En mars 2017, lors d’une annonce concernant ses initiatives de parité hommes-femmes, l’Office national du film révélait que seulement 13 pour cent des compositeurs de musique des productions qu’il avait financés en 2016-2017 étaient des femmes. Du même coup, l’ONF annonçait son intention d’arriver à une proportion de 50 % d’ici 2020. Si les compositrices en émergence au pays ont besoin d’inspiration pour persévérer dans leurs carrières, elles peuvent se tourner vers Lesley Barber.

Établie à Toronto, Barber est nul doute l’une des #CompositricesÀL’affiche dont la carrière connaît le plus de succès, et son travail dans le film oscarisé Manchester by the Sea, l’an dernier, a grandement contribué à ce succès. Ses compositions audacieuses compositions alliant chorale, ses cordes subtilement perturbantes et piano minimaliste ont été unanimement saluées. En fait, la trame sonore du film était considérée favorite pour un Oscar dans sa catégorie avant d’être déclaré non-éligible à cause d’une formalité : le réalisateur avait décidé d’inscrire une pièce de musique classique existante, ce qui n’est pas permis dans la catégorie Meilleure musique originale. Quoi qu’il en soit, l’attention qu’a reçue Manchester a permis de braquer les projecteurs sur une compositrice à l’image canadienne dont le succès ne se dément pas depuis 20 ans, ici comme à Hollywood.

Lorsque nous la joignons chez elle, Barber vient tout juste de terminer une séance de composition pour le film d’horreur Boarding School — du réalisateur Boaz Yakin — qui a duré toute la nuit. En parallèle, elle parachève la musique pour la comédie romantique Paper Year, une première réalisation pour la comédienne canadienne — et auteure de New Girl — Rebecca Addelman. « C’était très intéressant de travailler sur ces deux œuvres simultanément », avoue-t-elle. « Il faut exister dans deux univers différents en même temps. »

Mais Lesley Barber est une habituée du processus de réconciliation des divergences. Ayant étudié le piano depuis son enfance, elle a commencé à composer à l’âge de 10 ans. En même temps qu’elle travaillait à l’obtention de sa maîtrise en composition de l’Université de Toronto, elle étudiait la musique électroacoustique avec le regretté et légendaire compositeur électronique Gustav Ciamaga, et c’est à ce moment qu’elle a commencé à se concentrer sur le minimalisme. Son intérêt pour la composition pour des films non conventionnels a été grandement attisé après avoir vu une prestation de Koyaanisqatsi, la monumentale œuvre de Philip Glass pour le film du même nom.

Pour sa première commande destinée à un long-métrage — When Night is Falling, un drame lesbien coté 18 ans et plus réalisé par Patricia Rozema — elle a mis à profit tant son expertise du domaine classique que de la musique par ordinateur.

« J’ai toujours été intéressée par les trames sonores hybrides, et ce film était une opportunité en or », raconte Barber. « Il raconte deux personnages qui proviennent de deux mondes distincts, se rencontrent et tombent en amour. Dès le départ, je savais que je voulais des percussions agressives, programmées et en direct, ainsi qu’un quartet à code très “tight” — imaginez un hybride entre “Eleanor Rigby” et le Kronos Quartet — afin de refléter les vies de ces deux personnages qui se croisent et interagissent. C’était un film vraiment amusant. Le processus m’a beaucoup appris : le degré de détail, le processus en studio de création, de production et de direction d’une trame orchestrale comportant des éléments programmés. »

Depuis, Lesley Barber a composé pour des thrillers, des drames historiques, des films d’animation jeunesse, des documentaires, et bien d’autres genres, mais elle est particulièrement attirée par le cinéma d’auteur comme celui de Rozema, David Bezmozgis (Victoria Day) et Yakin, avec qui elle a collaboré pour la première fois en 1998 sur A Price Above Rubies. « La musique est une part essentielle de leur cinéma », dit-elle. « Ils prennent le temps de créer une approche sonore et c’est très important pour eux. La musique fait partie de leur identité. C’est une collaboration vraiment immersive. »

« J’ai une responsabilité envers les personnages. C’est semblable à une communion, j’ai accès à leur essence même. »

C’est en 2000 qu’elle travaille sur un premier film en compagnie du dramaturge américain Kenneth Lonergan. Ce long-métrage, You Can Count on Me, met en vedette Laura Linney et Mark Ruffalo et fut mis en nomination pour de nombreux trophées, incluant un Oscar et un Golden Globe, dans la catégorie du meilleur scénario original. Dans une touchante scène de funérailles, Lesley Barber a choisi une approche austère avec un chœur d’enfants, une approche qu’elle utilisera de nouveau lors de leur prochaine collaboration, Manchester by the Sea.

