Vous vous demandez comment passer du statut d’auteur-compositeur et producteur avec un studio dans le sous-sol de votre maison à celui de musicien de classe mondiale qui travaille avec The Weeknd ou Noah Cyrus? « Quand je trouve la réponse, je vous fais signe », lance Mike Sonier à moitié à la blague.

Bien que son nom ne soit pas sur toutes les lèvres, le producteur originaire de Cornwall, en Ontario, et désormais installé à Los Angeles, a passé les cinq dernières années à se tailler une place dans la communauté pop et on peut dire qu’il a réussi : il a coécrit et produit pour Maggie Rogers (« Love You For A Long Time »), Julia Michaels (« Priest ») et Noah Cyrus sur « July » – le plus grand succès de Sonier à ce jour – dont la version solo et la version avec Leon Bridges cumulent plus de 1 milliard de diffusions en continu à ce jour.

Mike Sonier, Noah Cyrus, "July"

Cliquez sur l’image pour faire jouer la vidéo de « July » par Noah Cyrus.

« Ouais, c’est pas mal fou », dit-il au téléphone depuis L.A. « En tant que fan de musique qui poursuit ce rêve depuis que j’ai 17 ans, avoir une chanson qui a touché plein de monde c’est le plus grands des honneurs. Pas plus tard qu’hier, j’ai vu un clip à propos de “July” sur Instagram où quelqu’un m’avait tagué. Y’a du monde qui m’a dit qu’ils avaient écrit une dissertation sur la chanson pour être admis à l’université. Y’a pas de meilleure récompense que ça! »

Sous contrat avec TwentySeven Music Publishing de Jenna Andrews et Sony Music Publishing, Sonier pourrait dire qu’il doit son succès au fait d’avoir été au bon endroit au bon moment, mais en réalité, il est plutôt dû à sa capacité à faire feu de tout bois et « à ne pas avoir peur de contacter des gars qui ont réussi » afin d’offrir de les aider avec tout ce dont ils ont besoin en termes d’expertise de studio, de maestria ou de travail manuel.

« Je me suis retrouvé dans toutes sortes de situations », dit-il. « J’ai rencontré Alessia Cara lors de ses toutes premières séances d’écriture, au moment où elle travaillait sur “Here” et je me suis occupé de l’ingénierie et de la production du démo. À force de travailler avec plein de producteurs différents, j’ai appris plein de trucs que je peux sortir de mon chapeau quand c’est utile. » Il a loué une salle aux Dreamhouse Studios de Toronto, et a également travaillé avec Stephen « Koz » Kozmeniuk en tant qu’assistant sur le premier disque de Dua Lipa à la même époque.

Plus tard, après avoir été frustré par un projet qu’il venait de terminer de produire, Sonier s’est vidé le cœur sur Twitter et a écrit qu’il souhaitait travailler sur des projets « de meilleure qualité ». Parmi les lecteurs de son gazouillis se trouvait Martin « Doc » McKinney, coauteur et producteur d’Esthero et un des tout premiers collaborateurs d’écriture et de production d’un certain The Weeknd. Il cherchait quelqu’un pour l’aider. « Un de mes contacts à Dreamhouse a eu la gentillesse de nous présenter », raconte Sonier. « J’ai passé une entrevue avec Doc et j’ai commencé le lendemain. »

“Si je ne suis pas dans la pièce avec les autres, je ne ferai pas partie des créateurs”

Un des premiers projets sur lesquels il a travaillé avec Doc était la chanson thème du film Black Panther intitulée « Pray For Me » et mettant en vedette The Weeknd et Kendrick Lamar. Il a éventuellement signé un contrat de production avec McKinney afin de trouver et de développer des artistes en plus d’être invité à travailler sur les chansons de Michaels, Rogers et Cyrus. Sonier a signé son contrat d’édition avec Andrews à la fin de son contrat de production avec McKinney et a transplanté sa jeune famille à L.A. « Ça semblait être la bonne chose à faire étant donné la quantité de travail qu’il y a ici », dit-il.

