Des changements, Jennifer Beavis en a vu à la tonne au cours de ses 25 années de carrière. Les concepts de contraction et de fusion sont partout depuis qu’elle a reçu son diplôme du Fanshawe College en 1993. Elle n’a jamais cessé de travailler à plein temps comme employée, sous-traitante ou consultante, mais dans son cœur, elle a toujours été une éditrice de musique.

« Le secteur s’est transformé en économie de piges », explique Jennifer Beavis avec une résignation optimiste. « J’ai fondé Librascor parce que c’était très difficile de trouver une autre position exécutive permanente et à plein temps du même genre. Je ne regrette absolument rien. »

Aujourd’hui, la dirigeante de Librascor Copyright Consulting est maître de son propre destin et elle travaille pour un porte-folio de clients incluant BMG Rights Management, pour qui elle agit à titre de directrice de l’entité canadienne, Zoomer Media et Corkscrew Media. Arts & Crafts Productions, 604 Records, CCS Rights Management, Street Quality Entertainment, C2W Music Ltd et Entertainment Tonight ont tous déjà figuré à la liste des clients de Librascor.

« J’aime ce que je fais, et heureusement, j’en étais à un point de ma carrière où j’avais cumulé suffisamment d’expérience et de contacts dans l’industrie pour pouvoir offrir mes services comme consultante. Le secteur rétrécit et beaucoup de travail s’effectue aux États-Unis, mais ils ont tout de même besoin d’expertise canadienne. »

« Au début, je passais beaucoup de temps au téléphone », se souvient Beavis. « C’est ce qui s’est passé avec BMG, qui venait de mettre fin à sa relation avec leur administrateur précédent. J’ai passé un coup de fil au directeur pour l’Amérique du Nord, car on se connaît, et deux semaines plus tard, j’avais le contrat. J’ai peine à croire que ça fait déjà cinq ans. »

« J’ai passé un coup de fil au directeur pour l’Amérique du Nord, car on se connaît, et deux semaines plus tard, j’avais le contrat. »

Trois conseils de Jennifer Beavis à l’intention des auteurs-compositeurs à la recherche d’un éditeur

  1. « Soyez visibles. Nous vivons dans un monde de médias sociaux et de marketing ; les éditeurs doivent être en mesure de vous trouver. Les œuvres non sollicitées ne sont encore et toujours pas les bienvenues. Il revient aux créateurs et aux artistes de créer un buzz, et une fois ce dernier en place, il faut que les gens de l’industrie puissent vous trouver. »
  1. « Soyez présent. Participez aux événements de l’industrie, aux conférences, etc. Socialisez avec les gens de l’industrie après les panels de discussion ; la majorité d’entre eux seront heureux de discuter avec vous et de partager. Une fois votre relation avec ces derniers établie, votre travail n’est plus non sollicité et ils accepteront probablement vos soumissions. »
  1. « Faites vos recherches. Avant d’envoyer des chansons à un éditeur ou un directeur musical, soyez au fait de ce qu’ils recherchent ; ne leur faites pas perdre leur temps. Placer une pièce dans une production est une excellente manière de commencer à bâtir votre profil et votre histoire professionnelle. Ne leur envoyez jamais de support physique, uniquement des liens vers des fichiers en ligne. »

Ce contrat avec BMG vient en quelque sorte boucler la boucle. L’un des premiers emplois de Jennifer Beavis était assistante à l’édition pour BMG Music Publishing Canada. Elle remercie Dianna Rybak de lui avoir donné cette première chance. « Elle m’a donné mon premier emploi et montré les rouages de l’administration », se souvient-elle. « Nous avions une excellente relation professionnelle et elle me respectait, ce qui a contribué à bâtir ma confiance en moi et confirmé mon choix de carrière dans ce domaine. »

Même si un grand pan de cette industrie est fortement axé sur le côté A&R des choses, qui est plus « sexy », c’est dans le domaine de l’administration que Beavis a fait sa marque. « Ça n’est pas le côté “sexy” de ce business », admet-elle, « du moins tant que les gens ne veulent pas leur argent. Les règles changent d’un territoire à l’autre, et c’est le genre de truc que j’aime savoir. C’est dans ma génétique, j’imagine, avec deux avocats dans ma famille. Peut-être que c’est parce que j’aime les règles, j’aime savoir que pour un problème donné, il y a une réponse. C’est simplement logique, pour moi. »

Jennifer Beavis a toujours eu comme priorité de redonner. Elle a siégé au conseil du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, de l’Association canadienne des éditeurs de musique, du programme de gestion des affaires musicales du Durham College, ainsi qu’aux comités de l’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement (CARAS) et des Canadian Country Music Association Awards. Elle a également enseigné au Durham College, à l’Institut Trebas, à l’International Academy of Design et à l’Audio Recording Academy (TARA).

« Les conseils d’administration auxquels j’ai siégé ont beaucoup contribué à mon réseau », admet-elle volontiers, « mais ils ont également nourri mon intérêt pour les spécificités de ce domaine. Je m’intéresse sincèrement aux questions entourant le droit d’auteur et je tiens à demeurer à jour de tous les changements dans le domaine. Je crois que j’ai beaucoup à offrir — le côté admin du business n’est peut-être pas sexy, mais il est essentiel à sa santé. »

Jennifer Beavis a une affection particulière pour la SOCAN. « Les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique sont très bien représentés », affirme-t-elle. « Ce que nous accomplissons ici avec des ressources moindres est incroyable. La SOCAN parvient à faire sentir ses membres comme si c’était une organisation familiale tout en étant concurrentielle et respectée sur l’échiquier international. La SOCAN représente très bien ses créateurs à l’international — mieux que toute autre société, à mon avis. »