« Lorsque nous avons travaillé sur You Can Count on Me, c’est le premier film de Kenny, et un de mes premiers », se souvient la compositrice. « Plusieurs années ont passé et je crois que nous avons vraiment évolué tous les deux. Nos voix sont plus affirmées. Kenny m’a impliquée très tôt dans le processus cette fois-ci, alors j’ai eu beaucoup d’espace pour trouver des idées, dont notamment les voix a capella. Je n’avais qu’à engager les chanteurs, les enregistrer et lui envoyer les enregistrements, et on pouvait ensuite discuter de ce qui fonctionnait ou ne fonctionnait pas pour enfin arriver à une musique qui nous convenait tous les deux. C’est très stimulant de travailler à plus d’une reprise avec un cinéaste comme Kenny et d’en arriver à un point où je peux lui envoyer des trucs très instinctifs et il y est réceptif. »

Lesley Barber

Photo: Katherine Holland

Difficile de le deviner lorsqu’on entend le produit final, mais Barber a eu à peine plus d’une semaine pour compléter ce travail. Bien qu’elle affirme qu’il n’y a pas de méthodologie type en création de musique à l’écran — chaque production a son échéancier propre —, il y a une chose qui accélère le processus : une première à Sundance, un des festivals du film les plus prestigieux et qui a lieu juste le temps des fêtes.

« Nous avons suivi un processus par phases », se souvient-elle. « J’ai lu le scénario et composé une suite de musiques que j’ai fait parvenir à Kenny. Pendant qu’il montait le film, je lui ai rendu visite pour voir comment tout ça fonctionnait. J’avais enregistré des improvisations au piano qui fonctionnaient bien, entre autres. Puis, comme c’est souvent le cas avec Sundance, on accepte votre film, on vous donne la date de votre première, mais vous êtes encore en plain dans la post-prod ! Et c’est toujours pendant le temps des fêtes. C’est donc une véritable course pour terminer la musique. On était à quelques semaines de la première et il fallait que je livre cette musique. Disons que ce fut une semaine assez chargée. Heureusement, l’écriture me venait facilement et j’avais une équipe du tonnerre, ce qui aide beaucoup. Parfois, la pression est une très bonne chose. »

Pour Lesley Barber, composer pour un documentaire est une autre paire de manches. Elle a travaillé sur bon nombre d’entre eux, dont notamment Girls on Top (2010), How to Change the World (2015) et The Apology, une production entièrement féminine au sujet des « femmes de confort » japonaises qui a reçu le Prix du public au Festival du film de Cork. Contrairement aux films scénarisés où le compositeur peut travailler à partir d’un simple scénario ou d’un premier montage, la trame narrative d’un documentaire émerge souvent au montage final. Il arrive toutefois qu’une direction se devine à même la prémisse. Ainsi, pour le documentaire à venir A Better Man, dans lequel la coréalisatrice Attiya Khan rend visite à un ex-ami de cœur qui a abusé d’elle il y a 20 ans, Barber a une fois de plus fait appel à ses synthés afin de complémenter l’orchestre de chambre accompagné d’instruments à vents oniriques.

« Leur relation s’est déroulée dans les années 80 et je voulais que la musique reflète ce passé, je voulais créer une musique qui reflète le monde d’antan et d’aujourd’hui », explique l’artiste.

Mais peu importe le genre, l’échéancier ou les outils, Barber se fonde toujours sur les personnages et comment elle peut faire briller leur vie intérieure grâce à la musique.

« Je ne pense pas à l’auditoire lorsque j’écris », confie-t-elle. « Je veux que ma musique soit autonome. Si je l’entends hors du contexte du film, je souhaite qu’elle ait une forme, qu’elle soit quelque chose qu’on a envie d’écouter de nouveau. J’ai une responsabilité envers les personnages. C’est semblable à une communion, j’ai accès à leur essence même. Je pense à ce qui est en jeu, ce qui n’est pas dit, à mon apport à l’histoire, aux vulnérabilités potentielles, afin d’aider l’auditoire. Voilà mes véritables allégeances. »



Cette enivrante envie d’aller voir ailleurs, tout d’un coup qu’il y serait, jusque dans les textes de ses chansons nouvelles : l’auteur, compositeur et interprète Damien Robitaille a passé les deux ou trois dernières années à s’éloigner de la musique pour mieux y revenir avec Univers parallèles, un cinquième album en carrière – quatrième pour l’étiquette Audiogram – qui arrive cinq ans après Omniprésent. Le thème de la fuite s’est ainsi glissé dans ce disque où le chant des chœurs et les grooves disco-funk prennent le devant de la scène.

