C’est arrivé lorsque John a fait la connaissance de Paul. C’est arrivé quand Bryan Adams a fait la connaissance de Jim Vallance, et aussi quand Drake a fait la connaissance de 40. C’est aussi arrivé le jour ou un morceau de chocolat est tombé dans le pot de beurre d’arachide. C’est l’histoire classique du tout qui est plus grand que la somme de ses parties.
Et c’est ce qui s’est produit lorsque les membres SOCAN Breagh Mackinnon, Carleton Stone et Dylan Guthro, trois auteurs-compositeurs-interprètes solo de la Nouvelle-Écosse, se sont rencontrés dans le cadre du Gordie Sampson Song Camp commandité par la SOCAN en 2011 au Cap Breton.
« C’est la première fois que nous avons joué et la musique et collaboré ensemble », explique Mackinnon « Carleton et moi sommes de Sydney, alors on se connaissait plus ou moins et nous avions joué ensemble quelques fois, mais c’était la première fois que nous nous rencontrions créativement. »
En tout, chacun de son côté, Mackinnon, Stone et Guthro — fils du membre SOCAN Bruce Guthro — comptent 6 albums solo et ont travaillé avec certains des plus grands noms de la musique canadienne, dont notamment les lauréats de prix JUNO Classified et David Myles, des producteurs tels que Howie Beck (Feist, Hayden), Hawksley Workman (Serena Ryder, Tegan and Sara) et Jason Collett de Broken Social Scene.
« Nous jouions ensemble si souvent que nous avons décidé d’officialiser la chose et de créer notre propre groupe », Breagh Mackinnon, Port Cities
Mais lorsque les trois compères ont combiné leur talent musical et créatif lors de ce camp de création, ce fut le début de quelque chose de plus grand qu’eux, même s’ils ne s’en sont pas rendu compte immédiatement. Au cours des trois ou quatre années suivantes, ils ont continué à écrire ensemble, à participer aux albums des autres, à partager certains frais et à jouer dans les groupes des autres.
« Puis, il y a environ 2 ans, nous jouions ensemble si souvent que nous avons décidé d’officialiser la chose et de créer notre propre groupe », raconte Mackinnon. C’est ainsi qu’est né Port Cities en 2015. Ils ont rapidement été mis sous contrat par Warner Music Canada et, début 2017, ils ont lancé un premier album éponyme qu’ils ont enregistré à Nashville.
Pour la réalisation de cet album, ils ont fait appel à l’hôte du camp de création où ils se sont rencontrés. Leur compatriote néo-écossais Gordie Sampson s’est taillé une place enviable à Nashville où il est un des auteurs-compositeurs et des réalisateurs les plus courus ; il a travaillé avec des artistes tels que Carrie Underwood, Keith Urban, Miranda Lambert, Florida Georgia Line, et bien d’autres.
« Nous y étions allés souvent pour écrire des chansons », raconte Guthro, « mais de s’y rendre pour travailler sur notre propre matériel était vraiment cool. Nous sommes chanceux d’avoir pu profiter de tous les contacts de Gordie, et il a ses personnes ressources ; il connaît tous les musiciens, les ingénieurs, peu importe de qui vous avez besoin. Nous étions constamment renversés de leur rapidité et de leur incroyable compétence. Une grille harmonique, une écoute, une ou deux notes ; ils visaient dans le mille après une ou deux prises. »
Pendant leur séjour à Nashville, ils ont bien entendu profité de la mine d’or de talents créatifs de la ville. D’ailleurs, quelques-unes des chansons sur l’album ont été écrites à Nashville en compagnie d’auteurs-compositeurs qu’ils avaient rencontrés grâce à Sampson.
« Chaque fois que nous nous rendons là-bas, nous tentons d’organiser des séances de création avec des artistes locaux », explique Mackinnon, « car, évidemment, certains des meilleurs auteurs-compositeurs au monde se trouvent à Nashville. Nous écrivions ensemble, mais il n’était pas question de passer à côté d’une chance de collaborer avec certains de ces artistes incroyablement talentueux. »
Mais lorsqu’est venu le temps de choisir quelles chansons seraient enregistrées sous le nom de Port Cities, ils ont d’abord exploré leurs répertoires individuels pour y trouver des chansons dignes de ce nom.
« On est partis de là », explique Stone, « mais lorsque nous avions presque terminé l’album, on avait établi une façon de travailler à trois qui nous convenait parfaitement. C’est davantage l’état des lieux en ce moment. »
Leur processus de collaboration tire un maximum de profit de leurs forces et de leurs influences musicales respectives.
« Je suis plutôt le type qui arrive avec les paroles, le titre ou le concept, et ma faiblesse c’est les mélodies », avoue Stone, « tandis que Dylan est génial pour les mélodies et Breagh est une véritable prodige du jazz, alors elle a tous ces outils dans sa besace que je ne saurais même pas utiliser. Je crois que c’est la force de notre collaboration. Nos talents se complètent à merveille lorsque nous créons ensemble, et c’est sans doute pour ça que nous avons continué à travailler ensemble après notre rencontre. Et c’est devenu de plus en plus fort à mesure que nous avons évolué en tant qu’artistes et en tant qu’amis. »
À ce jour, les fruits de leur collaboration semblent plaire de plus en plus à leur auditoire. Leur chanson « Back to the Bottom » s’est inscrite au palmarès des « hits » viraux de Spotify avec plus de 340 000 diffusions à ce jour.
Après avoir assuré la première partie durant la tournée de leur compatriote des maritimes Rose Cousins, le trio se prépare pour une tournée de lancement de son album su son propre territoire. Port Cities partira ensuite en tournée au Royaume-Uni en mai avant de rentrer au Canada pour la saison des festivals. Ils retourneront en Europe à l’automne avant de rentrer au Canada pour d’autres dates.
Ce qu’ils ont créé en combinant leurs voix et leurs talents uniques a commencé à les faire voyager de plus en plus loin, mais pas un membre de Port Cities ne s’en plaindra.
« On est “booké” solide jusqu’à Noël, on dirait bien, et on ne s’en plaint pas », conclut Stone.