Formée en 2008 à Toronto, le groupe The Strumbellas est composé de Simon Ward à la voix et aux guitares, David Ritter à la voix et aux claviers, Jon Hembrey à la guitare solo, Isabel Ritchie au violon, Darryl James à la basse et Jeremy Drury à la batterie. Hembrey, James, Drury et Ward sont tous originaires de Lindsay, en Ontario.

Le EP éponyme du groupe paru en 2009 a été salué par la critique et le groupe a presque unanimement été qualifié de groupe à surveiller. Une résidence du lundi soir au Cameron House de Toronto a contribué à solidifier leur réputation et, en 2010, ils étaient invités à jouer dans des lieux légendaires comme le Yonge-Dundas Square, la Horseshoe Tavern et le Peterborough Folk Festival. Leur premier album, My Father and The Hunter, a été lancé de manière indépendante en 2012. The Strumbellas a par la suite signé chez Six Shooter Records afin de lancer son deuxième album, We Still Move on Dance Floors, en 2013, album qui allait remporter, en 2014, le JUNO de l’Album roots & traditionnel de l’année — catégorie groupe.

Le troisième album studio du groupe, intitulé Hope, est paru en 2016. Le premier extrait de cet album, « Spirits », est grimpé au sommet du palmarès alternatif de Billboard et a beaucoup tourné à la radio commerciale au Canada et dans plusieurs pays d’Europe. Le groupe a été invité à jouer dans de nombreuses émissions de variétés à la télé américaine, notamment The Late Show with Stephen Colbert. Une tournée mondiale en 2016-2017 a vu le groupe jouer un peu partout en Australie, en Europe et en Amérique du Nord, incluant des prestations dans des festivals d’envergure comme Bonnaroo et The Governor’s Ball. « Spirits » a été couronné Simple de l’année aux gala des JUNOs en 2017 en plus de valoir au groupe un Prix No. 1 SOCAN.

Le groupe vient tout juste de lancer « Salvation », le premier extrait et vidéoclip tiré de leur quatrième album sur lequel il travaille en ce moment.

À l’automne 2018, l’auteur-compositeur principal des Strumbellas, Simon Ward, a donné une Classe de Maître dans le cadre de la conférence Folk Music Ontario (FMO) à Toronto et il y a été particulièrement volubile et ouvert au sujet de son processus créatif. En plus de sa dissection du succès planétaire des Strumbellas, la chanson « Spirits », voici quelques faits saillants de ce qu’il avait à dire dans le cadre de son atelier…

  • « J’ai écrit ma première chanson vers l’âge de 12 ans, pour l’anniversaire de mon père. »
  • « Je suis obsédé par la musique. Je l’adore. »
  • « J’ai des milliers de mémos vocaux sur mon téléphone. Je chante dans mon téléphone quand je suis dans le métro. Je sors de la douche en catastrophe pour enregistrer une mélodie sur mon téléphone… Je peux travailler sur le démo d’une chanson pendant des jours et des jours… Réaliser des démos est ce que je préfère. »
  • « Globalement, mon message en tant qu’auteur-compositeur, c’est mélodie, mélodie, mélodie… Si vous n’avez pas une bonne mélodie, jetez-moi ça aux poubelles… Mais lorsque vous avez 10 secondes d’une mélodie incroyable, vous pouvez commencer à penser aux paroles, aux arrangements, à la production… Les paroles peuvent servir d’outil pour arriver à une bonne mélodie, et vous pouvez utiliser d’autres outils pour arriver à une bonne mélodie, mais la mélodie doit être là… Malgré cela, même si j’ai une bonne mélodie, je ne suis pas le meilleur pour construire autour de celle-ci. »
  • « J’ai une capacité d’attention assez courte, ce qui se traduit en chansons d’au plus 3 minutes. Je m’y consacre corps et âme, même si j’essaie d’écrire une chanson tout ce qu’il y a de plus pop. »
  • « C’est fou à quel point “Spirits” a changé ma vie et la vie de tous les membres des Strumbellas. J’avais toujours rêvé d’avoir une chanson qui fait le tour du monde. »
  • « Notre simple actuel, “Salvation”, est une mélodie qui a douze ans, elle date d’avant les Strumbellas. »
  • « J’ai de la difficulté à éviter la dépression, mais je me suis mis au défi d’être positif sur notre prochain album… Mais je n’ai pas ri depuis des années… J’aime la musique folk lente et triste. Je vais peut-être en écrire, éventuellement, sous le pseudonyme de Simon the Island. »