« Dans mon monde, si je ne suis pas dans la pièce avec les autres, je ne ferai pas partie des créateurs », dit-il. « De la façon dont je travaille, on est tous dans le studio et on écrit la chanson, on trouve sa “vibe” et on la produit au fur et à mesure. Quand tu vois la multitude d’artistes qui viennent ici du monde entier, être signé par un grand éditeur est ce qui te permet d’y avoir accès. »

Sonier explique qu’il est toujours à la recherche de quelque chose en particulier quand il écrit. « J’essaie toujours de trouver l’angle par lequel apporter ma perspective à une situation », explique-t-il. « Des fois, quand j’écris une chanson, je me concentre juste sur le texte en grattant une guitare acoustique. D’autres fois, j’essaie plutôt de me concentrer sur le côté musical pendant que l’interprète est dans sa bulle avec le texte et j’essaie de créer une palette musicale intéressante et unique.   J’essaie de toujours trouver une manière d’ajouter une émotion unique pour que ça touche les gens. »

Produite par Sonier et coécrite avec Noah Cyrus, Peter Harding et Jenna Andrews, « July » est née dans un camp de création. « Comme plein de chansons dans son genre, “July” a commencé par une conversation après qu’on se soit tous réunis dans la même pièce », explique Sonier. « Tout le monde apprend à se connaître parce que tout le monde est à un point différent de sa vie émotionnellement. On commence à communiquer, on s’ouvre un peu plus et on partage nos histoires. J’ai raconté quelque chose qui se passait dans ma vie et en même temps, je jouais cette progression d’accords toute simple.

Les connexions de Sonier au camp de création Kenekt Sync de la SOCAN
En juillet 2022, Sonier a participé à la toute première édition du camp de création Kenekt Sync de la SOCAN à L.A., un événement organisé spécifiquement pour créer des chansons qui seraient proposées à des superviseurs musicaux pour être utilisées dans des productions à l’image. “T’es mis en équipe avec un groupe de personnes – d’autres producteurs, un auteur et un interprète – et le but est d’écrire et de produire un morceau de musique dans un temps déterminé. Il s’agit d’un projet vraiment amusant, d’un défi cool, et d’une bonne façon de peaufiner ton talent et de sortir de ta zone de confort. J’ai trouvé que ça c’était vraiment bien passé.”

“Avoir le cœur sur la main et ne pas avoir peur de te tenir droit dans ta propre merde – pardonne-moi l’expression – te permet d’aller chercher cette histoire en dedans de toi, cette expérience humaine qu’on connaît tous. Dans le cas de ‘July’, elle est née le premier jour d’un camp d’écriture et ce que vous entendez c’est pas mal exactement le résultat de cette journée de création.”

Fin 2022, Sonier a collaboré avec Ruth B. sur une chanson intitulée “Always You” qu’elle a écrite pour le film Maybe I Do. “C’était une question de délais très serrés”, raconte-t-il. “Ruth et le réalisateur Michael Jacobs m’ont passé un coup de fil pour discuter de produire la chanson. En plus de mon travail de production, j’ai réalisé l’orchestration et joué le piano. On a enregistré deux versions différentes, en plus.”

Les yeux tournés vers l’avenir, Sonier est en train de mettre sur pied sa propre société de création, Somebody Call Everybody Inc. “Mon objectif est d’utiliser ma plateforme, au fur et à mesure qu’elle se développe, pour défendre les créatifs, les auteurs-compositeurs, les producteurs, les interprètes et les personnes qu’on n’écoute souvent pas”, explique-t-il. “L’un de nos objectifs est de prendre part aux changements en cours dans la culture de notre industrie et d’aborder activement les problèmes qui affectent les créatifs grâce à des actions concrètes.”

Peu importe ce qui arrivera à mesure qu’il fonce, Mike Sonier continue de se tailler une place impressionnante.



Avant même d’être officiel, on peut dire que le duo R&B torontois Spiritsaver avait une longueur d’avance sur la concurrence.

