur Wikipédia le partage des droits d’édition des principaux groupes de musique. Ce qu’ils ont constaté a conforté leur idée quant à la façon dont leur groupe pop-reggae MAGIC! allait fonctionner.

« Tous les groupes qui se sont dissouts, et souvent en très mauvais termes, ne partageaient pas leurs droits d’édition [les redevances d’écriture des chansons]. Tous ceux qui ont partagé, comme Foo Fighters, Radiohead, Coldplay et U2, ont prospéré, » dit Tanas.

« Oui, c’était très intéressant, confirme Atweh. Les groupes qui partageaient tout sont restés ensemble tandis que ceux qui ne l’ont pas fait se sont séparés. Les gens aiment se sentir estimés à leur juste valeur. » 

« Les groupes qui partageaient tout sont restés ensemble tandis que ceux qui ne l’ont pas fait se sont séparés. » – Nasri Atweh de MAGIC!

Ainsi, sur le premier album de MAGIC!, Don’t Kill The Magic – qui comprend leur grand succès mondial « Rude », un numéro 1 au Canada et aux États-Unis qui a dominé pendant six semaines le palmarès avec des ventes de plus trois millions d’exemplaires en Amérique, dont 270 000 au Canada, et une vidéo qui a été vue plus de 186 millions de fois sur YouTube – Tanas et le guitariste Mark Pellizzer ont des parts sur huit des onze chansons, et le bassiste Ben Spivak (qui s’est joint au groupe en mai 2013, alors que la plupart des chansons étaient déjà écrites) en a sur trois.

Atweh a participé à chacune des pistes et le « cinquième membre », Adam Messinger, son partenaire de production et d’écriture depuis 16 ans, a participé à neuf d’entre elles. Ensemble, sous le nom des Messengers, ils ont écrit des chansons pour Chris Brown, Justin Bieber, New Kids On The Block, Christina Aguilera, Michael Bolton et Shakira, dont le dernier album contient « Cut Me Deep » où MAGIC! est en vedette.

Atweh – qui écrit « 99 pour cent » des paroles – aurait pu se charger de toute l’écriture s’il l’avait voulu et de l’édition de toutes les chansons, ou simplement d’écrire confortablement avec Messinger, mais au lieu de cela, il encourage ses coéquipiers à contribuer et leur laisse au moins une pièce à créer. Il n’est pas seulement gentil, il connaît leur valeur.

« La façon dont notre groupe fonctionne est que mes collègues comprennent que je travaille beaucoup plus qu’eux sur l’écriture. Alors, au lieu de nous séparer cette tâche, j’en prends un peu plus, dit Atweh. Mais chacun n’obtient que ce qu’il y met. Quand chacun de nous écrit, tout le monde reçoit sa part, mais en fin de compte, comme je ne fais pas ça pour l’argent, n’importe quelle entente me conviendrait. »

« Ce qui est génial avec Nasri, dit Tanas, est qu’il est ouvert aux autres musiciens, mais c’est indispensable à la réussite qu’il connaît. Tous les succès qu’il a accumulés avec Justin Bieber et tous ces autres artistes sont le fruit d’une collaboration – comme avec Adam Messinger, avec Rodney Jerkins ou nous… Je crois qu’il est conscient qu’il y a beaucoup à apprendre et beaucoup à découvrir quand on travaille avec d’autres musiciens… Je pense que MAGIC! n’aurait jamais existé sans que nous quatre et Adam Messinger soient réunis. Je pense que cette sonorité est le résultat de nos cinq voix réunies. »

En parlant séparément à chacun des membres au téléphone de Las Vegas, où ils jouaient en spectacle, chacun d’eux a vanté la générosité d’Atweh et son ouverture face à leurs apports. Ils louent le talent de chacun et Atweh en fait autant. Chaque membre dit apprendre de l’autre. C’est une équipe fondée sur l’amitié et le respect.

Les quatre membres de MAGIC! ainsi que Messinger sont tous des exilés de Toronto. Atweh a déménagé à L.A. avec Messinger en 2007 pour faire progresser leur carrière en production et en écriture de chansons.  Il y a quelques années, Pellizzer s’est rendu à L.A. pour voir quelles portes pouvaient s’ouvrir. Il logeait dans l’appartement de deux chambres d’Atweh quand ils ont commencé à écrire ensemble. L’un de leurs premiers résultats est « Don’t Judge Me », qui est né d’une improvisation acoustique et est devenu un simple pour le rappeur américain Chris Brown.

Pellizzer est un musicien scolarisé, un pianiste formé à la musique classique, diplômé du Conservatoire royal de Toronto et du programme d’Études de jazz (à la guitare) à l’Université de Toronto. Il s’est fait les dents dans des formations de soul/R&B et a commencé à produire et à écrire. Il a coécrit avec Justin Nozuka et Vita Chambers, et il a créé huit pistes de l’album éponyme de Classified, dont le no 1 SOCAN « Inner Ninja ».

Pellizzer affirme qu’il a dû changer sa façon de penser et son approche quand il a commencé à faire de la pop. « Étudier des théories complexes et des choses très difficiles à jouer à l’école puis se retrouver tout d’un coup en pleine musique pop, ça nous conduit à un travail plutôt réductionniste. On se dit, d’accord, évitons de compliquer les choses. Vive la simplicité, » explique-t-il.

Atweh a eu l’idée de former un groupe quand il a entendu Pellizzer jouer un rythme reggae : « J’ai dit mon gars, j’ai toujours eu envie de créer un groupe qui serait comme la version moderne de The Police. » Je pense que toi et moi on peut le faire.  Et c’est comme cela que tout a commencé. On a juste agi en conséquence. » Cet air est finalement devenu « Stupid Me », qui figure sur Don’t Kill The Magic. Pellizzer a amené ses coéquipiers du groupe Nozuka, Alex Tanas et le bassiste Anthony Lavdanski.