 



« C’est vraiment fou tout ça », souffle le Lavallois Brandon Mig lorsqu’on évoque son exceptionnelle année 2018, laquelle se résume en quatre mots : Best I’ll Never Have. La chanson ayant le plus tourné sur les radios québécoises au courant de l’année passée, un exploit qui a davantage contribué à la reconnaissance du talent de l’auteur, compositeur et interprète que sa participation à La Voix, en 2017. « C’est vraiment trop cool d’avoir eu une chance comme celle-là », abonde-t-il. Anatomie d’un hit en compagnie du jeune musicien.

Portée par une rythmique aux accents tropical house, Best I’ll Never Have est une ritournelle dans l’air du temps qui est parvenue à meubler les programmations estivales des radios commerciales du Québec. Qu’une version bilingue du succès ait été proposée a assurément contribué à maximiser sa diffusion, reconnaît Mig. « Avec les deux en même temps, on a réussi à accumuler [les rotations] et accru sa popularité dans les deux langues, même si la version francophone a tourné davantage. »

« Ce qui est intéressant, c’est que la version en français a beaucoup marché sur les radios, alors que la version anglaise a plutôt fonctionné sur les services de diffusion en continu comme Spotify, Apple Music et les autres, ajoute Brandon Mig. Comme si chaque version avait trouvé sa niche. »

Sa participation à la populaire émission La Voix, son association conséquente avec le coach Marc Dupré, ont sans doute contribué à ce que les radiodiffuseurs, puis le public, adhèrent à sa chanson. « Du côté anglophone, ce sont plutôt les radios indépendantes et universitaires qui ont diffusé Best I’ll Never Have – ça, et Beat 92,5 FM à Montréal. »

Captivé par la musique depuis les leçons de piano qu’il recevait enfant, Brandon Mig a découvert le chant, le son de sa voix, en prenant part à une comédie musicale durant ses années de secondaire. Il a même fait partie d’un petit band de rock alternatif, « même que je continue aujourd’hui encore à jouer avec ces gars-là, simplement pour le fun, pour le plaisir de faire de la musique avec eux. » Son parcours le mènera aux auditions de la Voix : « Je me suis quand même rendu jusqu’aux quarts de finale – toute une expérience. L’été suivant, j’ai tourné un peu avec Marc Dupré » tout en offrant ses services comme auteur et compositeur pour d’autres projets.

C’est un peu par l’entremise de Dupré que Brandon a rencontré l’architecte du succès de Best I’ll Never Have, le compositeur montréalais, réalisateur et propriétaire de studio John Nathaniel, « un musicien extraordinaire. Sa façon de composer est efficace, rapide, formidable ». Fructueuse, ajouterions-nous : Nathaniel a cosigné et/ou réalisé plusieurs succès radio au Québec et au Canada anglais, dont Du bonheur dans les étoiles de Marc Dupré, Placebo et Éclat d’Alexe Gaudreault, en plus d’avoir saupoudré sa magie sur les chansons de OneRepublic, Marie-Mai et Switchfoot, et de s’être mérité le prix Auteur-compositeur de l’année au Gala de la SOCAN en 2017.