Avant Zale et Tajudeen lancent la pièce psilocybine-délique « I’m High, Have You Met Me? » ils étaient – et sont toujours – encadrés par deux des plus brillants gourous de la production au Canada, le finaliste dans la catégorie Producteur de l’année aux Grammys 2023 Matthew « Boi-1da » Samuels (Drake, Beyoncé, Kendrick Lamar, Jack Harlow, Travi$ Scott) et le producteur et auteur-compositeur finaliste aux Grammys Stephen « Koz » Kozmeniuk (Dua Lipa, Kendrick Lamar, Madonna, Nicki Minaj).

Spiritsaver, "I'm High, Have You Met Me?"

Cliquez sur l’image pour faire jouer la vidéo « I’m High, Have You Met Me? » de Spiritsaver.

« Nous avons vraiment de la chance de pouvoir faire écouter notre musique à des gars comme Stephen Kozmeniuk et Boi-1da », dit Zale. « Des gars qui sont pour nous des mentors, avec qui on travaille étroitement et qui nous donnent leurs opinions. C’est comme avoir accès aux meilleurs représentants A&R pour “brainstormer” avec eux. Je suis vraiment reconnaissant de pouvoir compter sur le réseau qu’on s’est bâti toute notre vie. »

Zale n’exagère pas quand il parle d’un réseau bâti au fil d’une vie quand on sait qu’il a rencontré le chanteur d’origine nigériane Tajudeen à l’âge de 12 ans aux studios The Lair.

La feuille de route de Zale est assez enviable en elle-même : à titre de producteur – tant en solo qu’à titre de membre du duo d’auteurs-compositeurs-producteurs The Maven Boys – il a travaillé avec des mégastars comme Eminem, Kanye West, Nicki Minaj, Jennifer Hudson, Meek Mill et Childish Gambino, rien de moins. Il a fait ses premiers pas dans le domaine à l’âge de 13 alors qu’il gérait la page MySpace de Boi-1da, puis, 2 ans plus tard, ils créaient des « beats » ensemble et, à l’âge de 18 ans, il a été mis sous contrat par sa maison de production.

« Mon histoire avec 1 da remonte à loin », explique Zale. « Après j’ai rencontré Koz et je l’ai introduit au système de 1 da. À l’époque, Koz avait deux vies : il faisait de la synchro et des pubs et des trucs pop de 8 h à 18 h, et après on se réunissait et on travaillait jusqu’à 2 h du mat’ sur des trucs à présenter à 1 da. On a fait plein de morceaux ensemble, il y a toute une dynamique familiale qui va plus loin que la musique. C’est pareil avec T [ajudeen] : on est tous des amis avant d’être des collaborateurs musicaux, c’est vraiment comme une confrérie. On veut tous que les autres réussissent. »

Si Zale et Tajudeen se connaissent depuis toujours, leur nouveau projet Spiritsaver est tout nouveau et tout frais.

« On tenait à contrôler notre destinée » – Zale

« On tenait à contrôler notre destinée », dit Zale. « On tenait à être en mesure de créer l’art qu’on a envie de créer. Il y a beaucoup de politicaillerie des deux côtés de l’industrie, que ce soit dans les coulisses ou à l’avant-scène. Là, la différence c’est qu’on peut prendre notre carrière par les cornes et faire ce qu’il faut pour s’assurer que la musique sonne exactement comme on a envie qu’elle sonne. »

« Quand tu travailles dans les coulisses, c’est un peu comme si tu donnais ta musique à un interprète en espérant qu’il va prendre les bonnes décisions. En étant nous-mêmes les interprètes, on est en mesure de créer l’art qui accompagne la musique. Ça va plus loin que le simple fait d’écrire des chansons : c’est une question de développer notre image de marque, faire connaître le style de vie et être responsable de tous ces extras qui sont super amusants comme les shootings photo, tourner des vidéoclips et créer des contenus. »

Tajudeen qualifie la musique de Spiritsaver de « soul écrite par le destin » et affirme que la chimie entre eux a été instantanée, comme en font foi leurs deux premières chansons, « I’m High, Have You Met Me », qui a cumulé 33 000 visionnements sur YouTube en un seul mois, et leur simple actuel, la ballade « Killing Us Slowly ».

« C’est pour ça qu’on a connecté immédiatement : ça faisait un bout que c’était en gestations », explique Tajudeen.