Damien Robitaille« La musique, c’est de la curiosité, c’est le plaisir de la découverte », déballe Damien Robitaille, attrapé sur la route en direction de Trois-Rivières où s’arrête sa petite tournée promotionnelle annonçant la parution dudit nouvel album. « Je n’aime pas me répéter, je n’aime pas non plus toujours écouter la même musique. Et quand je tombe sur quelque chose [de nouveau], je fais de l’obsession. Dernièrement, tiens, j’ai découvert ABBA –  je veux dire : je connaissais déjà ABBA, mais là, j’ai vraiment écouté ABBA, tu comprends ? Tabarnouche, c’était bon ça ! Prends Dancing Queen, je l’avais écoutée souvent, mais là… My God, c’est bon, les arrangements, l’enregistrement, tout ! »

Peut-être avait-il vraiment envie de ça, Damien, pour retourner en studio. Retrouver l’excitation dans la musique, quinze ans après la parution de son premier album (éponyme, autoproduit). Il ne le dira pas clairement : « Une envie d’aller voir ailleurs ? Euh… C’est juste que la vie me présentait des projets intéressants, alors j’ai embarqué. »

Ainsi, ces derniers temps, on l’a vu comme explorateur de la francophonie américaine dans le très bon documentaire Un rêve américain (2013) du réalisateur Bruno Bouliane. Il a aussi coanimé la série Ma caravane au Canada sur TV5 et UNIS, aux côtés de Vincent Gratton. « J’ai aussi fait une émission de chiens… Toutes sortes d’affaires variées, tsé ! En faisant tout ça, je ressentais moins l’envie de composer… »

Bref, c’est bien beau, la télé et le grand écran, mais ça éloigne de la musique, « même si j’ai quand même fait une tournée solo pendant un an et demi », insiste-t-il. Mais voilà, après quatre ans sans nouveau matériel, « c’était le temps d’y revenir. Au fond, il suffisait de se forcer pour trouver du temps à nouveau pour écrire. Il fallait décider de tirer la plogue, et de m’y consacrer pendant un an, écriture, studio. »

« Là, me suis dit : pas d’influences. On regarde ce qui sort naturellement et on prend le meilleur de tout ça. »

Résultat : Univers parallèles, un disque « sans influences » musicales, souligne-t-il pour marquer la différence avec Omniprésent, l’album par lequel il embrassait son affection pour les musiques latinos, « à cause de ma femme, Colombienne » d’origine. « Là, me suis dit : pas d’influences. On regarde ce qui sort naturellement et on prend le meilleur de tout ça. »

Moins typé sur le plan musical – pas très country comme L’Homme qui me ressemble (2006), ni très latino comme sur Omniprésent -, Univers parallèles, une réalisation de Carl Bastien, trouve son fil conducteur dans les voix, la sienne et celles de ses collaboratrices Marie-Christine Despestres et Dawn Cumberbatch.

« En faisant les démos, je m’amusais à enregistrer moi-même les back vocals, raconte Robitaille. Au bout du compte, j’ai voulu m’éloigner du son « digital » du précédent disque », alors enregistré à quatre mains à Miami dans un petit studio de fortune. « Je voulais faire un disque joué live en studio, à tout le moins pour les percussions, la batterie et les chœurs, tous chantés ensemble, en même temps. […] Je voulais retrouver plus d’âme. » Le but est atteint, particulièrement sur le triplé final, la superbement solennelle Chance en or, Oasis et Ennemi imaginaire.

