Il y a déjà trois ans que Poesy (alias Sarah Botehlo) a retenu l’attention des téléspectateurs canadiens grâce à ses interprétations dans la série The Launch de CTV, mais elle n’a pas chômé pour autant.

Glass Box Confessional
, un EP de quatre chansons, a été lancé en 2019 sous l’étiquette Big Machine Records de Scooter Braun/Scott Borchetta, et le premier simple, “Soldier of Love,” a fait ses débuts en première position du palmarès iTunes All Genres en plus de s’inviter dans le Billboard Top 40. (Le contrat de Poesy avec eux est malheureusement tombé à l’eau dans la foulée de la COVID-19.) Suivit un simple, « Diamonds », qui a généré plus de 340 000 vues sur YouTube et attiré l’attention du célèbre producteur britannique Stephen Lipson (Annie Lennox, Grace Jones, Billie Eilish) ainsi que celle de l’entreprise new-yorkaise de gérance Artist for Artist.

Depuis quelques mois, Lipson s’affaire à réaliser virtuellement le premier album de l’artiste (date de lancement encore inconnue) grâce à des rendez-vous sur Skype et Zoom en raison de la pandémie. « Faire un disque de cette manière, c’est pas évident », reconnaît Poesy. « J’aurais préféré me rendre physiquement en Angleterre et ne pas avoir à me réveiller à 5 heures du matin pour prendre ses appels, mais je suis vraiment heureuse de pouvoir le faire. »

« À l’autre bout du fil à Toronto, où Poesy, native de Hamilton, s’est installée il y a cinq ans après avoir obtenu son diplôme de l’établissement d’enseignement ontarien Western University, elle décrit avec entrain et enthousiasme les sentiments que lui inspire aujourd’hui sa carrière. Il se prépare de grandes choses. Le lendemain de notre entrevue, elle devait tourner une vidéo pour « Steel Hearts », une chanson écrite sur commande pour l’ouverture de la 28e édition des Jeux du Canada (maintenant reportée au mois d’août 2022), et elle avait hâte de se mettre à l’œuvre.

La chance d’écrire cette chanson s’est présentée d’une manière que Poesy ne peut décrire aujourd’hui sans mourir de rire. En visite chez ses parents, elle apprenait un jour que sa mère avait fièrement dévoilé aux enfants de ses voisins que sa fille Sarah était chanteuse, et qu’elle elle leur avait promis qu’elle leur donnerait un spectacle la prochaine fois qu’elle viendrait la voir. « J’étais comme, ‘Maman, pourquoi as-tu invité ce monde-là? Je voulais juste rester tranquille.’» Incroyablement, les enfants avaient emmené leurs parents avec eux à ce petit concert, et il se faisait que le papa siégeait au comité de planification des Jeux du Canada. Quelques jours plus tard, Poesy était invitée à écrire et à interpréter la chanson d’ouverture.

« J’ai moins de mal à partager mes émotions maintenant »

Un honneur incroyable, sans aucun doute, mais également, pour une femme qui se décrit comme « absolument pas athlétique », un grand défi. « Comment allais-je pouvoir exprimer les sentiments éprouvés par ces athlètes, moi qui séchais les cours d’éducation physique à l’école? »

Poesy a écrit « Steel Hearts » (chanson dont le titre, avoue-t-elle, évoque l’industrie de l’acier de sa ville natale) avec Dajaun Martineau, qui a travaillé avec Kathleen Edwards, Lydia Ainsworth et Moist, pour ne nommer que ceux-là. C’est un ami de longue date qui a coécrit et enregistre actuellement le nouvel album de la chanteuse.

Enfant, Poesy n’avait jamais songé à la possibilité de faire carrière en musique bien que, explique-t-elle, « je pense que, d’une certaine manière, j’ai toujours été autrice-compositrice dans l’âme du fait que j’ai grandi en écoutant des quantités déraisonnables d’émissions de Disney et que je croyais qu’on était supposé faire une chanson de tout ce qui nous arrivait. Je faisais parfois une chanson sur la préparation d’un sandwich. Je devais être une enfant parfaitement insupportable! »

Tout a changé après son admission à Western. La jeune Poesy a commencé à se lier d’amitié avec un certain nombre de musiciens, puis elle a un jour remporté un concours de talents dont le prix comportait un certain nombre d’heures de studio gratuites. Ce fut la piqure, et elle se mit à écrire des chansons pour elle-même. Puis il y eut un autre concours – The Launch – et sa vie a soudain basculé.

« Après The Launch, rien n’était plus pareil », explique-t-elle. « Avant ça, j’avais toujours écrit seule dans ma chambre, si bien que je me suis sentie très mal à l’aise pendant ma première session en studio… Je pense que le fait d’écrire des chansons m’a beaucoup aidée à m’épanouir parce que j’étais très, très renfermée sur moi-même, et que j’ai moins de mal à partager mes émotions maintenant. Je pense que mes expériences de co-écriture à répétition des quatre dernières années ont fait de moi quelqu’un de beaucoup, beaucoup plus ouvert. »

Que veut dire le nom de Poesy ?
D’où vient le pseudonyme de Poesy ? Et comment se prononce-t-il ? En deux syllabes (comme la fleur), ou en trois (comme vous l’apprendra n’importe quelle recherche sur Google)? « Quand j’étais à Western, je suis restée debout un soir parce que je voulais avoir un nom de scène et que j’avais décidé de ne pas me coucher tant que je n’en aurais pas trouvé un », raconte-t-elle. « Je lisais à l’époque un livre intitulé The Defense of Poesy [également connu sous le titre de An Apology for Poetry, écrit par le poète élisabéthain Philip Sidney et publié, après sa mort, en 1595] pour un cours, et l’argument général de ce livre était [que] nous devrions mettre l’art au service de l’éducation parce que, en apprenant quelque chose de cette manière, les gens peuvent profiter d’une expérience agréable. L’idée me séduisait, et elle s’est finalement imposée. » Pour ce qui est de la prononciation, « c’est PO-É-SIE. ». Maintenant, vous savez!