Zale confie que « I’m High, Have You Met Me? » est inspirée par les champignons magiques. « On a commencé à écrire cette chanson après une expérience psychédélique que j’ai vécue », dit-il. « C’est inspiré par mon trip, une projection astrale (quand l’âme quitte le corps). C’est un peu comme naître à nouveau. Les expériences que tu vis dans cette autre dimension avant de réintégrer ton corps c’est un peu ça que Spiritsaver représente pour nous. Pareil pour le nom. »

« Killing Us Slowly » est une chanson sur une peine d’amour, explique Zale. « Ça parle de s’embarquer dans une relation un peu trop vite », poursuit-il. « Des fois les relations amoureuses démarrent en lion parce qu’elles sont basées sur l’attirance plus que sur une réelle compatibilité. On voulait examiner une histoire d’amour de ce point de vue extérieur avec un regard lucide où on voit clairement que les deux personnes ont leur part de responsabilité dans ce qui se passe. »-

Cliquez sur l’image pour faire jouer la vidéo « Killing Us Slowly » de Spiritsaver.

Zale souligne que chacune de ces chansons est dérivée d’une quinzaine de chansons à divers stades d’achèvement sur lesquelles ils travaillent. « J’ai un parcours de producteur, alors je crée des “beats” », dit-il. « Je crée de la musique à l’ordinateur avec T à mes côtés, mais lui c’est plus un gars de mélodies. Il commence alors à trouver des mélodies pour mes “beats” et c’est là que je commence à avoir des idées pour le texte. Avec ça, on se laisse porter par des freestyles pour voir où ça va nous mener. On trouve une “vibe” et quand on a l’impression qu’on tient quelque chose, on se concentre et on passe aux arrangements. Après, s’il y a un concept qui se dégage, on trouve un “hook”, on le coule dans le béton et on peaufine les couplets. »

« On réécrit beaucoup. On a dû réécrire au moins 10 versions différentes de “Killing Us Slowly”. On est constamment en mode expérimentation pour arriver au résultat parfait. »

La prochaine étape pour Spiritsaver est de monter leur spectacle sur scène qu’ils espèrent présenter pour la première fois en 2023. Ils espèrent également lancer une nouvelle chanson toutes les 4 à 6 semaines pour, comme le dit Zale, « être constants ». « Tout ce qu’on fait, on s’efforce de le faire avec originalité et sans égo », dit-il. « On veut juste raconter nos histoires de manière originale, mais en s’assurant que les gens s’y reconnaissent. La musique aide les gens à passer à travers les épreuves de la vie et à avoir un regard frais sur celle-ci. »



Lorsqu’on rencontre Charlie Kunce-Belhadj et Emma Cochrane, on perçoit immédiatement la passion naissante, la fougue et la jeunesse qui permettent de cogner à toutes les portes et de les défoncer si nécessaire. Leur projet musical Mayfly s’est dessiné au fil des ans, au cœur d’une amitié fusionnelle qui leur permet de devenir ensemble la meilleure version possible d’elles-mêmes.

Mayfly« On s’est rencontrée au Champlain College, dans le programme de Creative Art, à Sherbrooke et on savait déjà toutes les deux qu’on voulait suivre notre passion coûte que coûte : la musique », lance d’emblée Charlie. La motivation s’est construite dans l’absence totale de doute. Leur EP HIDEAWAY Vol.1, paru en janvier, est la première moitié d’un tout et le pas initial vers leur rêve commun.

Jamais assises autour de la même table pour créer ou presque, les filles procèdent avec les musiques de Charlie et les paroles d’Emma, même si, en une soirée, Charlie peut créer une production musicale complète sur trois accords proposés par Emma et vice versa pour les paroles. « On se connait tellement qu’on peut parler des blessures de l’autre sans même avoir à se poser des questions, confie Emma. On est ensemble 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 depuis qu’on a 19 ans. »

