Ce qui compte le plus pour Caroline Cecil, c’est de ressentir la musique, bien plus que n’importe quelle formation technique. La DJ et productrice vancouvéroise dont le nom de scène est WHIPPED CREAM n’a aucune formation musicale. Malgré cela, en quelques années à peine, elle a réussi à se tailler une place sur la scène EDM. « Est-ce que je vis un peu du syndrome de l’imposteur ? Pas du tout », dit-elle du tac au tac. « Jimi Hendrix ne savait ni lire ni écrire de la musique. »
Elle admet volontiers que cela signifie « d’innombrables heures d’essais et erreurs », mais Cecil a quand même trouvé sa propre identité sonore, un genre fluide qui passe par de nombreuses palettes ; tantôt électronique, tantôt très fortement inspirée par le hip-hop. « C’est l’énergie, c’est la vie, c’est impossible à enfermer dans une boîte », répond-elle quand on lui demande de définir sa musique. « La musique que j’ai lancée il y a deux ans ou que je lancerai dans deux mois ou dans cinq ans sera toujours différente, et c’est la beauté de créer de la musique à l’aide d’un ordinateur. »
Trouver sa propre identité sonore n’est toutefois pas la seule chose à travers laquelle elle a dû naviguer au fil des ans. Le monde de l’EDM est très fortement masculin et Cecil ne s’est pas gênée pour dénoncer le sexisme qu’elle a dû affronter. Son expérience à ce chapitre est d’ailleurs le moteur de son plus gros « hit » à ce jour, la pièce « Ignorant » tiré de son EP Persistence paru en 2017. « C’est vraiment intéressant quand les gens s’expriment sur la manière dont on devrait se sentir et agir quand ils ne sont pas eux-mêmes une artiste », dit-elle. « Si vous n’êtes pas une artiste qui produit de la musique, vous ne pourrez jamais comprendre les défis qu’on doit surmonter quotidiennement. On doit définitivement se battre beaucoup plus pour obtenir ce qu’on veut. »
Cecil affirme tout de même avoir remarqué certaines améliorations dans les représentations et les comportements envers les artistes féminines, mais elle encourage les nouvelles venues à demeurer fortes. « Ne laissez pas les paroles des autres vous affecter négativement », dit-elle. « Laissez ça couler comme sur le dos d’un canard et gardez vos yeux sur votre objectif. »
« N’oubliez jamais votre amour de la musique. Connaissez-vous et n’oubliez pas que vous le méritez tout autant que n’importe qui d’autre. » Au diable le https://www.socanmagazine.ca/wp-admin/edit.php?post_type=topadsyndrome de l’imposteur.