La « connexion » entre Mig et Nathaniel fut instantanée. Ce dernier l’a un jour invité en studio à titre exploratoire, simplement pour voir si la chimie opérait en studio. « Avant d’attaquer Best I’ll Never Have, nous avions écrit ensemble sept autres chansons en deux jours, des petites idées de deux minutes qu’on enregistrait. Best I’ll Never Have était la huitième idée; on a réalisé que c’était la meilleure de toutes celles sur lesquelles on avait travaillé. Le déclic s’est fait lorsqu’on a trouvé le refrain; là, on s’est dit qu’on tenait peut-être un hit. » Pourquoi celle-là? « Hmm… Je crois que lorsque nous avons composé la mélodie et le texte, j’étais dans une zone plus « émotive »? J’ai l’impression que c’est ça : à deux on a réussi à composer une chanson pleine d’émotions, dans les mots comme dans la musique ».

À partir de la maquette, le duo a bossé une bonne semaine en studio, faire les bonnes pistes de voix, travailler les orchestrations et la réalisation, elle signée Nathaniel. Or, dès la chanson terminée, le duo songeait à enregistrer une version francophone; bienvenue à la parolière Mariane Cossette-Bacon, collaboratrice de John Nathaniel qui a signé le texte de Placebo d’Alexe Gaudreault, qui a adapté le texte en français. On connaît la suite : « C’est cool d’avoir un mentor comme John parce qu’il sait comment composer de bonnes chansons, et c’est quelque chose que j’aspire à faire encore longtemps », souhaite Brandon Mig.

Best I’ll Never Have aura marqué l’été 2018 et gonflé la notoriété de l’artiste indépendant, qui n’a toujours pas d’album à défendre à ce jour. Vous devinez bien que Brandon y consacre aujourd’hui toutes ses énergies : « Notre plan, c’est de composer un mini-album, cinq ou six chansons en tout, mais d’offrir au fur et à mesure les extraits aux radios ». Un pas en avant à la fois, « en regardant comment ça va se passer sur le prochain single, maintenir le momentum, et voir jusqu’où on peut aller avec tout ça ».

Une nouvelle chanson, signée Nathaniel, Cossette-Bacon et Mig, devrait bientôt être dévoilée. Surveillez vos ondes radio !

 



Ce n’est pas un hasard si l’on surnomme Nashville « Music City ». Impossible de faire 10 pas dans cette ville sans croiser un auteur-compositeur ou un interprète aux grands rêves. La population de la ville a explosé au cours des dix dernières années en raison de l’arrivée massive d’aspirants inspirés par les six saisons de la série télé Nashville. Une cohorte de Canadiens s’y font d’ailleurs entendre, ce qui mérite d’être souligné. Parmi eux, on retrouve Kathleen Higgins, Robyn Dell’Unto, Jesse Labelle et Sarah Troy Clark. Voici leurs histoires.

KAT HIGGINS

Kat HigginsActuellement sous contrat chez BMG Nashville par le biais de Patrick Joseph Music, sa plus grande réussite en tant qu’auteure-compositrice à ce jour est sa collaboration à la chanson « Mexico »  de Carrie Underwood, en 2015, en compagnie de Derrick Adam Southerland et Jamie Moore sur l’album Storyteller.

Mais ça n’est pas pour autant la première fois qu’elle a goûté au succès. Elle a passé la majorité de sa vie dans le trio country familial The Higgins qui a lancé deux albums sur Open Road Records. C’est néanmoins lorsqu’elle a mis les pieds à Nashville que son destin a changé du tout au tout.

« The Higgins était de passage à Nashville, et aussitôt que j’ai débarqué de l’avion et que je suis sortie de l’aéroport, j’avais le cœur brisé, car je savais que je ne voudrais plus jamais rentrer chez moi au Canada », raconte l’artiste qui a commencé à écrire des chansons à l’âge de 13 ans. « Mon cœur n’a jamais quitté Nashville depuis. »

Après la pause professionnelle de The Higgins en raison de la grossesse de sa sœur Eileen, son compatriote canadien et auteur-compositeur professionnel Deric Ruttan, ainsi que son épouse Margaret, ont pris Kat sous leurs ailes et lui ont offert un sanctuaire le temps qu’elle s’organise.