C’est à cet âge que les deux femmes ont choisi la ville pour que les choses se passent. « Pour nous, c’était Montréal ou rien, dit Emma. On savait que c’était là qu’on allait pouvoir apprendre sur le tas. » Plutôt que de poursuivre des études en musique ou de chercher une quelconque formation, elles prennent le pari du « réseau ». « On ne connaissait personne, mais on sait que, dans notre métier, les contacts, c’est la base, soutient Emma. Donc on mettait tout ce qu’on faisait en ligne. On a tout appris par nous-mêmes : le marketing, l’esthétique, faire nos réseaux sociaux. C’est ce qui nous a permis de rencontrer des gens. »

Artistiquement, le mot d’ordre a toujours été la « carte blanche » et l’irrépressible désir de foncer. « Quand on est arrivées à Montréal, on a pris toutes nos économies pour s’acheter de l’équipement et construire un studio dans notre appartement, se souvient Charlie. Notre bon ami Jules (Bonneville-Coulombe) a été un élément déclencheur. On a fait nos premiers shows avec lui et quelques perfos dans des cafés pour prendre de la confiance. » Puis, ce sont Les Francouvertes (2021) qui ont ouvert le chemin pour la suite puisque, même si Mayfly n’a pas réussi à évoluer dans les étapes du concours, c’est à cet endroit que leur maison de disques a fait leur découverte. Duprince Records les encadre ainsi depuis presque deux ans. « C’est exponentiel, ce qui se passe pour nous, depuis ce moment-là », complète Charlie.

Mayfly, Ma Peau Brûle

Cliquez sur l’image pour jouer la chanson « Ma Peau Brûle », de Mayfly.

Même si les chansons offertes au Francouvertes devaient forcément être en français, Charlie et Emma se sentent définitivement plus à l’aise de livrer des textes en anglais, qui leur permettent « d’aller plus loin ». « On n’avait même pas confiance en notre catalogue franco quand on est arrivées aux Francouvertes, avoue Charlie. Quand on écrit en français, on se sent un peu plus dans un personnage. » « Le français, c’est notre langue maternelle, renchérit Emma. Ça va paraitre dans le Vol. 2 de HIDEAWAY. Une phrase en français est toujours plus personnelle et c’est intimidant. En anglais on se permet de s’ouvrir plus. »

Auprès d’Adrian Villagomez, elles ont développé un visuel et des vidéoclips qui leur ressemblent. « On l’admirait donc on a utilisé la méthode 2020 et on l’a DM », disent les filles en riant. Elles sont satisfaites de tout ce qui découle de cette collaboration qui leur a notamment permis de dessiner un univers comme elles l’avaient imaginé. « Avec notre musique, on est dans une bulle, un safe space. On veut que notre album soit perçu comme un statement, un moment, sombre et dansant à la fois, mélancolique et hypnotique, dit Charlie. C’est comme si l’album au complet (les volumes 1 et 2) était un aveu : tu as des émotions à vivre. C’est correct de les ressentir. »

Charlie admet que la musique de Mayfly était « embryonnaire et pas claire » à l’époque de leur passage aux Francouvertes. « On a trouvé l’intention de notre projet pendant la pandémie, ajoute-t-elle. On voulait donner raison à notre label de nous avoir choisies. On a beaucoup travaillé à raffiner notre son. »

Mayfly, Black Water

Cliquez sur l’image pour jouer la vidéo « Black Water » de Mayfly.

Cette finesse, elles l’ont trouvée au Homy Studio : « On avait besoin de renfort et de meilleur matériel, lance Charlie. On connaissait Hologramme. On leur a dit voici le projet et son essence. Deux mois en studio avec eux et tout ce qu’on avait fait avant était pareil, mais sonnait mieux. Les sons analogues, les couches, les textures… tout était plus beau. C’était un challenge, six têtes plutôt que deux sur le même projet, mais le résultat est exactement ce qu’on voulait. »

Si le Volume 1 était l’introduction, le Volume 2 sera le moment du déclic, là où, une fois les sentiments et les désirs reconnus, on dit à voix haute tout ce qu’il reste à exprimer. « Le Volume 2, ça va être le bonbon, dit Charlie. On y trouve de tout : de la grosse pop franco, du rap américain. On exprime nos sentiments : de la haine, à la joie, à la fatigue. 2023, c’est le laisser-aller. »