« Don’t call it a comeback/I’ve been here for years » (librement, « ce n’est pas un retour, je suis ici depuis des années »), rappait LL Cool J en 1990 sur sa pièce primée aux Grammy « Mama Said Knock You Out ». Pour Alfie Zappacosta, les paroles de ce classique du hip-hop sont très à propos. L’auteur-compositeur canadien tient à ce que ses fans sachent que, contrairement à Elvis, il n’a jamais quitté l’édifice et que No Avoiding Clichés, son plus récent CD/DVD capté en spectacle au Festival Place de Sherwood Park, à Edmonton, n’est pas un retour.

« Je suis toujours en vie?! » blague-t-il. « Je n’ai jamais arrêté de travailler, j’ai simplement volé sous les radars. »

« En vieillissant, arriver à trouver quelque chose d’original à dire ou à faire devient de plus en plus difficile. »

Et bien qu’il ait lancé pas moins de cinq albums au cours des sept dernières années sur sa propre étiquette (AZ Records), bénéficiant de très peu de passages à la radio, bon nombre de ses fans se demandaient ce qui était arrivé à leur artiste préféré. Son retour sous les projecteurs est en partie motivé par une passion renouvelée pour sa carrière et son métier et la capacité de faire les choses de manière indépendante dont il jouit.

Établi à Edmonton depuis une vingtaine d’années, Zappacosta est fin prêt à repartir en tournée afin de promouvoir sa nouvelle parution et partager avec nous ses 45 années de chansons qui, pour une raison qu’on ignore, n’ont pas connu le succès populaire de ses débuts.

Retour aux années 80. Zappacosta était, du moins commercialement, au sommet de sa carrière. En 1984, il remporte le prix Juno du chanteur le plus prometteur. En 1987, l’émission télé Danger Bay diffuse un épisode intitulé « Rock Star » écrit sur mesure pour Zappacosta. La même année, il lance la chanson « Overload » qui figurait sur la trame sonore multiplatine du film Dirty Dancing. Elle remportera un American Music Award en plus de passer 18 semaines en première position du Top 200 Billboard. Parmi ses autres succès, devenus des classiques des radios adultes contemporaines canadiennes, on retrouve notamment « Start Again », « Passion », « When I Fall in Love Again » et « Nothing Can Stand in Your Way ».

No Avoiding Clichés propose 12 titres tirés de son catalogue, mais si vous allez le voir en spectacle, attendez-vous à entendre beaucoup plus de chansons que cela, certaines que mêmes les fans les plus invétérés ne connaîtront peut-être pas.

« On peut dire que mon dernier album s’est écrit sur une période de 45 ans », dit-il. « J’ai choisi une poignée de chansons qui donnent un bon aperçu de ce que j’ai vécu durant cette période, mais il y a bien plus que ça. J’ai appelé ce projet No Avoiding Clichés (NDT : Impossibe d’éviter les clichés) parce qu’en vieillissant, arriver à trouver quelque chose d’original à dire ou à faire devient de plus en plus difficile. »

Mais alors pourquoi l’auteur-compositeur maintenant à l’aube de son âge d’or est-il si remotivé par l’industrie de la musique?? « J’ai passé plusieurs années à me dire “je m’en fous un peu” et je me dis désormais “je veux le faire, maintenant” », explique l’artiste. « J’ai hâte de me remettre au travail. Ce n’est pas à cause de l’âge. C’est à cause du sentiment d’avoir la pleine maîtrise de ma musique. Il fut un temps où il y avait tellement de gens qui me poussaient dans une direction ou une autre et, même lorsque je me plaisais à croire que j’avais un peu de contrôle, je devais quand même essayer de plaire à un certain nombre de gens. »

En pleine répétition afin d’être au sommet de sa forme et de réapprendre certaines chansons et leurs paroles depuis longtemps oubliées, Zappacosta insiste qu’il ne s’agit pas d’un retour.

« J’ai envie d’être occupé pour les 20 prochaines années », dit-il en conclusion. « Je suis revenu dans le paysage, n’allez pas croire que je n’y suis pas. Je reviens sous les projecteurs. Venez me voir?; je suis en pleine forme?! »

Discographie :
Zappacosta (1984)?; A-Z (1986)?; Quick?! … Don’t Ask Any Questions (1990); Innocence Ballet (1995); Dark Sided Jewel (2000); Start Again (2004); Bonafide (2007); At the Church at Berkeley (2008); Blame it On Me (2010); Live at the Blue Frog Studios (2012); Once Upon a Time (2013); No Avoiding Clichés (2016)