Originaire de Delta, en Colombie-Britannique, elle explique que son travail avec The Higgins « m’a permis d’avoir accès à des séances de création auxquelles je n’aurais pas autrement eu accès parce que nous avions un contrat de disque au Canada et les auteurs souhaitaient collaborer à nos simples. » Après avoir participé à la création de « Mexico », une chanson aux accents bhangra, Higgins nous confie qu’elle attend des nouvelles d’une nouvelle chanson qu’elle espère avoir placée auprès d’un artiste country américain. Elle a également placé ses chansons « Old Soul » à l’émission The Voice et « Johnny Cash Heart » à l’émission American Idol.

Et Higgins n’a pas pour autant abandonné sa carrière scénique : elle prépare une tournée canadienne et lancera quelques nouvelles chansons sur Spotify en 2019.

 

JESSE LABELLE

Jesse LabelleAprès un détour dans le monde de la pop de 2009 à 2012 et des succès comme « Easier », le Torontois Jesse Labelle s’est recentré sur sa zone de confort, le country. « Je me découvre en tant qu’artiste », confie Labelle qui enregistrait auparavant pour Wax Records. « Mais si vous écoutez mes premières chansons, ce sont toutes des histoires et les paroles ont toutes des racines country. » Même à son époque pop, Labelle écrivait la majorité de sa musique à Nashville, où il s’est établi depuis 2013.

Son travail pour se développer en tant qu’interprète et auteur-compositeur a porté ses fruits : il a assuré les premières parties de grands noms comme Keith Urban, Brad Paisley, Eric Church, Florida Georgia Line et Thomas Rhett. Il a progressé de manière spectaculaire en tant qu’auteur-compositeur et ses chansons ont trouvé preneur auprès d’artistes comme David Huff, Richard Marx, Jeffrey Steele, Victoria Shaw, Hunter Hayes, Desmond Child, Chris Wallin et Deric Ruttan, pour ne nommer que ceux-là.

Son plus récent succès est la co-création du nouveau simple de Austin Burke, « Slower », qui a déjà plus de 1,5 million d’écoutes sur Spotify et qui devrait être lancé à la radio américaine au début de 2019.

Labelle prévoit lancer un EP en février et il partira en tournée américaine par la suite.

SARAH TROY CLARK

Sarah Troy ClarkDiplômée de Berklee Music à Boston, Sarah Troy Clark se qualifie d’« amibe » qui est encore à la recherche d’elle-même tout en développant son talent. Originaire de Bragg Creek, en Alberta, elle a récemment réussi à placer trois de ses collaborations sur l’album pop ambiant de OBED intitulé Projections, en plus de chanter sur deux d’entre elles, « The Valley » et « Arms’ Length ».

« C’est le projet le plus en vue sur lequel j’ai travaillé jusqu’à maintenant », confie Clark avant d’ajouter que la scène pop de Nashville est actuellement en croissance. Dans son cas, le déménagement à Nashville a principalement été propulsé par des raisons économiques (« déménager dans une autre ville m’aurait coûté une fortune en loyer »), mais elle profite à fond de son temps passé à collaborer avec plein de gens créatifs et a plusieurs chansons dans les cartons.

« J’ai beaucoup de difficulté à retenir mon espoir », avoue-t-elle, parfaitement consciente qu’avoir un pied à Nashville n’est en rien une garantie. Bien qu’elle ait lancé six albums de manière indépendante – certains sociofinancés grâce à Indiegogo -, Clark tente de se concentrer sur l’écriture de chansons pour d’autres artistes.

« Tout ce que je veux c’est de continuer à faire ce que je fais et être heureuse, car c’est inouï de pouvoir faire ça », dit-elle. « C’est encore plus fou de penser que je pourrais y réussir. »