Mais il y a aussi le Damien funky qui réapparaît sur l’album, notamment par un autre trio de joyeuses chansons, Rêve récurrent, Sortie de secours et S.O.S. Y’a pas à dire, Damien sait rendre en français la chanson qui groove et qui assume ses références R&B et funk. Y’a pas un peu de référence à ABBA, tiens, là-dedans ? « Je dirais plutôt l’influence du reggae », une de ses obsessions de jadis. « Le roots, le rocksteady, je me suis imprégné de tout ça. »

Damien reggae, on en prendrait tout un disque ! « Je dirais que Homme autonome est mon album reggae… mais avec des arrangements soul. Des chansons comme Plein d’amour, ou encore Jésus nous a dit… Celle-là est directement inspirée d’une chanson de Junior Murvin, tu vois laquelle ? » Et d’entonner le premier couplet de Soloman, tiré du disque classique Police & Thieves (1977, une production du mythique Lee « Scratch » Perry) : « Solomon was the wisest man / But he didn’t know the secret of a woman… »

 



Sur Bonheurs partagés, Patrick Norman a pris soin de ne pas se « lancer dans l’évidence ». Au lieu de s’en remettre à l’album de duos typique, l’incomparable guitariste a choisi de revisiter cette formule éprouvée, en remettant au goût du jour des pièces moins connues de son vaste répertoire. Tour d’horizon de ces 12 « chansons oubliées » auxquelles l’auteur-compositeur-interprète n’avait pas touché depuis longtemps.

Patrick NormanAlors la vie (avec Martin Deschamps) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« Avec cette toune-là, l’album part sur le party pis pas rien qu’à peu près! Dès le départ, on peut y entendre ma vieille guitare Harmony 1953, qui a donné une couleur vintage à tous les arrangements. Les paroles, elles ont été écrites par Roger Magnan, un ami de mon bon ami Mario Lirette. Il m’avait remis ce texte-là après un spectacle, et j’ai tout de suite aimé le message de paix qu’il véhiculait. C’est un véritable hymne à la vie et, sincèrement, je n’aurais pas pu trouver un meilleur interprète que Martin Deschamps pour chanter ça avec moi. J’adore ce gars-là. Il a une soif et une joie de vivre communicative. »

Juste toi et moi (avec Nathalie Lord) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« Il y a quelque chose de très chaud et sensuel dans cette chanson-là, un peu comme si, à travers elle, on pouvait voir les palmiers se balancer avec la brise. C’est un peu pour ça qu’à la base, je voulais la chanter avec Gerry Boulet, ce qui n’a finalement pas été possible. (rires) J’ai donc choisi Nathalie Lord, ma copine avec qui je partage ma vie depuis un bout de temps. Pour vrai, c’est une femme extraordinaire, et je veux la faire découvrir, car elle mérite d’être connue et reconnue. »

Quand l’amour te tend la main (avec Jean-François Breau) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« J’ai écrit cette musique-là en 1983. Au départ, le titre provisoire était My Gunfighter Ballad, et il n’y avait pas de paroles. À un moment donné, j’ai envoyé ça à Jérôme Lemay Jr, et il m’est arrivé avec ce beau texte d’amour. D’avoir l’opportunité de le rechanter avec Jean-François Breau, ça a été un autre bonheur. Je sais que, tout comme sa famille, il est fan de mes chansons depuis longtemps, et ça me fait plaisir de savoir que je l’ai accompagné dans son évolution musicale. »

Comment le dire (avec Marie-Ève Janvier) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« C’est une chanson exceptionnelle de Danny Boudreau et Roger Tabra, qui cherche tout simplement à dire “je t’aime”. En fait, c’est un peu ça notre quête à nous, les chanteurs. On veut tout le temps trouver des nouvelles façons d’exprimer notre amour, comme si c’était la toute première fois. Je suis fier de véhiculer un message comme ça aux côtés de Marie-Ève Janvier. Je trouve qu’elle chante divinement bien. »

S’aimer pour la vie (avec Guylaine Tanguay) – tirée de l’album Quand on est en amour (1984)
« À la base, la chanson était moins rythmée, et je ne l’avais jamais faite en spectacle. J’ai décidé de changer ça en adoptant une forme plus swing. Ça a donné un résultat plus lumineux, qui bounce beaucoup plus. Là, j’ai vraiment hâte de la jouer sur scène, surtout aux côtés de Guylaine Tanguay. C’est une très belle femme que je connais depuis plusieurs années, et elle a un talent fou. »

