On connaît Aliocha Schneider principalement pour son travail d’acteur notamment à la télé québécoise, mais aussi dans une poignée de longs-métrages français ou encore anglo-canadiens (Closet Monster, prix du meilleur film canadien au Tiff en 2015) et québécois (Ville-Marie, avec Monica Belluci et Pascale Buissières). Il s’est même mérité l’honneur d’avoir été sacré « Rising star » du Tiff en 2015. La jeunesse canadienne a d’ailleurs fait de lui l’un de ses chouchous à la suite de ses rôles marquants dans quelques productions québécoises, dont Taktik, Yamaska, Les Parents et Le Journal d’Aurélie Laflamme.

Le petit frère de Niels a un C.V. tout désigné pour que la prochaine étape le mène à Hollywood ou sur la Croisette, mais un chemin différent se dessine pour le jeune homme de 22 ans : la chanson !

« J’ai écrit ma première chanson à 15 ans en m’inspirant des accords de Lay Lady Lay de Bob Dylan, explique Aliocha, qui, dans sa carrière musicale, n’utilise que son prénom. Je m’occupais alors d’animer les soirées dans un camp de vacances et j’ai pu tester ma chanson le soir même autour du feu en la glissant subrepticement entre mes reprises de Cat Stevens, Jack Johnson ou John Lennon. Le lendemain j’ai entendu un campeur fredonner mon refrain. Ça peut paraître anecdotique, mais ça m’a fait un effet incroyable ! Ça m’a donné confiance et m’a surtout donné envie de répéter l’expérience. »

Ainsi, armé de ses chansons et d’un contrat de production chez Audiogram et d’édition chez Éditorial Avenue, il s’alloue les services de Samy Osta, réalisateur français responsable entre autres des derniers albums de Feu! Chatterton et de La Femme, et nous proposera, le 9 septembre prochain, un premier EP.

Questionné quant à savoir ce qui l’inspire dans l’écriture de chansons, le jeune auteur-compositeur répond : « Les sentiments, les sensations et les pensées nous traversent si vite et ce qui m’intéresse, ce que je recherche, c’est de pouvoir mettre la main sur ces choses informes et éphémères en les cristallisant dans une chanson pour pouvoir les sentir à nouveau et – si c’est réussi – les faire sentir aux autres. »

Si ce premier EP sera complètement en anglais, Aliocha n’exclue pas la possibilité d’un jour composer dans la langue de Molière : « J’ai effectivement plus de facilité en anglais ; ça m’est, étrangement, plus naturel. Les artistes francophones que j’admire ont tous une façon très personnelle et singulière de chanter la langue. Je n’ai pas encore trouvé la mienne. Mes tentatives ressemblent à du « wannabe » Jean Leloup. Je ne pourrais pas non plus reprendre une de mes chansons et y coller un texte en français. J’ai essayé – ça ne marche pas – même avec du Prévert », explique le chanteur, conscient qu’on lui posera la question à plusieurs reprises au fil des prochains mois.

Avec ces perches qui sont déjà tendues vers la France – le EP sort simultanément sur les deux territoires cet automne – il y a fort à parier que l’Hexagone risque de tomber rapidement sous le charme du blondinet. « On est déjà en train de monter une équipe là-bas, label, booking etc. Mais voilà, c’est important pour moi d’être sur les deux pays étant né en France et ayant grandi au Québec. »

Et la suite ? Qu’est-ce que la deuxième moitié de 2016 lui réserve ? Il conclut : « Faire le plus de shows possible ! Je compte passer un peu de temps en France cet automne. Et puis après ce sera l’album ! »