Steven Vitali, membre de longue date de la SOCAN, a rajouté passablement de cordes à son arc depuis que son premier album, Come Dream With Me, s’est hissé au premier rang du palmarès des albums Easy Listening de la station de radio d’Ottawa CFMO en 1989. Ces derniers temps, il peut sans gêne utiliser les titres de réalisateur, producteur, scénariste, monteur, directeur photo et acteur dans le domaine du cinéma en plus de tout le travail qu’il accomplit en tant que musicien, producteur, auteur-compositeur-interprète et compositeur. Vitali a quitté Toronto en 2016 pour s’installer à Los Angeles et il a obtenu sa citoyenneté américaine en mars 2023, mais ses liens avec le Canada sont demeurés aussi forts qu’avant.

Bien qu’il poursuive son travail sur les projets musicaux de plusieurs artistes, le projet principal qui est au centre de ses activités depuis cinq ans est le film documentaire The Jewels of the Salton Sea – sur lequel il a travaillé avec sa femme, Grace Vitali, et qui est narré par l’acteur Michael Madsen ((Reservoir Dogs, Thelma & Louise, The Hateful Eight).

Le Salton Sea, situé en Californie du Sud est un lac qui s’est formé lorsque l’eau du fleuve Colorado a été détournée vers la Vallée impériale en 1905 pour permettre l’irrigation de ce qui était alors le lit desséché d’un ancien lac. Mais au fil du 20e siècle, le plan d’eau est devenu de plus en plus toxique et il a considérablement rétréci. Depuis la fin des années 90, un vaste projet de remise en état – initialement promu par l’ancienne vedette pop devenue représentant au Congrès américain Sonny Bono – est en cours, même s’il reste beaucoup de travail à accomplir. L’unique objectif du film est de décrire l’urgence environnementale de la situation.

Vitali avait déjà travaillé sur des trames sonores, notamment la musique pour l’escadron de démonstration Snowbird des Forces canadiennes – il a d’ailleurs été nommé Snowbird honoraire pour ses efforts –, mais écrire la musique pour Salton Sea a été très différent.

« J’entendais la musique dans ma tête – c’est comme ça que je travaille »

« Le fait d’être le réalisateur du film m’a vraiment aidé en tant que compositeur », dit-il, « parce que quand tu es réalisateur, tu comprends parfaitement la scène pour laquelle tu vas composer plus tard. » Dans la plupart des cas, le compositeur ne peut travailler sur le film qu’une fois le tournage terminé. Mais en tant que réalisateur, Vitali a eu accès à la totalité de la production. Chaque jour, pendant le tournage, dit-il, « j’entendais la musique dans ma tête – c’est comme ça que je travaille. C’est un langage que je comprends… Je n’entends pas juste la mélodie, j’entends chaque note et les arrangements. »

« Réaliser ce projet assez particulier pendant une période aussi longue m’a permis de comprendre non seulement la nature [du paysage], mais aussi les gens qui font partie de cette nature : ces gens incroyables qui essaient de faire une différence dans quelque chose en quoi ils croient et qui aidera non seulement la Californie et les régions et les communautés environnantes, mais aussi notre planète. »

Vitali explique que « la recette de la trame sonore était les émotions que je ressentais en tant que compositeur par rapport aux personnes extraordinaires que j’ai rencontrées et aux images que j’ai captées. » L’objectif de Vitali était de « combiner les deux de manière harmonieuse pour proposer au public des sonorités ayant une réelle profondeur. »

Au moment d’écrire ces lignes, Vitali travaillait avec le Torontois Errol Starr sur une reprise du succès de Starr « Angel », récompensé par un JUNO en 1989, ainsi qu’avec deux chanteuses d’opéra, Elisa Bartoli en Italie et Chelsea Snow en Californie. The Jewels of the Salton Sea devrait être disponible sur Amazon et d’autres plateformes à partir de l’été 2023.