Le temps (avec François Léveillée) – tirée de l’album Soyons heureux (1988)
« C’est très rare que j’écrive à la fois le texte et la musique d’une chanson, mais c’est ce qui est arrivé avec Le temps. À ce moment-là, je pensais à la paix dans le monde, et ça m’a amené à me questionner sur l’éternel recommencement de la vie. C’est après coup que j’ai réalisé que tous les couplets finissaient par le mot “aimer”. Encore une fois, c’était cette quête d’un monde meilleur qui me guidait. Pour ce qui est de François, j’ai flashé sur lui en écoutant la toune. Vu que c’est un humoriste, on pense rarement à lui en tant que musicien et chanteur, mais il faut se rappeler qu’il a commencé sa carrière dans les boîtes à chansons. Je l’ai appelé, et ça a super bien fonctionné. Il amène beaucoup d’émotion et de crédibilité à la pièce. »

Chanter pour rien (avec Pierre Bertrand) – tirée de l’album Patrick Norman (2000)
« J’ai eu l’idée de donner une couleur reggae à cette chanson-là lors d’un voyage à Montego Bay. J’étais sur le bord d’une piscine et j’entendais juste la basse groovy d’un band qui jouait des covers plus loin. Je me suis mis à fredonner quelques-unes de mes pièces par-dessus, notamment Chanter pour rien qui marchait particulièrement bien. Au retour, j’ai appelé Pierre, et il a tout de suite accepté de sortir de son antre pour venir la chanter avec moi. C’est en quelque sorte un hommage à son grand succès Ma blonde m’aime. »

Patrick NormanDueling Banjos (avec Jean-Guy Grenier) – tirée de l’album Guitare (1997)
« J’ai toujours été un gars très instrumental, ce qui fait qu’il y a toujours une pièce ou deux sans paroles sur mes albums. Souvent, ces pièces-là me touchent davantage, car elles me permettent de m’inventer une histoire. Jean-Guy Grenier, il a cette même sensibilité-là. Je travaille avec lui depuis 2005, et c’est un talent extraordinaire. Il maitrise autant la guitare que la steel et le banjo, alors on a décidé de se payer la traite. »

Les rois de Bourbon Street (avec Manuel Tadros) – tirée de l’album Passion Vaudoo (1990)
« Manuel et moi, on a écrit cette chanson-là ensemble dans le but de rendre hommage au French Quarter, un petit quartier francophone de la Nouvelle-Orléans. La pièce se retrouve d’ailleurs sur un album qui a été entièrement enregistré dans ce coin fantastique de la Louisiane. Pour vrai, je suis revenu changé de cette maudite place-là ! J’avais envie de renouer avec cette ambiance effervescente, donc j’ai demandé à Manuel de récidiver avec moi. C’est un très bon ami avec qui j’ai une complicité vraiment intime. »

On part au soleil (avec Virginie Cummins) – tirée de l’album Simplement (2004)
« Virginie, c’est une femme exceptionnelle qui a une voix magnifique et un répertoire vraiment large. Je l’avais engagée pour faire les chœurs, mais finalement, je lui ai donné la chance de chanter avec moi cette pièce composée par mon grand chum Christian Simard, qui nous a quittés en décembre dernier. C’est un hommage que j’ai voulu lui rendre en intégrant cette chanson-là à l’album. Sans lui, je n’aurais probablement pas eu le courage de sortir de ma coquille à l’époque. C’est en partie grâce à lui si j’ai réussi à me rendre où j’en suis. »

Plus fort que le vent (avec Paul Daraîche) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« Ça, c’est une belle chanson d’amour de Danny Boudreau. Elle a quelque chose de très profond et de très grand. C’était pas prévu, mais vu l’intensité de la pièce, on a fait rentrer un beau quatuor à cordes en studio, qui a finalement joué sur quatre pièces de l’album. Paul, lui, il a accepté avec grâce et générosité de se joindre à moi. C’est un grand chum, avec qui j’ai fait les 400 coups. »

Crois en l’amour (avec Laurence Jalbert) – tirée de l’album Hommage à Kenny Rogers (1982)
« Cette chanson de Kenny Rogers a un message absolument extraordinaire. Pour lui rendre justice, j’ai demandé à tous les invités de l’album de chanter le dernier couplet avec moi. Je voulais que tout le monde chante très très doucement, sans qu’on ne puisse entendre la voix de quelqu’un se démarquer. Ça a donné quelque chose de doux, mais de très puissant et de très touchant. En plus de tout ça, il y a la voix unique de Laurence Jalbert. Cette femme-là a un cœur tellement énorme qu’on ne peut pas rester insensible aux notes qu’elle lance. Je pouvais pas trouver mieux pour fermer l’album. »